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Vivre à Cité Longère : l’incertitude au quotidien

Ils sont à plusieurs à subsister dans ce logement délabré.

Certes, les habitants de Cité Longère, que certains connaissent comme « Longer Tol », à Baie-du-Tombeau, seront bientôt relogés par les autorités. Cependant, certaines familles continuent à vivre dans des bicoques délabrées, qui mettent leur vie en danger, comme en témoigne l’incident survenu le 25 février.

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Dans la soirée du mardi 25 février, deux enfants âgés de 2 ans et 10 mois respectivement ont échappé à la mort. Le toit de la chambre où ils dormaient, en promiscuité avec des adultes, s’est effondré. Des tôles, des poutres et des blocs de béton ont atterri sur le lit. Miraculeusement, personne n’a été blessé.

Cet incident a-t-il été causé par la pluie incessante ce soir-là ? À moins que tôt ou tard le toit allait s’écrouler, vu l’état délabré de la bicoque de fortune. Marie Priscilla Grenade, âgée de 40 ans, considérée comme la matriarche de la famille, explique : « J’habite dans cette maison depuis 23 ans et elle est dans un état déplorable. Le toit fuit de partout et les ouvertures réservées aux fenêtres sont vides. C’est l’enfer quand il pleut ». De plus, il y a un problème d’hygiène, car les toilettes sont souvent bouchées. Huit personnes vivent sous ce toit : Marie Priscilla Grenade et ses cinq enfants, dont sa fille ainée Marie Moutia, âgée de 19 ans. Celle-ci a deux bébés qui se prénomment Evans et Jayyon Edouard. 

Comment Marie Moutia, qui au chômage, est-elle devenue mère de deux enfants à un si jeune âge ? Où est le père de ses enfants ? Est-elle mariée avec lui ? Sa mère explique que sa fille s’est laissée « avoir » par un homme qui l’a plaquée après la naissance de son deuxième enfant. Aujourd’hui, elle se retrouve avec deux bébés sur les bras, sans toit. Il se peut qu’elle aille travailler plus tard, mais pour le moment heureusement, elle peut encore compter sur le soutien de sa mère. Cette dernière est seule comme sa fille, car son compagnon n’est plus à ses côtés.

Démarches infructueuses

Quand le toit s’est effondré, toute la famille s’est précipitée dehors. La police de la localité a été alertée grâce à un voisin qui possède un téléphone portable. Les policiers les ont emmenés à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo où les bébés ont été examinés par les médecins. La famille a été soulagée d’apprendre que les enfants sont en bonne santé. 

Tous les membres de la famille ont les traits tirés et ont l’air fatigué. Marie Priscilla, qui semble abattue, ne peut pas dire un mot sans sangloter. Désormais, ils ne peuvent plus retourner chez eux. Marie Priscilla a commencé à faire des démarches pour trouver un abri en attendant que la maison soit réparée, mais elle n’a eu aucune réponse positive. 

Aucune provision pour ce cas à la NHDC

La famille s’est rendue aux locaux de Radio Plus tôt le matin pour chercher de l’aide. La rédaction a multiplié les efforts pour trouver un abri temporaire à toute cette famille, surtout qu’il y a deux bébés. Le ministère de l’Égalité du genre et du bien-être de la famille, étant injoignable dans un premier temps, la rédaction est entrée en contact avec la Child Development Unit. Cependant, vu que cette instance s’occupe du bien-être des enfants et aucun d’eux n’a été maltraité, il n’est pas de leur ressort de trouver un abri pour la famille. Pour le cas de cette famille, il faut contacter la Sécurité sociale, sauf que là-bas, on nous a expliqué que cela n’est pas de leur ressort non plus et qu’il faut voir du côté de la National Empowerment Foundation (NEF).

La NEF nous a expliqué que toutes les familles qui habitent à Cité Longère seront bientôt relogées dans des maisons en dur qui sont actuellement en construction. Le processus de relogement se fait en plusieurs phases. La première phase est de loger les familles qui résident dans les vieilles bâtisses en bois et tôle dans des bâtisses plus confortables et sûres avant qu’elles ne prennent possession des maisons en dur. Une fois que ces familles se seront installées dans les maisons en dur, elles feront de la place pour celles qui habitent encore dans les bicoques délabrées. Ainsi de suite. Ce processus prendra évidemment du temps.

Attendre semble difficile pour la famille de Marie Priscilla qui a besoin d’un abri immédiat, même temporaire. La NEF nous a recommandé de prendre contact avec la National Housing Development Company (NHDC), mais cette instance nous a expliqué qu’aucune provision n’est faite pour ce genre de cas. On nous a conseillé de parler avec les élus de la circonscription qui pourront demander qu’un centre communautaire ouvre ses portes et accueille la famille. 

La rédaction a pris contact avec Sharvanand Ramkaun, deuxième député de la circonscription No. 5 (Pamplemousses/Triolet). Toujours prêt à intervenir pour trouver une solution, il a promis de se rendre sur les lieux et voir ce qui peut être fait pour cette famille.

 

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