L’Inde a suivi de près la visite du Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, à Washington, où il a participé au sommet États-Unis-Afrique en compagnie d’une délégation. Plusieurs sujets ont été évoqués. Parmi ceux-ci, la base militaire sur Diego Garcia et la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos.
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«C’est tout à fait normal que les grandes puissances aient les yeux rivés sur ce qui se passe dans l’océan Indien. Ils surveillent particulièrement Maurice, dont le Premier ministre s’est rendu aux États-Unis sur invitation du président Joe Biden. Je suis sûr que Pravind Jugnauth a parlé du dossier Chagos et cela nous aidera l’année prochaine lors des négociations avec le Royaume-Uni », explique l’ex-conseiller du gouvernement sur le dossier Chagos, Sateeaved Seebaluck.
D’autant que les Britanniques ont proposé un calendrier pour qu’un accord soit trouvé l’année prochaine. Cela fait un moment que Maurice revendique sa souveraineté sur l’archipel, qui inclut Diego Garcia. Le différend est loin d’être résolu. Les États-Unis ont une présence militaire importante à Diego Garcia et le bail doit expirer en 2036. C’est ce que souligne The Economic Times dans son édition de vendredi dernier.
Ce journal indien fait aussi ressortir que Maurice est l’un des plus proches partenaires de New Delhi dans la région de l’océan Indien. Il est souligné que l’Inde a, par le passé, soutenu le pays dans ses efforts pour revendiquer sa souveraineté sur l’archipel. Ce qui, en cas de succès, non seulement constituerait une victoire politique majeure mais apporterait aussi des avantages économiques importants pour le pays.
Sateeaved Seebaluck réagit également aux propos du député du gouvernement britannique Daniel Kawczynski, il y a quelques semaines. Il demandait l’arrêt immédiat des négociations entre les gouvernements britannique et mauricien. Le député a laissé entendre que certains craignent l’implantation d’une base militaire chinoise aux Chagos. Sateeaved Seebaluck trouve cela absurde.
« Cela ne tient pas la route. Si on avait voulu faire cela, on aurait pu ne pas attendre de récupérer notre souveraineté et offrir l’archipel à la Chine. Mais nous n’avons pas cette mentalité », précise-t-il. Il ajoute qu’il est temps que les gens comprennent que Maurice de même que d’autres îles ne sont pas à vendre.
S’il a beau trouver les propos du député « ridicules », Sateeaved Seebaluck estime que le gouvernement mauricien ne devrait pas pour autant les prendre à la légère. « Des négociations auront lieu l’année prochaine entre Maurice et le Royaume-Uni. ‘Li pou fasil pou briy labou’. Le député britannique utilisera ses connexions avec les élus américains. Maurice ne doit pas rester les bras croisés. Nous devons mener campagne pour que les autres députés nous soutiennent », conseille-t-il.
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