Le pape François sera à Maurice le lundi 9 septembre prochain. Sa visite s’insère dans le cadre d’une tournée apostolique au Mozambique et à Madagascar du 4 au 10 septembre. Il foulera le sol mauricien à 10h40 et reprendra l’avion pour la Grande île aux alentours de 19h00 le même jour. Sa philosophie et prises de position commentées par quelques fidèles de l’Église catholique.
«Le pape François est un homme de prière, le reflet de l’image du Christ. Il se met au service de tout le monde sans distinction de croyance, de race, de classe ou de tribu. Il est celui qui touche tout le monde à différents niveaux ». Tel est l’avis de sœur Marie Dolores, chrétienne engagée.
Le Dr Jimmy Harmon, membre du Comité diocésain 1er-février, a beaucoup d’attentes concernant la visite apostolique du pape François à Maurice. Il le considère comme un homme qui apporte une certaine « révolution » au sein de l’Église catholique.
Dans le cadre de la visite du saint-père à Maurice, il attend un message sur le vivre ensemble mauricien dans une société multiculturelle où cohabitent plusieurs religions. « L’unité que nous avons à Maurice doit être enrichie et consolidée mais nous avons des problèmes de société à régler ». Il évoque la question de l’héritage du passé lié à l’esclavage et aux travailleurs engagés et la mise en place d’un musée de l’esclavage qui fait son chemin. « J’attends qu’il prêche l’unité, car la paix ne peut se faire sans la vérité et la justice », dit le Dr Jimmy Harmon.
Le diacre permanent Cadress Rungen est aussi d’avis que le pape François a révolutionné le monde à travers ses messages de paix, d’amour et de justice. Mais il retient aussi de lui un homme rempli d’humilité et d’une grande simplicité. « C’est un pape qui, comme Jésus, s’abaisse pour servir les autres. Il vient pour nous rappeler notre mission en tant qu’évêque, prêtre, laïc et diacre ». Le diacre permanent retient ainsi ses déplacements dans les pays où il y a des conflits pour apporter un message de paix.
Pour lui, la visite du 9 septembre tombe à pic, car elle arrive quelques semaines après les JIOI et avant les prochaines élections générales qui devraient avoir lieu dans quelques mois. À travers cette visite apostolique au Mozambique, à Madagascar et à Maurice, c’est non seulement l’unité nationale qui va être consolidée mais aussi au niveau régional avec la participation des peuples des pays de l’océan Indien qui ont prévu d’être à Maurice pour l’occasion.
Le père Laurent Rivet a, lui, été touché quand, lors de son élection, le pape François s’est présenté comme un évêque parmi les évêques. « Il est humble. La bénédiction qu’il a demandée à ceux présents à la place St-Pierre a donné le ton de son pontificat ».
Selon le père Rivet, la mission du pape François s’insère dans la collégialité. Il souhaite donner à chaque Église locale son autonomie et à chaque peuple de vivre la catholicité, explique-t-il. Selon lui, l’universalité de l’Église ne veut pas dire uniformité. Le père Rivet n’a pas non plus été insensible à ses prises de position concernant les migrants. « Sa prise de position est accentuée sur le social et la place qu’il veut donner aux migrants. Il souhaite aussi une ouverture des frontières et veut faire entendre l’aspect social de l’Église catholique », dit-il.
Ses messages concernant l’écologie répondent non seulement aux attentes des écologistes, mais aussi du monde. « On l’entend moins sur l’éthique sexuelle, ce qui indique qu’il y a une accentuation différente qu’il veut donner à son pontificat ». Pour le père, le pape François a fait comprendre que l’Église ne peut répondre uniquement à la morale sexuelle mais aussi aux conflits, aux guerres, à l’accueil des migrants et des pauvres. Concernant le synode de la famille, le pape François semble avoir un ton ouvert et pastoral. « Il répond au cas par cas et ne condamne pas. Il veut désamorcer un terrain miné », selon le père Rivet. Il en est de même concernant les pratiques sexuelles controversées. « Il prend son temps par rapport à cela pour laisser les choses se décanter. Il ne veut pas bousculer les choses en laissant la place au silence et en espérant que les choses bougeront de manière positive à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église », dit-il.
Le pape François détonne également pour le père Rivet concernant le choix de son nom : François qui renvoie à St-François d’Assise. Ainsi, ses messages pour la sauvegarde de l’environnement, de l’écologie, du respect de la nature et de la lutte contre le gaspillage alimentaire ne sont pas anodins. Pour lui, le pape invite à redécouvrir, à travers le christianisme, tout ce qui est de vivre en harmonie avec la nature et d’avoir une saine domination de la nature pour le plus grand bien de l’humanité. Selon lui, le souverain pontife relie souvent l’économie à l’écologie. À l’époque du pape Jean-Paul II, on pensait que l’Église était pro-capitaliste. Aujourd’hui, ce que le monde doit entendre, c’est une Église qui critique le capitalisme et comment être de bons gérants de la terre. « La terre a des ressources limitées et on ne peut aller vers une consommation à outrance », dit-il.
Qui est le pape François?
Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, est un prêtre jésuite argentin. Il a 76 ans. Il est considéré comme un pasteur simple et il est apprécié dans son diocèse dont il a visité les moindres recoins lors des quinze années qu’a duré son ministère épiscopal.
Après avoir suivi une formation de technicien en chimie, il s’est tourné vers la prêtrise. Il a fait ses études au séminaire de Villa Devoto. Le 11 mars 1958, il est allé au noviciat de la Compagnie de Jésus et a terminé ses études de lettres au Chili. Il est retourné en Argentine en 1963 et a obtenu une maîtrise en philosophie au collège Saint-Joseph à San Miguel. De 1964 et 1965, il a été professeur de littérature et en psychologie au collège de l’Immaculée de Santa Fé. Il a enseigné les mêmes matières au collège du Sauveur à Buenos Aires en1966. De 1967 à 1970, il étudie la théologie et obtient une maîtrise au collège Saint-Joseph.
Il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969 par l’archevêque Ramón José Castellano. Après des études de préparation à Alcalà de Henares, en Espagne, il a fait sa profession perpétuelle chez les jésuites le 22 avril 1973. Il a été nommé provincial des jésuites d’Argentine lors de la même année.
Le cardinal Antonio Quarracino l’a pris comme son proche collaborateur à Buenos Aires et il devient par la suite évêque titulaire d’Auca et auxiliaire de Buenos Aires le 20 mai 1992. Il a été nommé par le pape Jean-Paul II. Jorge Mario Bergoglio est fait cardinal par le souverain pontife le 21 février 2001 lors du Consistoire.
Jusqu’au début de la vacance du siège, il était membre des Congrégations pour le culte divin et la discipline des sacrements, pour le clergé, pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique ; du Conseil pontifical pour la famille et de la Commission pontificale pour l’Amérique latine.
Source: Le Vatican
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