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Vishnu Lutchmeenaraidoo: «Que le pays suive l’ambitieux projet de Smart Cities»

Smart City. Le Mauricien est-il conscient des implications de ce projet ? Le succès des villes intelligentes repose sur la participation de tous. Ainsi dans dix ans, le pays sera plus prospère avec une meilleure qualité de vie. [blockquote]«Nous sommes une nation qui se prend pour un chat alors que nous sommes déjà des tigres », a affirmé Vishnu Lutchmeenaraidoo, ministre des Finances, à l’ouverture de la conférence sur les villes intelligentes, mercredi, à Balaclava.[/blockquote]« Il faut que la nation suive dans ce projet très ambitieux. La vision est là. Il faut maintenant une nation et des hommes qui suivent », dit-il. Ces propos du Grand Argentier interviennent à un moment où des promoteurs de villes intelligentes s’apprêtent à démarrer les travaux. Au fur et à mesure que les projets sortent de terre et atteignent les différentes étapes de réalisation, on verra l’implication davantage de Mauriciens. Un nouvel état d’esprit dans le pays est essentiel. L’heure est donc à la communication. Car le pays se doit de comprendre que ces projets sont maintenant en mode accéléré, a fait comprendre le Grand Argentier.

USD 13 500 par tête d’habitant

Les intervenants au Mauritius Sm@rt Cities 2015 Summit abondent d’ailleurs dans le même sens. Placer l’humain au coeur de ces projets qui, dans la finalité, seront bénéfiques au grand public, au gouvernement et au secteur privé. Début 2016, quatre des 13 projets de Smart Cities seront en chantier. Couplés au développement portuaire, les projets aideront à doper une croissance qui a été d’une moyenne de 3% au cours des neuf dernières années. Ce faisant, Maurice pourra s’extirper du piège d’un pays bloqué sur le statut d’une nation à revenus moyens. L’objectif est d’atteindre des revenus de 13 500 dollars par tête d’habitant à partir de 2018. « Quand on parle de villes intelligentes, c’est aussi de qualité de vie qu’on parle. C’est important d’en parler », a fait ressortir le ministre des Finances. « Nous souhaitons aussi que dans 10 ans, Maurice soit non seulement prospère mais aussi une nation heureuse, un pays où il fait bon vivre », a-t-il conclu. Et dans les années à venir, l’État compte avoir sa ville intelligente pour abriter l’administration du pays de même que l’Assemblée nationale. Ce sera à Highlands. L’appel à candidatures pour le choix d’une firme de consultants pour l’élaboration du projet a été lancé fin septembre.

Infrastructures: un littoral portuaire de sept kilomètres

Les Smart Cities assurent la transformation du pays en interne. Le port moderne nous permettra de devenir une puissance économique régionale incontournable. Les promoteurs s’alignent pour développer chaque segment du port, à commencer par DP World. À travers le monde, DP World gère pas moins de 67 ports. Et ce groupe de Dubayy travaille en ce moment sur son plan d’action. Le document sera présenté en novembre. Les premiers coups de pioche sont prévus au cours du premier semestre de 2016. Sa participation portera sur un nouveau parc de conteneurs et le port-franc qui sera dans la région de Jin Fei, a indiqué Vishnu Lutchmeenaraidoo. Dans le long terme, l’infrastructure portuaire s’étendra sur sept kilomètres, allant de l’embouchure de la Grande-Rivière-Nord-Ouest jusqu’à Baie-du-Tombeau. On y retrouvera un terminal pour les bateaux de croisière, une marina, un port de pêche et un terminal pour l’approvisionnement des vaisseaux en fioul. Pour ce petroleum hub, cinq sociétés se sont déjà manifestées.

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 Les intervenants

 

Alexey Ershov: « Adapter les solutions aux réalités mauriciennes »

L’inter-connectivité doit demeurer le maître-mot pour les Smart Cities. C’est ce qu’a avancé Alexey Ershov, vice-président de SmarterCities Europe chez IBM, lors de son allocution. « IBM a travaillé sur pas moins de 116 villes à travers le monde où environ 700 experts se sont rendus sur place afin d’aider à la création de villes intelligentes. Parfois, il faut faire la structure de nouvelles villes tandis que dans d’autres cas, on ne fait qu’améliorer les facilités dans des villes existantes et nous l’adoptons pour mieux répondre aux besoins de la population», explique-t-il. Selon Alexey Ershov, il faut adapter les solutions aux réalités mauriciennes et les villes intelligentes contribueront au développement économique et à la création de richesse. Il prend pour exemple Rio de Janeiro au Brésil, qui compte un ‘Operation Centre’ où l’on peut se renseigner sur tout pour le bon fonctionnement de la ville en question : trafic, services publics, climat, sécurité, tout est à la portée de cette unité qui peut alors prendre des décisions rapidement en cas de calamités ou des urgences », lance-t-il. [row custom_class=""][/row]  
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Chris Green: « Il faut une analyse des ressources disponibles »

« Il faut voir une ville intelligente dans sa globalité. Il faut une réflexion sur les diverses façons d’utiliser la technologie pour améliorer la qualité de vie de tout un chacun, les nouvelles communautés comme celles qui existent déjà », a fait ressortir Chris Green, Chief Executive du SQW Group, citant en exemples la billetterie intelligente du transport public, le ‘smart parking’ ou les ‘smart energy meters’. Selon  Chris Green, il faut permettre aux gens d’avoir accès à l’information à tout ce qui se passe au sein de la ville en question. « Les gens sont aujourd’hui friands de la technologie, alors pourquoi ne pas mettre à leur disposition ces informations afin qu’ils puissent prendre des décisions viables et efficientes ? » a-t-il fait ressortir. [row custom_class=""][/row]
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Paul Doherty: « Réfléchir autrement »

Conférencier incontournable sur le sujet des villes intelligentes, Paul Doherty, président et Chief Executive Officer du groupe The Digit, a  expliqué à l’assistance l’état d’esprit nécessaire en amont et en aval du projet. D’abord, nous devons réfléchir à ce dont nous avons besoin et à ce qui est disponible. « Réfléchir différemment », a-t-il fait ressortir. La finalité dans tout cela est que tout le monde soit content et à l’aise dans son environnement immédiat. [row custom_class=""][/row]
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Mani Vadari: confluence de technologies

« Une ville intelligente est une confluence de technologies existantes, nouvelles et émergentes qui couvrent l’infrastructure et les services d’une ville », a affirmé Mani Vadari, directeur des Smart Cities Sector Services, Smart Cities Council USA. En prélude à l’ouverture officielle de la conférence, il a simplifié le concept d’une ville intelligente. Selon lui, le concept repose sur le fait de faire les mêmes choses que d’habitude, mais en tenant compte des conséquences de chaque geste sur l’environnement immédiat. Cette attitude touche de multiples aspects: environnement, énergie, télécommunications, transport, eau et eaux usées, santé et services, sécurité du public, paiement et finances, traitement des déchets. L’apport, a-t-il dit, viendra des données, des analyses qui permettront de déterminer les futures étapes à suivre. [row custom_class=""][/row]

Cadre légal: Haro sur le développement sauvage

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2596","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-3347","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Smart Cities"}}]] Décortiquant le cadre légal des projets de villes intelligentes, le cabinet d’avocats Jurisconsult estime que les paramètres en place empêchent tout abus des facilités et infrastructures de ces projets. « Les villes intelligentes devront adhérer à des normes strictes et offriront d’amples infrastructures. Il est à noter que la périphérie des Smart Cities ne donnerait pas lieu à un développement sauvage par ceux voulant tirer bénéfice des infrastructures et services disponibles », affirment Marc Hein et Nicolas Richard de Jusrisconsult Chambers. Et d’ajouter : « En tout état de cause, le cadre légal est maintenant en place et il incombe aux promoteurs de s’en servir. » En amont à ces propos, ils disent espérer que les villes intelligentes vont changer le paysage (national), créer de l’emploi et établir de nouvelles normes pour l’urbanisation intelligente. « Il sera encore plus intéressant de voir qui seront les locataires et les occupants des futures Smart Cities. Espérons que l’innovation et la technologie de pointe en soient les principaux moteurs », avancent-ils. Cette analyse de Marc Hein et Nicolas Richard a paru dans la publication dédiée à la conférence sur les Smart Cities. lls reviennent sur les amendements apportés à l’Investment Promotion Act, cadre légal régissant le concept du Smart City Scheme. Ils affirment que les règlements sont relativement complexes et que tout le processus est sous la supervision constante du Board of Investment. Au-delà de la complexité légale, les promoteurs se retrouvent avec une série de mesures incitatives fiscales. À titre d’exemple, ils seront exemptés de la taxe sur la valeur ajoutée pour huit ans sur le bâtiment et l’équipement et aucun droit d’accise sur du matériel importé. Davantage d’incitations sont disponibles sous forme d’exemptions élargies sur la Land Transfer Tax, le Registration Duty, la Land Conversion Tax et la Morcellement Tax.

Réactions

 
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Richard Kœnig: « Plus de questions que de réponses »

« De nouveaux concepts sont en train d’être mis en avant. À ce stade, il y a beaucoup plus de questions que de réponses précises. Les principes d’une ville intelligente couvrent beaucoup d’aspects. Cela dépasse la technologie. Cela influe sur la vie des gens et, dans le futur, comment ces personnes vont être dans le concept de ‘work, live and play’ ? La conférence est intéressante. Forcément, il y a beaucoup de choses qui sont dites ici et qui seront reprises dans des projets qu’on planifie. La conférence permet aux gens de comprendre ce qu’est une Smart City. Chacun a son idée. Ce que je retiens, c’est que, finalement, les gens associent à tort les villes intelligentes uniquement au béton. Cela concerne l’Ile Maurice, la façon dont les gens vont vivre. » [row custom_class=""][/row]
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Vishnee Payen: « Nous avons la capacité de le faire »

« Nous voulons savoir ce que le gouvernement veut entreprendre pour que nous, de notre côté, nous puissions emboîter le pas et contribuer vers ce but commun d’une île Maurice ‘Smart’, que ce soit en termes de consommation énergétique, d’infrastructures et de transport, entre autres. Nous avons certainement la capacité de créer des villes intelligentes à Maurice. Le fait que le gouvernement fasse appel à des experts internationaux démontre son intérêt. Je suis certaine que l’investissement suivra pour faire des villes intelligentes un succès. Les Mauriciens ont la capacité de mettre à exécution des projets avec des ressources limitées, on l’a fait dans le passé et nous allons encore une fois faire nos preuves avec les villes intelligentes », a souligné Vishnee Payen, Sustainability & CSR Manager de Lux Hospitality Ltd.
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