Vishnu Lutchmeenaraidoo demande au gouvernement de faire son autocritique

Le ministre des Affaires étrangères demande au gouvernement de faire son autocritique et d’accepter que les choses doivent changer pour bâtir un avenir meilleur. Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui intervenait ce mercredi matin 27 décembre lors d’une cérémonie où il a présenté les grands chantiers et les projets futurs du ministère des Affaires étrangères à l’hôtel du gouvernement, a évoqué les «nombreux maux» qui empêchent le pays de progresser. Parmi, la facilité et le clientélisme politique. 

«La classe politique a une grande responsabilité. Tous les gouvernements depuis 1968 n’ont fait que vouloir gagner des votes. Il ne faut jamais chercher à gagner le cœur des Mauriciens mais son respect», a déclaré Vishnu Lutchmeenaraidoo.

Selon le ministre des Affaires étrangères, les institutions gouvernementales sont au bord du gouffre et sont en sureffectif de plus de 40 % : «Je n’aurais jamais pensé un seul moment que tous les gouvernements qui sont venus après ont créé des institutions comme des orphelinats, des endroits où l’on pousse le maximum de protégés politiques. Air Mauritius est devenue aujourd’hui une institution où il y a des groupuscules qui opèrent à l’intérieur du système sans aucune fidélité à l’institution.»

Vishnu Lutchmeenaraidoo réclame des décisions drastiques pour ne pas finir comme l’empire romain. «Nous sommes devenus comme des Romains qui, à force de prendre goût à la facilité, ont perdu le sens de l’effort et du combat. C’est peut-être le plus gros problème qu’on aura en 2018. C’est d’avoir une nation qui comprend que le temps de critiquer, de juger et de condamner sans procès est derrière nous.»

Le ministre des Affaires étrangères rappelle que pour le progrès de tout pays, la paix sociale est primordiale. Une paix qui a été récemment menacée, a-t-il déclaré : «Il y a à peine quelques semaines on a frôlé une situation sociale dangereuse. Nous l’avons évitée parce que nous sommes une nation mûre.»

Vishnu Lutchmeenaraidoo dit avoir foi en l’avenir et la pérennité du pays à condition que chaque Mauricien assume ses responsabilités.