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Violents combats entre l'armée israélienne et le Hamas dans la bande de Gaza

Une photo prise dans le sud d'Israël, près de la frontière avec la bande de Gaza, le 7 décembre 2023, montre des volutes de fumée lors d'un bombardement israélien sur Gaza, dans un contexte de batailles incessantes entre Israël et le groupe militant Hamas.

De violents combats font rage jeudi dans et autour des plus grandes villes de la bande Gaza, dans la guerre opposant l'armée israélienne et le mouvement palestinien Hamas entrée dans son troisième mois.

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Des dizaines de chars et véhicules blindés israéliens ont pénétré dans la vieille ville de Gaza. L'armée israélienne dit aussi avoir mené des opérations à Khan Younès, plus grande ville du sud du petit territoire palestinien surpeuplé, affirmant avoir "tué des terroristes du Hamas et frappé des dizaines de cibles terroristes".

L'armée israélienne a resserré l'étau autour des principaux centres urbains où elle traque les combattants du Hamas deux mois jour pour jour après l'attaque sanglante et sans précédent perpétrée par le mouvement depuis la bande de Gaza. Elle a fait 1.200 morts en Israël, essentiellement des civils, et il reste encore 138 otages à Gaza, selon les autorités israéliennes.

Partout dans l'étroite langue de terre bordée par la mer, les blessés affluaient jeudi vers les hôpitaux débordés, y compris des enfants, traités à même le sol, comme dans celui d'Al Aqsa à Deir el Balah, au centre de la bande de Gaza, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les autorités du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, ont rapporté six morts et des dizaines de blessés dans une frappe sur une maison de Jabalia (nord), cinq dans le camp de Nuseirat (centre).

- "Dévastés, dépassés" 
Deux enfants morts ont été retrouvés jeudi matin à Rafah après le bombardement mercredi soir, dont celui d'un enfant au petit corps enveloppé de couvertures, a constaté un journaliste de l'AFP.

Des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël ont aussi émaillé le ciel toute la journée de mercredi.

La population civile est poussée à se déplacer vers un périmètre de plus en plus exigu à Rafah, le long de la frontière égyptienne.

Des milliers de Palestiniens qui s'y sont réfugiés cherchent à fuir les combats et installent des camps de fortunes, tentant de survivre dans le plus grand dénuement.

"Nous sommes arrivés ici, sans abri, il a plu sur nous cette nuit, il n'y a rien à manger, pas de pain, pas de farine", raconte à l'AFP Ghassan Bakr.

"Nous sommes dévastés, mentalement dépassés", se désole Amal Mahdi, qui a survécu à un raid. "Nous avons besoin que quelqu'un nous soutienne, trouve une solution pour nous sortir de cette situation".

Israël a juré d'anéantir le Hamas et a bombardé sans cesse la bande de Gaza en représailles, puis lancé une opération terrestre le 27 octobre.

Les opérations de l'armée israélienne ont fait 16.248 victimes, à 70% des femmes et des moins de 18 ans, selon le ministère de la Santé du Hamas.

- Secteur médical effondré 
D'après le Croissant Rouge palestinien, équivalent de la Croix Rouge, le secteur médical à Gaza ne tient plus.

Mercredi soir, des appels internationaux pressants se sont élevés pour exhorter à mieux protéger les civils, notamment de l'ONU et du G7.

Prédisant un "effondrement total de l'ordre public bientôt" à Gaza, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a de nouveau appelé à un cessez-le-feu humanitaire.

M. Guterres a employé pour la première fois de son mandat une procédure rare, l'article 99 de la Charte des Nations unies, qui lui permet d'"attirer l'attention" du Conseil de sécurité sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale".

Selon plusieurs diplomates, le Conseil de sécurité doit se réunir vendredi pour examiner cet appel.

La réponse cinglante d'Israël n'a pas tardé: le mandat de Guterres est un danger pour la paix mondiale", a rétorqué sur X (ex-Twitter) le chef de la diplomatie israélienne Eli Cohen, en estimant que l'activation de l'article 99 et l'appel à un cessez-le-feu "constituent un soutien à l'organisation Hamas".

Le gouvernement israélien a toutefois autorisé la livraison d'un "supplément minimal" de carburant à Gaza pour éviter un "effondrement humanitaire" et des épidémies, deux jours après un appel en ce sens de son principal allié, les Etats-Unis.

Selon l'ONU, 1,9 million de personnes, soit environ de 85% la population, ont été déplacées par la guerre dans la bande de Gaza où plus de la moitié des habitations sont détruites ou endommagées par les bombardements israéliens.

La ville de Rafah, à la frontière avec l'Egypte, est le seul endroit où de l'aide humanitaire est encore distribuée, en quantité limitée, selon l'ONU.

Mercredi, 80 camions transportant des vivres et du carburant y ont accédé, contre 170 par jour en moyenne pendant la trêve en vigueur du 24 au 30 novembre et 500 avant le 7 octobre, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha) dans son point quotidien.

- "Sinouar se cache sous terre" -
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré mercredi soir que les forces israéliennes "encerclaient la maison de (Yahya) Sinouar", le chef du Hamas dans la bande de Gaza, à Khan Younès.

"Sinouar se cache sous terre", a affirmé ensuite Daniel Hagari, un porte-parole de l'armée, en allusion aux tunnels du Hamas sous Gaza.

Yahya Sinouar, 61 ans dont 23 passés dans des prisons israéliennes, n'a pas été vu publiquement à Gaza depuis le 7 octobre. Il est considéré comme l'architecte de l'attaque de jour-là.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé mercredi la découverte dans le nord du territoire, "au cœur de la population civile", près d'une clinique et d'une école, "d'un dépôt d'armes très important". Elle a aussi dit avoir tué à ce jour "la moitié des commandants" du Hamas.

Sur sa chaîne Telegram, le mouvement palestinien a affirmé que sa branche armée, les brigades Ezzedine al-Qassam "se bat violemment contre les forces d'occupation sur toutes les lignes d'incursion dans la bande de Gaza".

Alors que la guerre fait rage à Gaza, Israël multiplie aussi les opérations militaires en Cisjordanie où au moins 258 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre, selon un bilan de l'Autorité palestinienne.

En Israël, les familles d'otages tentent de garder la pression sur le gouvernement d'Israël pour faire libérer de leurs proches.

D'après le gouvernement israélien, 138 otages sont toujours retenus à Gaza, après la libération fin novembre dans le cadre d'une trêve de sept jours de 105 personnes enlevées, dont 80 en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.

A Tel-Aviv, mercredi soir, des proches des victimes de l'attaque du 7 octobre ont déambulé dans le recueillement dans une reconstitution à l'identique du vaste site du festival de musique Tribe of Nova - aussi appelé Supernova - lieu d'un des pires massacres du 7 octobre.

© Agence France-Presse

 

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