Violent braquage chez un cambiste clandestin - Un employé :«Kouto-la kot pe tape pe transe…»

Une semaine après le braquage à main armée d’un commerce officiant aussi comme bureau de change au noir à Port-Louis, un des employés blessés reste profondément marqué. Il salue la prompte réaction des forces de l’ordre qui ont rapidement interpellé les auteurs de ce crime.

Il n’oubliera pas de sitôt le cauchemar éveillé qu’il a vécu. Plus d’une semaine après, cet homme de 64 ans, employé dans un commerce faisant également office de bureau de change clandestin à Port-Louis, qui a fait l’objet d’un violent braquage, est toujours traumatisé. « Nou priye Bondie bokou, nou’nn sap dan lamor… » confie-t-il à Le Dimanche/L’Hebdo.

Les faits remontent au vendredi 30 août dernier, vers 14 heures. Alors qu’il était en poste dans le commerce situé à l’avenue Sir William Newton, raconte le sexagénaire, un individu portant un casque intégral a fait irruption. Il s’est dirigé directement vers le comptoir et a sorti une arme à feu qu’il a pointée en direction du vieil homme. « Donn tou kas ki ena », lui a-t-il ordonné en désignant le tiroir où se trouvait l’argent. Le braqueur s’est emparé de liasses de billets qu’il a placées dans un sac.

Le sexagénaire s’est mis à crier pour alerter les autres commerçants et passants. Cependant, un second malfrat, lui aussi portant un casque intégral, est entré dans le commerce. Sabre en main, il a asséné plusieurs coups à l’employé, le blessant à l’avant-bras gauche. « Zot inn vinn la pou koupe, taye si ena pou mor ti kav mor, kouto-la kot pe tape pe transe », raconte la victime à Le Dimanche/L’Hebdo.

Alertés de la présence des voleurs, le gérant et ses proches ont accouru, mais ils n’ont pas échappé à cette attaque sauvage et ont, eux aussi, été grièvement blessés. « Zot pa inn kav anpes nou gagn kout sab, nou’nn bizin defann nou », raconte l’employé.

Au total, quatre personnes ont été agressées. Les malfrats sont repartis avec un butin de Rs 225 000. La police a été alertée de ce vol avec violence. Une enquête rigoureuse a permis d’arrêter les deux bandits le lendemain, soit le samedi 31 août dernier. Le commerçant salue la rapidité de l’intervention de la police pour mettre hors d’état de nuire ces bandits. « Lapolis inn fer enn bon travay. Ti bizin aret sa bann dimounn-la, zot violan, zot kav fer sa avek bann lot dimounn ki vilnerab », souligne-t-il. 

C’est grâce au visionnage des images des caméras Safe City que les enquêteurs de la Criminal Investigation Division de Port-Louis Sud ont pu identifier les braqueurs. Il s’agit de Thierry Sylvian Essoo et de son complice Jaynikson Isaac Beekarry, tous deux originaires de Camp Levieux, Rose-Hill. Le duo a été arrêté dans une voiture dans l’enceinte de l’hôpital Victoria, à Candos. À bord du véhicule, la police a récupéré la somme de Rs 23 100, provenant du vol : « Samem kas reste dan seki nou ti kokin », ont-ils avoué.

Le même jour, un troisième suspect, originaire de Quatre- Bornes, a été arrêté. À son domicile, les policiers, sous la supervision du surintendant Dussoye, ont découvert la motocyclette utilisée lors du braquage. L’occupant de la maison a affirmé que la veille, Jaynikson Isaac Beekarry avait déposé cette grosse cylindrée chez lui. Les enquêteurs ont également découvert la somme de Rs 90 000, soupçonnée de provenir de ce hold-up.

Avec la progression de l’enquête, un quatrième suspect a été arrêté ce mardi 3 septembre. Il s’agit d’un certain Ivan Gael Mooken. C’est au domicile de cet habitant de Roches-Brunes que l’arme à feu de marque Smith & Wesson, utilisée lors du hold-up, a été retrouvée. Lors de son interrogatoire, Ivan Gael Mooken a mis en cause l’un des suspects : « Se samem revolver ki Jaynikson finn kit ar mwa. » Les quatre suspects sont maintenus en détention policière.

Les deux auteurs de ce hold-up ne sont pas inconnus de la police. En septembre 2019, Jaynikson Isaac Beekarry et ses complices avaient été accusés de l’agression d’un des managers du supermarché Dream Price. En novembre 2020, le même suspect a été arrêté par la brigade antidrogue avec 779 grammes de drogue de synthèse. 

Thierry Sylvian Essoo, alias Zoizeau, n’est, lui non plus, pas inconnu des forces de l’ordre. En février 2021, il avait volé une motocyclette de marque Kawasaki, estimée à Rs 170 000, lors d’un Test Drive.