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Violences à l’école : le ministère de l’Éducation s’attaque à l’indiscipline

Violences à l’école La violence en milieu scolaire a pris des proportions alarmantes.

Des cas de violences sont quotidiennement enregistrés dans les institutions scolaires. Les autorités font de leur mieux pour qu’aucun cas d’indiscipline ne demeure impuni.

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Les cas de violence parmi les élèves deviennent de plus en plus fréquents. Les menaces verbales entre élèves eux-mêmes et entre élève et enseignant finissent par être mises à exécution. Une rectrice a constaté que sa voiture a été la cible d’une élève qui avait été réprimandée pour une bêtise. Il y a quelques semaines une bagarre entre deux élèves dans un collège d’État pour garçons a eu pour conséquence l’hospitalisation de l’un d’eux ayant reçu un coup de cutter.

Le même type de violence est enregistré dans un collège pour filles. Les responsables au ministère de l’Éducation, se montrent intransigeants concernant les cas d’indiscipline. Dans les deux cas, le personnel enseignant et non enseignant a été appelé à redoubler de vigilance et à rapporter toute action suspecte. Ils sont épaulés dans leur tâche par les officiels de la Zone Directorate et de la force policière.  Les chefs d’établissement sont tenus, pour leur part, de sensibiliser les élèves durant l’assemblée du matin.

Comment réagir face à des élèves qui ne respectent plus rien? Au ministère de l’Éducation, la devise est de ne laisser aucun cas d’indiscipline impuni. D’ailleurs, la Student Behaviour Policy en vigueur depuis 2016, est un guide pour aider les chefs d’établissement à prévenir ces genres de cas.

Un des responsables souligne que les élèves sont également conscients des sanctions qu’ils encourent en cas d’indiscipline ou de récidive.

Au sein des collèges privés, les cas de violence sont aussi présents mais les managers de ces collèges exercent une très grande vigilance.  Le secrétaire de la Managers of Private Secondary Schools Union (MPSSU), Ramparsad Mungar, confie que les collèges ont développé un programme d’enseignement de valeurs morales et sociales.  Il est destiné aux élèves dès leur entrée au secondaire. « On inculque la discipline en commençant par le port de l’uniforme, l’hygiène, la tenue et la salutation. On exige que les élèves et les enseignants communiquent en français, cela pour éviter l’utilisation d’un langage abusif. Les enfants sont appelés à s’exprimer sur le code de conduite pendant l’assemblée de la mi-journée. Les élèves plus âgés sont formés pour encadrer les plus jeunes. L’interaction entre les pairs est efficace. Les section leaders sont appelés à contribuer à l’application de la discipline. Ils prodiguent aussi des conseils aux élèves et aux parents. »

Connaître le profil familial et le milieu social de l’élève permet de résoudre plusieurs problèmes, reconnaît Ramparsad Mungar. Il ajoute que le comportement au niveau de la famille a une influence sur celui de l’enfant à l’école. Le travail ne s’arrête pas hors du collège, les prefects et les membres du students council donnent des conseils aux élèves dans les autobus et sur la route.

Le partenariat avec les parents est utile, selon les managers des collèges privés, dans le combat contre l’indiscipline et la violence. Cependant, il est un fait que très peu de parents répondent à leurs appels en ce qui concerne la discipline, ou le combat conte la violence.

Keshavee Sooriah, Head Girl du Dr Maurice Curé State College

« La violence à l’école est un sujet sensible. Elle demande beaucoup d’attention car c’est la condition physique et morale de nos jeunes qui est à risque. Je pense que ce sont plutôt les jeunes qui se laissent gagner par l’alcool et la drogue qui ont le plus souvent recours à la violence. Néanmoins, la violence est aussi un moyen pour certains d’exprimer leur frustration n’ayant pas un accès facile à d’autres recours tel que le sport. D’ailleurs, je trouve que la violence est encouragée par des scènes d’actions dans les films et des paroles de chansons. Au collège DMC, des cas de violence sont rares mais j’estime qu’un environnement calme et paisible où l’on peut s’épanouir est de grande importance. De plus, les écoles doivent porter plus d’attention à ce sujet pour assurer qu’une atmosphère saine règne pour le bien-être et la sécurité des élèves ! »

Repères

Naazim Mohungoo : «Une éducation des parents est primordiale»

naazimLe pédopsychiatre (psychiatre des enfants et adolescents) Naazim Mohungoo fait des propositions pour aider les élèves à avoir un meilleur comportement. 

Ces dernières semaines, nous avons eu pas mal de cas d’élèves impliqués dans divers délits. Qu’est-ce qui explique un tel comportement ?
Il n’est pas toujours facile d’expliquer les comportements des membres de notre société. On parle souvent de troubles mentaux, de troubles de personnalités, mais il faut souvent regarder de plus près. Quand on sait qu’il n’y aura pas de conséquences, ou même de conséquences sévères, liées aux actes commis, on n’aura jamais de la discipline. À tout âge un enfant a besoin d’apprendre la discipline. Tout enfant a besoin de recevoir une éducation morale et civique dès son jeune âge. On ne peut laisser un enfant courir tout nu par exemple. Premièrement il tombera malade rapidement, mais deuxièmement, c’est une action qui est interdite par la société. C’est pour cette raison que nous devons éduquer nos enfants à avoir un comportement sain, il agira ensuite comme on lui aura appris à se tenir en société. Si demain notre enfant nous surprend en train de cracher n’importe où par exemple, il en fera de même, car les parents sont, en somme, ses « roles models ». Et quand l’enfant comprend que ses parents vont se ranger de son côté, peu importe son comportement, il fera ce qu’il veut.

Plusieurs enseignants affirment qu’ils ne savent plus comment gérer leur classe. Ils soutiennent que beaucoup d’élèves sont paresseux, irresponsables et n’ont aucun intérêt pour les études. Comment remédier à la situation ?
Il faut, dès son jeune âge prodiguer une éducation positive, concrète, et qui enseigne les bonnes manières à l’enfant. Si on ne prend pas cette initiative dès maintenant, on va perdre une autre génération. On aura ensuite plus de mal à gérer la génération suivante, et ainsi de suite. On se souvient que la punition physique était de mise auparavant. Cela a cessé, pour une bonne raison, car elles provoquaient d’autres traumatismes. Mais d’autres pays et sociétés ont pu mettre en place une éducation qui la remplace sous forme d’une discipline positive, et en même temps infliger des punitions appropriées pour aider l’enfant à grandir sainement. Il y aura toujours un ou deux enfants à problèmes, pour des raisons, psychologiques, familiales, mais pour la majorité d’entre eux de tels soucis de comportement durs à expliquer ne se poseront pas.

En tant que psychiatre que proposez-vous pour que nos adolescents   deviennent des adultes responsables ?
Une éducation des parents est primordiale, pour qu’ils arrivent à contrôler leurs enfants, sans avoir recours à des actions extrêmes. Il faut aussi que les enfants reçoivent une éducation morale et civique appropriée. Tout enfant a besoin d’un rapport positif avec son entourage, qui soit propice à   lui éviter un trouble de comportement, et pour que l’enfant soit aussi recadré quand il a besoin d’être puni. Les adolescents, qui sont à un stade crucial de leur développement, ont besoin d’apprendre tout à propos de la vie, que ce soit l’éducation civique, sexuelle ou même des life skills. Se concentrer sur le côté académique seulement produira des robots psychopathes.

 

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