Junayd Al-Khalifa, chef du mouvement Mauritius Muslim Awakening, a été interrogé, le vendredi 3 novembre 2023, en raison de son rôle dans la création d’un groupe WhatsApp lié à une marche organisée par le mouvement le 22 octobre. Les enquêteurs soupçonnent fortement ce groupe de contenir des messages ayant un lien avec les violences perpétrées à La Citadelle.
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Quel est le lien entre Junayd Al-Khalifa, chef de file du mouvement Mauritius Muslim Awakening, et les fauteurs de troubles qui ont sévi au Gran Konser Solider à La Citadelle le 21 octobre ? C’est ce que tente d’établir la Major Crime Investigation Team (MCIT) lors du second volet de l’enquête qu’elle vient d’amorcer.
De son vrai nom Junayd Mohun, cet habitant de Phœnix a été auditionné par les hommes du surintendant de police Hayman Dass Ghoora dans la journée du vendredi 3 novembre 2023, en présence de son avocat, Me Nadeem Hyderkhan. Mais qui est Junayd Al-Khalifa ?
D’abord, il figure parmi les organisateurs de la marche préparée par le mouvement Mauritius Muslims Awakening et qui s’est tenue dans la capitale le dimanche 22 octobre 2023. Si l’habitant de Phœnix a été convoqué par la MCIT Sud, c’est surtout parce qu’il est le créateur et administrateur du groupe WhatsApp « Mauritius Muslim Awakening » créé en marge de cette marche.
Ce groupe de discussions intéresse autant les enquêteurs parce qu’ils soupçonnent fortement qu’il contient des messages ayant un rapport avec les incidents survenus à La Citadelle. Certains, jugés compromettants pour des protagonistes, ont été trouvés sur ce groupe via d’autres participants, incluant des suspects.
Ces messages auraient été émis par des participants du groupe peu avant la tenue du Gran Konser Solider. Selon des sources proches de l’enquête, ils contiendraient des critiques sur cet événement musical à Fort Adelaïde ainsi que des propos encourageant à s’opposer à sa tenue.
À l’issue de son audition, Junayd Al-Khalifa a été autorisé à partir. Mais c’est loin d’être fini. Les enquêteurs approfondissent leurs investigations sur les liens présumés entre cet homme et les protagonistes de l’affaire. Pour sa défense, il a dit à la MCIT qu’il n’a même pas vérifié les messages qui circulaient sur le groupe WhatsApp ce jour-là.
Sur le front depuis des années
Junayd Al-Khalifa a fait des études en jurisprudence islamique. Il s’est mis aux côtés de Cehl Meeah dans le passé sur les plateformes du Front Solidarité Mauricienne (FSM). Il avait été candidat sous les couleurs du parti lors des législatives de 2019 dans la circonscription n° 2 (Port-Louis Sud/Port-Louis Centre).
Depuis 2020, l’habitant de Phœnix milite pour les droits des Palestiniens. Il a d’ailleurs été à la tête de plusieurs événements organisés en faveur du peuple palestinien. Il a aussi répondu présent lors d’une réunion à Plaine-Verte, en octobre 2020, aux côtés de Cehl Meeah. Le but : s’élever contre la communauté LGBTQI.
Qualifié de très bon orateur, surtout pour ses propos virulents, il est pressenti pour être l’héritier de Cehl Meeah au FSM. L’homme s’est consolidé sur le plan politique avec des équipes de jeunes à travers l’île, à l’instar de Mauritius Muslim Awakening.
Junaid Al-Khalifa s’était aussi fait remarquer sur le plan politique en mars 2018. À la suite de la démission de l’ancienne présidente de la République, il avait été décrit, lors de l’appel de l’affaire en Cour suprême, comme l’intermédiaire présent au château de Réduit aux côtés d’Ameenah Gurib-Fakim, à l’arrivée des avocats, le défunt Me Yousuf Mohamed et Me Nadeem Hyderkhan.
Vingt-deux suspects arrêtés à ce jour
La police a arrêté deux autres suspects le mardi 31 octobre 2023. Ce qui porte à 22 le nombre total d’arrestations effectuées dans le cadre de l’enquête jusqu’à présent. Irfaan Meerun a été le premier libéré sous caution dans cette affaire. C’était le vendredi 27 octobre 2023. Il a payé une caution de Rs 25 000 et signé une reconnaissance de dettes d’un montant de Rs 500 000.
Un groupe d’une trentaine d’individus avait fait irruption à Fort Adelaïde durant la tenue du Gran Konser Solider le 21 octobre. Ils avaient manifesté leur mécontentement après la reprise, par l’artiste The Prophecy, de la chanson « One Day ». Un morceau dont l’auteur est Matisyahu, un Américano-Juïf pro-israélien.
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