Violence psychologique : les malheurs de Jenny en proie à un mari violent

Quand on considère l’histoire de Jenny K.*, on a l’impression que certaines femmes ne sont pas faites pour le bonheur. Cette quadragénaire, mère de famille, est dans la tourmente. Elle est constamment torturée moralement par son mari qui ne prend pas son rôle de père au sérieux. Jenny qui a connu une enfance malheureuse pensait rencontrer le bonheur dans le mariage, mais elle a vite déchanté.

Jenny n’est plus une femme battue, mais dans le passé, son mari l’a rouée de coups. Son cauchemar a pris fin quand elle s'est tournée vers les autorités concernées. Enfin presque, car son bourreau est constamment sur son dos. Elle était si épuisée moralement, qu’elle s’est laissée envahir par de sombres pensées. Heureusement, grâce à ses enfants, surtout la benjamine, elle est parvenue à chasser ses idées noires. 

Après avoir contacté le bureau de la Family Protection Unit, nous avons appris qu’elle a, en effet, porté plainte contre son mari à plusieurs reprises. Une préposée a même confirmé que Jenny est venue les voir cette semaine. Comme le veut le protocole, elle n’a pas donné plus de détails. Reste à connaitre les raisons qui poussent son mari à se montrer violent pas seulement envers elle, mais également envers leurs enfants comme elle l’affirme. Est-ce qu’il a une maitresse ? Jenny ne sait pas, mais selon elle, son époux a évoqué son souhait de divorcer. Elle est d’avis que c’est la seule solution pour la permettre d’échapper à son existence difficile. Cependant, vu qu’ils sont mariés sous le régime de la communauté de biens, un partage devra être effectué entre les deux conjoints. A priori, c’est une perspective peu réjouissante pour son mari. 

Elle s’est laissée envahir par de sombres pensées."

Jenny a plusieurs reproches à lui faire. L’une d’entre elles concerne les finances. Il ne lui donne pas de l’argent de manière fréquente ou sinon pas suffisamment pour subvenir aux besoins de la famille. Parmi, il y a les frais de scolarité de leur fils cadet, sans oublier la benjamine qui n’a pas encore cinq ans. L’ainé, pour sa part, las du comportement de son père, a préféré quitter la maison pour ne pas céder à la provocation et commettre l’irréparable. Comme elle ne travaille pas, elle doit entièrement compter sur son mari. Souvent, elle pleure quand elle voit son fils partir pour le collège sans un sou.

« Non seulement, il ne donne pas de l’argent, pourtant il est très bien rémunéré, mais il nous terrorise aussi et nous harcèle moralement. Dès qu’il rentre à la maison, nous tremblons. Il n’aime pas me voir assise en train de bavarder avec les enfants. Alors dès qu’il arrive, on se réfugie tous dans notre chambre respective. Notre soirée peut virer rapidement au cauchemar, dépendant de son humeur. Nous sommes perpétuellement angoissés. À ce moment-là, je me mets à prier pour qu’il nous laisse en paix. Parfois, cette situation peut durer jusqu’aux petites heures du matin. Tel est notre existence au quotidien », raconte Jenny. Il arrive aussi que son mari soit sous l’influence de l’alcool. « Quand c’est le cas, il dit des jurons obscènes devant nos deux enfants. Il n’a aucun respect pour eux. Ma fille aime son père, mais cet amour n’est pas réciproque », ajoute-t-elle. 

Quand elle s’est rendue à la Family Protection Unit dimanche dernier, c’est pour mettre  une entrée qui pourrait servir de preuve « si jamais il lui arrivait malheur », nous confie Jenny. Cette dernière indique qu’elle a demandé en plusieurs occasions un « Protection Order », mais les autorités l’ont octroyé qu’une protection provisoire. La rédaction a bien essayé d’entrer en contact avec son mari, mais Jenny nous a dissuadés de le faire par peur de représailles. « S’il apprend que je suis allée me plaindre auprès de vous, il va me rendre la vie encore plus amère », confie-t-elle.

Orpheline dès son jeune âge

Aura-t-elle droit au bonheur ? Une question à laquelle Jenny n’a pas de réponse. Depuis toute petite, elle n’a connu que des malheurs. Benjamine d’une famille de sept enfants, elle a perdu ses parents alors qu’elle n’avait que sept ans. Elle a vécu avec ses frères, mais au fil des années, ils l’ont abandonnée. « Avec le temps, chacun a vaqué à ses occupations. Ils ont fondé leurs propres familles. J’ai été laissée pour compte, mon existence n’intéressait personne », avance-t-elle. Plus tard, quand l’occasion s’est présentée pour se marier, elle s’est jetée à l’eau sans hésiter. Mais elle ne savait pas dans quel genre de relation elle allait s’embarquer…

« Je suis consciente que l’amour est un luxe pour moi. Cependant, ce que je veux, c’est que mon mari assume ses responsabilités envers nos enfants de manière constante et non pas selon son bon vouloir », déclare-t-elle.

Jenny vit dans la peur à la pensée que son fils, qui fêtera ses 16 ans l’année prochaine, cède aux provocations de son père. Son but est de le protéger à tout prix, telle une lionne qui veille sur ses petits.
* (Nom fictif)