Mujaheed (prénom modifié), un adolescent de 13 ans, habitant la région de Cap-Malheureux, a été ligoté et tailladé par son père, un dénommé Fezal B., dans l’après-midi du mercredi 20 novembre. Selon Mohammad, le beau-frère de Fezal, « papa la finn atass zanfan la so lamé lipié ek lili et ti pe batt li akoz kifer linn vinn travay avek mwa ».
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« Sa bann zanfents la pas kone ki appel enn boutt dipain ek enn tass dité »
C’est aux alentours de 17 heures que cette agression a eu lieu, au domicile de Fezal, le père de Mujaheed, à Pavillon, Cap-Malheureux. Mohammad, l’oncle de Mujaheed, qui habite la même région, revient sur les faits. Cela fait plus d’un an que Mujaheed ne se rend plus à l’école, « par la faute de ses parents. Alors pour ne pas traîner les rues, lorsque je le vois, je l’emmène avec moi lorsque je sors pour aller travailler », précise Mohammad. « Ce jour-là, mon neveu et moi sommes rentrés à la maison vers 15 heures. Nous avons pris le goûter ensemble et ensuite je lui ai demandé d’aller se doucher chez lui et de revenir », dit-il.
« Des heures ont passé et je ne voyais toujours pas Mujaheed et ce n’était pas dans ses habitudes », poursuit-il. C’est alors que Mohammad a reçu un appel de son épouse, « mo madame dir mwa Mujaheed so papa finn atass li et li pe gayn baté’. Sans perdre de temps, je me suis précipité chez eux et à mon arrivée, mo truv piti la so lamé lipié atassé ek bar lili. »
« Fezal inn kup lamé sa zenfan la avek enn kuto »
Fezal était hors de lui, mais ce n’était pas la première fois, selon les membres de la famille qui étaient présents au moment des faits. Fezal, le père, s’est ensuite enfermé dans la maison avec l’enfant « son épouse y était aussi et je lui ai supplié d’intervenir auprès de son mari pour qu’il cesse de s’en prendre à cet enfant, mais elle n’a rien fait », raconte Mohammad, en hochant tristement la tête. « Après enn ti moman, mo enn belser vini et dir nou ki Fezal inn koup lamé sa zenfan la avek enn kouto, lerla monn dir non pa pou kapav et bizwin intervenir », explique l’oncle. C’est alors que Mohammad a alerté les policiers de Grand-Baie.
« Lorsque les policiers sont arrivés, ils m’ont dit qu’ils ne vont pas pouvoir pénétrer dans la maison face à cette situation ». Ahuri, c’est alors que l’oncle a décidé d’appeler la Child & Developement Unit (CDU), « Une dame au bout du fil m’a demandé de me rendre au poste de police tout de suite et qu’elle fera le nécessaire par la suite. J’ai suivi ses instructions et effectivement les policiers sont une fois de plus retournés sur le lieu pour retirer l’enfant des mains de son père », poursuit l’oncle.
« Quant au père, rien ne lui a été infligé »
Lorsque les policiers ont frappé à la porte de Fezal, c’est la mère de Mujaheed qui est sortie. « Elle disait que son mari a enfermé Mujaheed et elle dans la maison et que les clés de la maison sont avec lui. Sauf que Fezal se trouvait dans la maison et se cachait dans une armoire », ajoute Mohammad, rempli de colère. Après maintes insistances, les policiers ont finalement pu s’introduire dans la maison. Mujaheed a été d’abord secouru et transporté en urgence à l’hôpital, quant au père, rien ne lui a été infligé. « Les policiers ne lui ont même pas retenu en détention policière », s’indigne l’oncle.
L'adolescent a donné sa version des faits a la police et à la CDU. Il a consigné une déclaration en présence d’une représentante de la CDU, le jeudi 21 novembre, au poste de police de Grand-Baie. Face aux policiers, il raconte avoir reçu plusieurs coups de poing de son père et qu’ensuite le père lui a donné un coup au bras droit avec un couteau de cuisine avant de l’enfermer dans une armoire lorsque les policiers sont arrivés.
Il est actuellement sous la charge de son oncle, Mohammad. Son état de santé est stable, mais il est toujours sous le choc.
« Madam misie asize bwar ansam »
Selon l’entourage du garçonnet, Fezal et sa femme ont quatre enfants, dont la cadette a été adoptée, deux semaines après sa naissance, elle doit avoir environ trois ans actuellement . Mujaheed, 13 ans, est l’aîné. Puis vient sa sœur de huit ans et un petit frère de cinq ans. « Quelques années de cela, les trois enfants étaient sous la responsabilité de la CDU. Je suis intervenu pour que les enfants retournent chez eux et la CDU avait décidé que les enfants soient sous la charge de la grand-mère paternelle, qui habite dans la même cour que le père », explique Mohammad. Ce n’est pas la première fois que le père agisse ainsi envers ses enfants. « Un jour où Fezal était pris de colère, il avait balancé la partie chaude de l’appareil à grillade sur la tête de son fils de cinq ans », raconte une des belles-sœurs.
Selon des proches de ce couple, « madam misie asize bwar ansam. Nu koné ki misie la fim synthétique ossi. De plus, les parents reçoivent une allocation pour les trois enfants, mais nous sommes certaines que cet argent n’est pas dépensé pour les enfants », ajoute une des voisines. « Sa bann zenfan la pa kone ki appel enn boutt dipain n et enn tass dité gramatin », lâche un des proches.
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