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Violence domestique : une femme enceinte battue puis mise à la rue par son concubin

(Photo d’illustration) Comme Emilie, de nombreuses femmes enceintes subissent les coups de leur conjoint.

Plus les jours passent, plus l’angoisse d’Emilie augmente. Dans quelques jours, cette femme de tout juste 20 ans accouchera de son premier enfant. Si elle espérait que son conjoint, qui la battait reviendrait à de meilleurs sentiments en apprenant qu’elle était enceinte, il n’en a rien été. 

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Plus rien ne va pour Emilie. Elle qui rêvait de fonder une famille a vite déchanté quand elle a commencé à subir les coups de son compagnon. La future maman de 20 ans, qui va accoucher de son premier enfant dans quelques jours, a du mal à regarder l’avenir avec un regard positif. Pourtant, il y a deux ans, elle avait tout laissé pour aller s’installer chez son conjoint dont elle était amoureuse.  

« Mes parents m’avaient demandé de ne pas me précipiter, mais mon compagnon était si gentil. Je ne pouvais pas deviner qu’il se transformerait un jour en monstre », lance-t-elle. La jeune femme explique qu’elle le connaît depuis qu’elle est à l’école. « Nous étions de bons amis. Après l’école, nous avons décidé de sortir ensemble. Il m’a très vite parlé de mariage. Puis un jour, nous nous sommes dit que nous allions vivre ensemble puisque nous avions déjà décidé de nous marier et de fonder une famille », raconte-t-elle.

Emilie fera fi des appréhensions de ses parents. Si au début, elle filait le parfait amour, elle explique que son compagnon s’est rapidement montré jaloux et possessif. « Si je me rendais à la boutique et que je tardais, il me rejoignait en chemin et il m’insultait. S’il me voyait parler à quelqu’un, il devenait vert de rage. Il était si en colère qu’il pouvait me lancer les objets qu’il avait à portée de main. Il lui arrivait de m’appuyer contre le mur pour essayer de m’étrangler jusqu’à ce que je m’effondre. Sa mère intervenait pour lui demander d’arrêter », raconte-t-elle. 

Jalousie et insultes 

Le conjoint d’Emilie est un an plus âgé qu’elle. Il est vendeur dans un magasin et il refuse qu’elle travaille. « Ce n’est pas ce que nous avions convenu avant que je m’installe chez lui. L’idée était de travailler tous les deux pour réaliser nos projets et pourquoi pas partir à l’étranger. Sauf qu’il m’a ensuite expliqué qu’il m’aimait trop et que c’est pour cette raison qu’il était jaloux à ce point », relate la jeune femme.

Emilie ajoute qu’elle n’en a jamais parlé à sa famille. « Comme ils désapprouvaient notre relation, je ne voulais pas leur donner raison. » Lorsqu’elle a appris qu’elle était enceinte, la jeune femme a éprouvé une joie immense. « Je savais que j’étais très jeune, mais au fond de moi, j’étais contente. Je pensais que cet enfant pourrait combler un vide. J’espérais aussi que mon conjoint ne soit plus violent et qu’on fonderait une vraie famille », confie-t-elle.

Mais elle s’est lourdement trompée. Quand Emilie est malade à cause de sa grossesse difficile, cela le met en colère. « Il me dit qu’il est trop jeune et qu’il ne sait pas s’occuper d’une femme malade. Les bagarres répétitives finissent par réveiller sa mère. Cette dernière nous a alors demandé de nous trouver une autre maison », explique-t-elle. 

Ce qui a rendu son conjoint fou de rage. C’est alors qu’il a décidé de mettre Emilie à la porte. « Il était minuit. Je ne savais pas où aller. J’ai dû appeler ma mère. Elle ne m’a pas réprimandée. Mais elle m’a dit qu’elle trouverait un abri pour moi, car elle ne voulait pas que je vienne habiter chez elle et que mon compagnon vienne me voir à chaque fois devant chez elle », dit-elle. 

Sur son lit d’hôpital, où nous l’avons rencontrée, Emilie confie en larmes : « Je me sens brisée. Je ne sais pas si ce sont les coups, l’abandon ou ce sentiment d’avoir tout perdu. Mais je peux vous dire que la violence a détruit tout ce que j’avais et aujourd’hui j’ai du mal à me regarder en face. » Elle ne travaille pas. Elle n’a pas de maison. Elle est sans le sou. 

Pourtant, il va falloir qu’elle regarde la vie en face, car un petit être innocent pointera bientôt le bout de son nez. Meurtrie ou pas, Emilie a promis de puiser en elle toute la force nécessaire pour donner de l’amour à ce petit ange.

Application l’Espwar : dénoncer en un clic 

Lancée le 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’application l’Espwar peut être téléchargée sur Play Store. Le but : aider les victimes de violence domestique. En un clic, la victime peut appuyer sur le Panic Button. En quelques secondes, les autorités en sont informées. L’application est connectée à la Police Family Protection Unit qui contactera la personne. Une équipe peut aussi être dépêchée sur place. Ce projet a bénéficié du soutien du Programme de développement des Nations unies.

 

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