Violence domestique : une cour spécialisée souhaitée

Les cas de violence conjugale sont davantage complexes et requièrent des aptitudes particulières pour être traités. L’administration judiciaire mauricienne souhaite ainsi l’institution d’un tribunal spécialisé pour mieux répondre à ce phénomène de plus en plus répandu.

Une journée de travail consacrée au traitement des cas de violence domestique. Un atelier à l’intention des magistrats sur le renforcement des lois contre la violence  conjugale a été organisé, vendredi, par le ministère de l’Egalité des  genres, en collaboration avec le haut-commissariat de l’Australie. Les magistrats mauriciens ont pu s’inspirer de l’expertise d’une consœur australienne, Jayanti McGrath, spécialisée en la matière.

« Écouter les affaires de violence conjugale demande des compétences spécifiques et  avoir ce genre d’échanges avec des experts étrangers qui n’exercent que dans ce domaine, ne peut qu’aider nos magistrats à mieux servir la population », déclare la Puisne Judge Aruna Narain. « D’autant qu’eux sont  appelés à traiter toutes sortes de cas au-delà de la violence domestique. »

S’exprimant au nom du chef juge, Aruna Narain affirme qu’une des contraintes du département judiciaire à Maurice, c’est qu’il y a plusieurs instances qui s’occupent de la même chose. « Par exemple, dans une même affaire, un magistrat s’occupera de l’application d’un Protection Order et c’est quelqu’un d’autre qui va écouter le cas au pénal. Ce serait une bonne chose que ce soit fait par le même magistrat. Les autorités devraient aussi se pencher sur l’institution d’un tribunal dédié qu’aux problèmes de violence domestique », estime la juge.

Sollicitée sur cette éventualité, la ministre de l’égalité des genres affirme qu’une telle mesure n’est pas nécessaire dans l’immédiat, d’autant que Maurice dispose déjà d’une Family Court. Fazila Daureeawoo est d’avis qu’il faudrait plutôt « renforcer les structures existantes et faire en sorte que les cas de violence conjugale soient traités en urgence ». La violence domestique, souligne-t-elle, est un phénomène mondial et il est bon d’avoir des échanges avec d’autres pays pour rester au diapason avec la tendance internationale.