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Violence domestique : un fils drogué brutalise sa mère

Violence domestique La mère doit engager une action devant la cour pour interdire à son fils d’habiter sa maison.

Aisha*, 55 ans et habitant Plaine-Magnien, est veuve depuis neuf ans. Elle s’est présentée dans les locaux du Défi Media Group, avec des yeux tuméfiés et des cicatrices au visage. Cette mère désespérée est brutalisée par son fils Nazir* (29 ans), sombré dans l’enfer de la drogue.

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Cela fait huit ans que ses deux filles et elle subissent des souffrances. « Nazir me tape dessus sans pitié pour me soutirer de l’argent, afin de  se droguer, relate la mère. Il m’enferme et me frappe aussi longtemps que je ne lui ai pas donné des sous. Il fait du chantage à sa petite sœur, étudiante en master. Il s’appropie les certificats de cette dernière et menace de les brûler tant qu’elle ne lui remet pas de l’argent. Parfois, les filles doivent emprunter à des voisins pour éviter l’irréparable. C’est devenu invivable à la maison et je ne sais où aller. »

La mère poursuit : « Après le décès de mon mari, j’ai démarré un petit commerce, mais tous les jours je suis verbalement ou physiquement agressée par mon fils qui exige une partie de la recette du jour. Souvent mes filles m’aident à traverser par la fenêtre pour échapper à ses coups. Nazir exerce comme maçon de temps à autre, juste pour acheter de la drogue. Je réclame la tranquillité pour mes filles et moi. C’est difficile à mon âge de subir une telle violence, du fruit de sa chair. »

Lunettes brisées   

Samedi 13 novembre. La mère est battue pour une énième fois. Le fils voulait encore de l’argent. Il est devenu fou furieux parce que sa mère a dénoncé les actes de violence qu’elle subit au poste de police de Plaine-Magnien. « Ma fille lui a donné Rs 500 pour qu’il arrête de frapper. Il a écrasé mes lunettes sur ma figure à coups de poing. C’est la quatrième fois que je dois refaire mes verres. J’ai bénéficié d’un Protection Order, contre lui. J’ai aussitôt informé les policiers, mais jamais ils ne sont venus l’arrêter. Chaque fois que j’appelle au poste, on me dit qu’il n’y a pas de véhicule disponible ou bien que Nazir est introuvable. Or, ce dernier est bel et bien sous mes yeux à la maison. Ce n’est pas la première fois qu’il a des démêlés avec les autorités. J’ai porté plaintes à plusieurs reprises, mais dès qu’il ressort de prison après 15 jours, un mois ou trois mois, il revient à la maison et le calvaire recommence. Je n’en peux plus. »

La rédaction a informé l’inspecteur Shiva Coothen du Police Presse Office et l’ACP Ramsurrun sur les doléances de la veuve. Sitôt dit, sitôt fait. Nazir a été arrêté vers 17 h3 0 le jour même. Le lundi 20 novembre, il a comparu devant la cour de Mahébourg et transféré à la prison de Melrose.

Amendes et prison

Nous avons sollicité Me Jamil Mosaheb pour un avis sur la situation de cette mère désespérée : comment interdire à son fils de venir habiter sous son toit ? «  L’infraction à un Protection Order est une grave offense. La première fois, le contrevenant risque une amende ne dépassant pas Rs 50 000 et une peine de prison n’excédant pas un an. La deuxième fois qu’il commet l’infraction, il risque une amende de pas plus de Rs 100 000 et une peine de prison de pas plus de deux ans. La troisième, s’il récidive, il n’aura plus d’amendes, mais une peine de prison ne n’excédant pas cinq ans. Il faut voir combien de fois Nazir a enfreint la loi. »

Concernant le fait que son fils revient habiter sous le même toit que sa mère après la prison, il rappelle qu’Aisha a reçu un Protection Order non contre son époux, mais contre son fils. Donc, la loi prévoit que des conditions peuvent être imposées contre la personne sanctionnée par le Protection Order. L’ordre ne dure pas plus de 24 mois et doit être renouvelé si besoin est. La personne peut se voir notifier par la cour qu’elle ne peut plus résider sous le même toit que sa mère. Bien sûr, il faut analyser le dossier d’Aisha pour voir à qui appartient la maison et s’il y a des héritiers sur ladite propriété. « C’est chagrinant d’entendre le témoignage de cette mère. Hélas, beaucoup de familles sont détruites par le fléau de la drogue », déplore Me Jamil Mosaheb. Rendez-vous a été pris avec la veuve afin qu’il puisse l’orienter dans ses démarches légales.

* Prénoms modifiés .

 

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