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Violence domestique: la police a besoin de formation, estime Aurore Perraud

La ministre déplore le traitement accordé aux victimes de violence domestique.
«Les victimes de violence domestique s’adressent en premier à la police. Les policiers sont les premiers à confronter les victimes et leurs agresseurs. Il est donc est important pour ces officiers de bien comprendre les implications de cette première rencontre », déclare Aurore Perraud, ministre de l'Égalité des genres, au Défi  Quotidien. Malheureusement, selon elle, les victimes de violence domestique ont souvent rapporté que certains policiers n’hésitent pas à les renvoyer chez elles, à banaliser les coups et blessures, ou tout simplement à les humilier quand elles sont allées rapporter les abus de leur agresseur. Par ailleurs, un programme de formation a été conçu spécialement en mars dernier par les cadres de la Family Support and Protection Unit du ministère, à l’intention des policiers qui traitent les cas de violence domestique dans les postes de police.

Solutions concrètes

Aurore Perraud a aussi pris les devants pour apporter des solutions concrètes sur le terrain à travers un programme de formation conçu pour mieux faire comprendre aux policiers les causes, les implications et les conséquences de la violence domestique. «Des modules pertinents ont été mis au point   pour cette formation qui, j’en suis sûre, aidera à fournir un meilleur service aux victimes dans les postes de police. » Me Indranee Boolell-Bhoyrul, vice-présidente de Passerelle, déplore le manque de professionnalisme de certains officiers du Family Support Bureau et de la Family Protection Unit. Cependant, elle affirme que ces derniers ne sont pas à blâmer car ils n’ont pas été formés pour assurer l’encadrement psychologique des victimes. « Il est à noter que ces dernières sont bouleversées quand elles arrivent au poste de police, elles sont désemparées. D’ailleurs, nous accueillons favorablement l’initiative du ministère de l’Égalite des genres pour la formation des officiers ainsi que les amendements à la Protection of Domestic Violence Act. Nous avons eu des cas où les femmes n’ont pas eu le soutien nécessaire quand elles se sont rendues dans certains postes de police pour porter plainte. On leur a fait comprendre que c’est mieux de régler les problèmes de couple à la maison et les officiers ont refusé de consigner une déclaration pour certains cas tels que le viol conjugal », lance-t-elle. La vice-présidente de Passerelle soutient également que l’affidavit des cadres du Family Protection Bureau pour l’obtention d’un Protection Order contient souvent des lacunes. Il est temps d’affecter un avoué et un avocat au ministère pour régler ce problème. Il y a un gros travail à faire pour que les victimes se sentent en sécurité quand elles frappent à la porte des autorités.

Formation

Quant à l’inspecteur Shiva Cooten, du Police Press Office, il précise qu’il y a deux semaines,  la formation de 150 officiers de divers postes de police de l’île a débuté. Cela, avec la collaboration du ministère de l’Egalité des genres et les ONG. De plus, il précise que des changements ont été apportés dans le programme des nouvelles recrues de la force policière. « Aux postes de police, ce sont principalement les femmes qui enregistrent une seule plainte, pour s’assurer que la victime n’ait pas à répéter son calvaire à plusieurs reprises. Les questions personnelles sont demandées de manière professionnelle. Le problème de violence domestique est épineux », dit-il. Et d’ajouter que les visites sont effectuées après qu’une plainte est logée pour faire un suivi du cas. « D’ailleurs, le programme de formation ne s’arrête pas là. Davantage d’officiers de police seront formés afin de pouvoir mieux encadrer les victimes », dit-il.
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