Faits Divers

Violence domestique : «Je dénonce mon mari pervers afin de protéger mes enfants»

Mère de quatre enfants, Florise, veut sortir des griffes de son époux violent.

Mariée depuis 8 ans, Florise en a assez d’être battue. Pire : son mari, dit-elle, aurait agi de manière perverse envers son enfant. Elle a décidé de fuir cet enfer où les coups et insultes étaient son lot quotidien. Elle en parle le cœur brisé.

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C’est vers 13 heures, le mercredi 28 mars, que Florise contacte la rédaction d’Xplik ou K. Elle cherche de l’aide et elle se livre, sans aucune hésitation, au Défi Plus. Elle raconte toutes les atrocités qu’elle subit depuis six ans.

« Je n’en peux plus. Je viens d’être tabassée encore une fois par mon mari et ma vie est en danger. » C’est son deuxième mariage. « Depuis que j’ai accouché de mon deuxième enfant, tout est différent. Mon mari a changé d’attitude envers ma fille, née d’une première union. Il la frappe, lui tire les cheveux et la cogne contre le mur. »

Le temps passe et la fille grandit. « Depuis deux ans, j’ai remarqué que mon mari épiait souvent ma fille qui prenait sa douche. Une fois, il a même essayé d’entrer sous la douche avec elle, allègue Florise. Quand je l’en ai empêché, il m’a frappée. » Florise en a assez de subir ces situations. Elle craque et s’enfuit. « J’ai peur pour ma fille et les enfants que j’ai eus de mon mari. Je veux qu’ils soient éduqués et en sécurité, mais je ne sais où aller, confie-t-elle. Certains membres de ma famille ne sont pas d’accord que j’habite sous le toit de mon père car c’est cinq bouches de plus à nourrir. Je suis épileptique, je ne peux travailler et je reçois une pension d’invalidité. »

Florise avait obtenu un Protection Order qui a expiré il y a quatre semaines. Elle a refait une demande et ce n’est que le 11 avril qu’elle en aura un autre. « Les policiers du poste de Triolet ne me prennent pas en considération lorsque je leur parle de mes problèmes, dit Florise. à chaque fois, ils me demandent de rentrer. »  Avant de venir à la rédaction d’Xplik ou K, elle s’était réfugiée chez sa sœur, mais ses quatre enfants se trouvaient avec son mari à la maison. « Je veux récupérer mes enfants, surtout ma fille aînée car elle est en danger. Et je veux divorcer. Je me suis rendu au poste de Triolet pour que des policiers puissent m’accompagner pour aller chercher mes enfants et nos affaires, mais ils ont refusé. »

La rédaction a essayé plusieurs fois de téléphoner au poste de police, mais personne n’a décroché. Le DCP Hoolash a dû être contacté pour que les policiers agissent. Ce n’est que vers 19 h 30 qu’ils ont accompagné Florise chez elle, où elle a constaté que son aînée avait été tabassée. Elle a fait une déposition, avant de se rendre à l’hôpital pour des soins.

Nombre de cas enregistrés pour violence domestique (De janvier à décembre 2017)
SEXE Hommes Femmes
Violence domestique (Nombre de cas) 220 1 483

Pétition de divorce

Pazani Rengasamy, avoué de profession, a accepté d’offrir gratuitement ses services pour loger une pétition de divorce en cour. Un rendez-vous a été fixé, le vendredi 6 avril, à 11 heures entre les deux parties. Ensuite, dès que la cour donnera la date de présentation, Florise sera accompagnée de Me Jamil Mosaheb, qui assurera aussi gratuitement la procédure de divorce.


Passerelle offre un toit à Florise et ses enfants

Elena Rioux, travailleuse sociale de l’association Passerelle, a été contactée par la rédaction pour accueillir Florise et ses quatre enfants. Toutes les démarches ont été prises en charge. « Nous avons demandé au poste de police de Triolet d’assurer le transport de la maman et des enfants, explique Elena Rioux. On les a accueillis et ils se sentent en sécurité. Malgré cela, je suis triste de dire que la maman est désemparée, mais elle sera bien encadrée chez nous. Tous auront des suivis psychologiques et si besoin est, on s’occupera du transfert d’école des enfants, afin de ne pas compliquer leur rentrée de classe qui aura lieu dans plus d’une semaine. Mon message envers la Family Protection Unit et au niveau des postes de police, c’est qu’il faut prendre en considération ces victimes de violence qui demandent de l’aide, surtout pour se déplacer. Parce qu’à cette heure, ces personnes sont impuissantes et c’est difficile, dans leur état, de trouver un transport ou de voyager dans un bus. »

Triste témoignage

Lucilda Sooriah, Coordinator à la Family Protection Unit (FPU), a été sollicitée. Elle confie : « C’est une réalité mauricienne et je suis triste d’entendre le témoignage de cette dame. Quand la FPU enregistre un cas à travers la hotline 139, il y a une cellule au niveau des policiers qui est alertée pour assurer le travail. Ce département s’occupe des cas qui concernent la violence domestique. Supposément, il y a toujours un constable qui est 24/7h disponible. Ces policiers ont été formés pour des cas de Domestic Violence et c’est quelque chose de requérant dans leur formation. Le ministère de l'Égalité des genres, du Développement de l'enfant et du Bien-être de la famille a alloué des ressources spéciales pour leur formation afin qu’ils puissent faire le nécessaire pour ces victimes de violence domestique. Automatiquement, au niveau de la FPU, on alerte le poste de police concerné et si la situation n’évolue pas, on informe le Commissaire de Police directement. »


Demande feuilles de tôle et bois pour un toit

« Mon papa a enclenché des démarches pour me donner un lopin de terrain, mais entretemps mes cousins sont tombés d’accord pour m’offrir temporairement une maison comme dépannage, mais elle n’a pas de toit. Il me manque quelques feuilles de tôle et des planches en bois pour pouvoir construire le toit », explique Florise. Dès que les documents seront en bonne et due forme pour le lopin de terrain, la rédaction enclenchera les démarches à la National Empowerment Foundation afin que Florise puisse bénéficier de l’aide pour la construction de sa maison.

Si vous voulez venir en aide à Florise, veuillez appeler au 2070666 ou envoyez un mail sur najette@defimedia.info
 

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