Violence domestique : elle revit le même enfer  avec son fils qu’avec son mari

Crystel, âgée de 41 ans, est aux abois. Son fils de 17 ans, qui est mentalement perturbé, est violent et agresse souvent sa mère et sa grand-mère. Les deux femmes sont à bout et vivent dans la peur. Malgré tout l’amour qu’elle lui porte, cette maman demande de l’aide pour qu’il soit placé dans une institution spécialisée.

Selon Crystel, son fils quitte parfois la maison en courant pour aller n’importe où. D’autres fois, il s’automutile avec un couteau ou il essaie d’allumer le four à gaz avec l’intention de provoquer une explosion. Il est si imprévisible que Crystel et sa mère ont toutes les peines du monde pour le surveiller et l’empêcher de commettre quelque chose de grave.

Il est non seulement turbulent, mais aussi violent. Il donne des coups à sa mère et à sa grand-mère de 61 ans. Les deux femmes ont maintenant peur de rester seules avec lui à la maison. C’est la raison pour laquelle elles souhaitent qu’il soit placé dans un home.

Crystel, qui s’est séparée de son mari Jean-Yves en 2008, avant de divorcer en 2017, raconte que son fils n’a pas toujours été comme cela. « Il n’avait pas un tel comportement quand il était petit », assure-t-elle. Qu’est-ce qui s’est passé par la suite ? « Je pense qu’il a été profondément affecté par le comportement de son père. Mon mari me battait souvent et cassait tout dans la maison (même le téléviseur y est passé). Après la naissance de notre fils, les choses ne sont pas améliorées. Mon fils a été témoin de toute la violence de son papa », explique la dame.

Et de poursuivre : « Mon mari et moi, nous ne nous parlions presque pas. Il n’y avait pas de dialogue à la maison. On ne prenait jamais une décision ensemble. À chaque fois que je lui proposais quelque chose, il cherchait l’avis de sa mère. J’étais comme un meuble dans cette maison. De plus, il entrait souvent dans une colère noire. Il n’était que sa mère sa mère, et son père, qui me reprochait de ne pas bien m’occuper de la maison. Des fois, mon mari me crachait au visage. Tout cela a certainement affecté mon fils, qui a commencé à présenter des signes d’instabilité mentale. »

L’amour est aveugle

Comment Crystel s’est-elle retrouvée dans une telle situation ? A-t-elle fait un mariage d’amour ou un mariage ‘arrangé’ ? Le mari se comportait-il ainsi quand ils se fréquentaient ? « Que vais-je vous dire ? Comme on dit, ‘l’amour est aveugle’ ». Je ne sais pas ce qui m’a plu en lui pour que je devienne sa femme », répond-elle. Elle nous indique qu’elle avait remarqué, au début même de leur relation, qu’il piquait des crises de colère. Mais l’amour l’avait poussée à fermer les yeux sur ce défaut. Elle raconte qu’elle a eu le coup de foudre pour Jean-Yves, alors qu’ils travaillaient tous deux à l’usine Texto, à La Croisée Cité La-Cure, Port-Louis. C’était avant l’an 2000. Ils se sont mariés cette année-là. L’usine a fermé ses portes depuis.

Crystel, qui est née à Rose-Hill, travaillait auparavant dans une imprimerie, avant d’être transférée dans l’usine. Elle est l’aînée de cinq enfants, dont quatre filles. Elle habite actuellement à Le Hochet avec son père, sa mère, son frère et une sœur qui s’est séparée de son conjoint.

Le fils de Crystel, qui fréquente l’école Apeim, à la rue Edith Cavell, Port-Louis, est actuellement admis à l’hôpital psychiatrique de Beau-Bassin.

Enfant battu

Elle raconte qu’en 2008, quand elle s’est séparée de son mari, leur fils est allé vivre avec son père. Il avait alors 7 ans. Selon une voisine, c’était un enfant battu. En 2013, Crystel a repris le garçon parce que sa belle-mère lui a dit qu’elle ne pouvait plus le prendre à sa charge. « Elle m’a dit que si je refusais de le reprendre, elle allait le placer dans un couvent. En tant que mère, je ne pouvais accepter cela. C’est mon fils. Je l’ai donc repris », explique Crystel.

Mais cinq ans après qu’il est revenu à ses côtés, le garçon a bien changé. Il n’écoute plus sa mère et encore moins sa grand-mère. La seule personne qu’il craint un peu, c’est son oncle, le frère de Crystel. 

Son comportement donne des sueurs froides à ses proches. À la maison, tout le monde est à les nerfs à vif. Crystel lance donc un appel pour que l’adolescent soit placé dans une maison spécialisée. Ne serait-ce que temporairement, pour permettre que Crystel et les siens retrouvent un peu de sérénité. Le temps aussi que le fils se reprenne et change de comportement.