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Violence domestique : battue au quotidien pour une cigarette

Marie, 50 ans, habitante de Pointe-aux-Sables, vit avec un soudeur de 41 ans. Elle survit grâce à une allocation sociale. Son calvaire n’est pas que financier : cette mère de quatre enfants, de 10 à 17 ans, est une femme humiliée et battue au quotidien. Elle a sollicité notre intervention.

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Cette quinquagénaire a cru faire le bon choix en se mettant « en ménage » avec un compagnon supposé lui apporter la sécurité. Hélas, l’existence de cette femme est loin d’être un roman d’amour. Le sort que lui réserve ‘l’homme de sa vie’ est connu de tout le voisinage. Il n’est un secret pour personne que Marie est victime de violence domestique, battue, humiliée pour un oui pour un non.

Le 17 mars dernier, pour la énième fois, Marie a pris la fuite, pour ne pas se faire tabasser par son compagnon. Ne sachant plus vers qui se tourner, elle est venue directement à la rédaction d’Xplik ou K. Elle a le plus grand mal à sécher ses larmes et à cacher sa peur. « Li pou touille moi ene jour missie, mo nepli kone kote pou alle », nous confie-t-elle tout tremblante.

Le récit qu’elle nous fait est effarant. « Depuis 17 ans que je partage ma vie avec un soudeur âgé de 41 ans aujourd’hui, je n’ai jamais vécu le coeur léger, l’esprit tranquille », nous relate-t-elle. Elle nous explique que si la profession de son concubin est ‘soudeur’, ce dernier ne travaille que rarement et se préoccupe plus de se trouver de quoi boire, chaque jour.

« Il a un fort penchant pour la bouteille. Et quand il est sous l’influence de l’alcool, il devient très violent, il n’hésite pas à me frapper sans raison, pour des peccadilles. Nous habitons une chambre unique, avec mes quatre enfants âgés de 10 à 17 ans. Pourtant, il n’hésite pas à inviter des camarades de beuverie chez nous. Parfois, ils restent jusqu’à 3 heures du matin. Quand il a fini de boire, « alors li pu trape moi li bate. Li leve moi dire alle chauffe mange ou même ale cuit si bizin », ajoute Marie.

Le comble, dit-elle, c’est que chaque jour, quand son compagnon éprouve le besoin de fumer une cigarette et qu’il n’a pas d’argent, il exerce une pression morale sur elle ou sur son fils aîné pour aller trouver une cigarette auprès d’un passant dans la rue. « Par jour mo bizin alle rode cigarette chaque fois li envie fumer. Si pas alle, gagne batte avec li. »

Mendier des cigarettes

Revenant sur l’incident du vendredi 17 mars, elle explique que son compagnon se trouvait dans la cour : il bricolait. « Li dire moi alle rode ene cigarette to vini, mo dire li taler.» L’homme se serait mis dans une folle colère et a commencé à insulter Marie. « Il a couru après moi avec un couteau et a menacé de me couper si je rechignais à lui obéir », nous raconte-t-elle.

Le fils aîné de Marie, issu d’un premier mariage, serait traumatisé par cette situation. « Mon concubin s’en prend aussi à lui et l’oblige à lui mendier des cigarettes. Parfois, pour m’éviter d’être battue, même mon fils de 11 ans est allé sur le chemin pour trouver une cigarette pour son papa. Tous les enfants savent à quel point il est violent », conclut Marie.

La quinquagénaire dit avoir plusieurs fois porté plainte contre son compagnon pour violence domestique à la police. Son compagnon lui a déjà fracturé le bras à force de la frapper. La pauvre femme ne comprend pas : « Chaque fois que la police l’a arrêté, il est ensuite condamné à une simple amende. Qu’attendent les autorités pour intervenir ? Tôt ou tard, je crains qu’il ne veuille me tuer. Je ne sais où aller : où trouver un refuge pour mes enfants et moi ? » plaide-t-elle.

La rédaction d’Xkplik ou K a référé ce cas auprès du Family Support Bureau du ministère de l’Égalité des Genres, qui assiste désormais Marie dans ses démarches. Le cas a aussi été référé à la police. Rappelons au public qu’il existe une Hotline (le 139) auprès du Family Support Bureau, mise à la disposition des victimes de violence domestique.

 

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