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Violence domestique : après 56 ans de vie commune, Sonam porte plainte contre son mari 

Anjali, une proche, dit qu’elle était persuadée que Sonam se faisait brutaliser par son mari.

Âgée de 72 ans, Sonam* a décidé de ne plus céder aux menaces de son mari Balraj*, âgé de 79 ans. Elle l’accuse de l’avoir agressée avec une canne en fer à la tête, aux épaules et au front, le vendredi 22 mars. Elle a porté plainte contre lui au poste de police de Brisée-Verdière. L’homme a été arrêté puis placé en cellule à Quartier-Militaire. 

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Le samedi 23 mars, il a été relâché sur parole en raison de son âge. « Les policiers m’ont dit qu’ils ne voulaient pas prendre le risque de le maintenir en détention à cause de son état de santé », raconte Sonam, qui ne sait plus à quel saint se vouer.  

Pourtant, lorsqu’elle l’épouse en 1963, elle pense, du haut de ses 16 ans, avoir fait le bon choix. Elle croit avoir trouvé son âme sœur et qu’il la protégera. Du rêve, elle passe rapidement à la désillusion. Une semaine après son mariage, il commence à la battre. « Mo ti pe touf lisou. Pa ti ena lake zwanion. Mo pann mete. Me bolom ti al koupe dan karo e linn gard li. Mo pa ti kone. Akoz sa linn bat mwa », se remémore-t-elle. 

De leur union qui dure depuis 56 ans sont nés cinq enfants, dont trois filles. Tous sont mariés et ont des enfants. L’une des filles de Sonam partage le même toit que les deux septuagénaires. « La fille doit toujours rester aux côtés de sa mère comme bouclier car à tout moment son père peut devenir agressif et taper sur son épouse », fulmine Anjali, une proche de la famille. 

Sonam, qui a toujours été une femme soumise, n’a jamais voulu dénoncer son mari, par peur du qu’en-dira-t-on. Elle a donc continué à souffrir en silence. Il y a quelques années, après une cérémonie organisée après le décès de son frère, elle est une énième fois brutalisée par Balraj. Ce dernier renverse tout dans la cuisine, y compris la nourriture. Il lui interdit ensuite de faire la cuisine pendant une semaine. « Je nourrissais mes enfants de pain, de beurre, de biscuits et de thé, alors que lui il mangeait ailleurs. » 

Sonam avance qu’il lui interdit même d’adresser la parole à qui que ce soit. Il la somme de ne parler de son calvaire à personne, la menaçant de la jeter à la rue avec ses enfants si elle n’obtempère pas. Elle affirme qu’il l’aurait même menacé de mort. 

L’incident du vendredi 22 mars est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « Bolom inn atann ki mo tifi pa la pou bat mwa », raconte Sonam. Il était 12 h 30. Elle se tenait dans la cuisine et s’apprêtait à prendre son repas lorsque son mari lui a infligé plusieurs coups avec une canne en fer par rapport à une précédente dispute. 

Blessée à la tête, au dos et au front, Sonam s’est rendue au poste de police de Brisée-Verdière pour porter plainte contre lui. Sonam a été hospitalisée le même jour. Ce n’est que le lundi 25 mars qu’elle a pu regagner sa maison. 

« Lavi enn malekdiksyon »

La septuagénaire a perdu tout espoir. Elle estime que la vie n’est qu’une malédiction. Elle ne veut pas que quiconque soit triste à son décès. Décrit comme étant autoritaire et violent, Balraj ne fait pas son âge. « Il est bien bâti. Il est toujours en forme », constate Anjali. Balraj aurait un penchant pour l’alcool. « J’ai toujours su que Nani Sonam subissait des actes de violence de la part de son mari. Il dicte toujours sa loi. Personne ne peut lui tenir tête. Bien qu’ils soient tous deux pensionnaires et habitent sous le même toit, c’est Sonam qui achète de la nourriture pour ne pas mourir de faim », explique cette proche.  

*Prénoms modifiés

 

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