Violence : ce mal qui nous ronge

Agressions, violences conjugales, meurtres incalculables : c’est une période noire pour Maurice qui fait face à une vague de violence face à laquelle nous sommes tous impuissants. Le Défi Quotidien a interrogé des citoyens sur la question afin de mettre le doigt sur la cause engendrant ce problème sociétal. 

Hrithik Luchmun - 19 ans de Vacoas 

« Le manque d’éducation est l’une des causes majeures. Nous sommes dans une ère où les gens ne se sentent plus responsables de leurs actes. De ce fait, ils sont indisciplinés. En sus, l’éducation religieuse n’est plus la même. Il faut la réinstaurer ou même préserver le peu de valeurs qu’il nous reste, car la religion a le pouvoir d’éclairer la conscience sur le bien et le mal. »

Sweety Seeroo - 39 ans de Rose-Belle

« Je suis d’avis que tout se joue sur l’encadrement d’un enfant. Souvent, les deux parents travaillent et les enfants sont laissés à eux-mêmes, ce qui les pousse à développer un sentiment de solitude, de frustration ou même de colère, car ils ne sont pas épanouis. L’enfant devrait être encadré dès le préprimaire. De plus, il faut donner l’opportunité aux enfants de s’inscrire à des académies afin de se distraire et de canaliser leur énergie ou leur sentiment de frustration. »

Madvi Renghen - 33 ans de Camp-Diable 

« La violence est devenue une préoccupation mondiale et il est difficile d’expliquer pourquoi une personne et non une autre a un comportement violent. Je pense qu’il faut tenir en compte plusieurs facteurs : biologiques, sociaux, culturels, économiques et politiques. Il n’y a pas de solution simple ou unique à ce problème. Au niveau du système scolaire, une aide individuelle aux élèves enclins à la violence peut les aider. Ce serait bien qu’on puisse mettre en place des programmes de soutien pour apprendre aux élèves à maîtriser leur colère et l’engagement parental à ce niveau serait d’une aide précieuse. Les projets tels que l’ASSFP MOVE IT sont d’une grande aide pour lutter contre la violence parmi nos enfants. »

Heina Bokhoree - 27 ans de Rose-Belle 

« De nombreux facteurs contribuent à la perpétration de crimes comme les traumatismes, les frustrations réprimées, la mauvaise gestion de la colère et du stress, la mauvaise communication. Pour y mettre un terme, il faut agir à partir de la racine, dès l’enfance, pour que l’éducation aux valeurs humaines soit enseignée aux enfants. Les gens devraient apprendre la valeur de l’amour propre, car c’est un concept important pour guérir nos traumatismes. La méditation et la gestion du stress et de la colère devraient être introduites à l’école et être dispensées au travail. »

Neena Sibartie - 41 ans de Quatre-Bornes 

« Personnellement, je pense que c’est un manque d’amour qui pousse à ces actes de violence. Nous vivons dans un monde où il faut tout recommencer et l’éducation à la maison ne doit pas concerner que les enfants, mais les parents aussi. Ces derniers doivent être conscientisés afin de se préparer à fonder une famille, car l’enfant deviendra adulte et son éducation reflètera ce qu’il a vécu dès sa naissance. L’encadrement joue un rôle primordial, car on vit dans la frustration. La violence continue et la loi entre en jeu quand l’acte est fait. »

Nidhishwaree Ruchpa - 20 ans de Montagne-Longue 

« Il est vrai qu’aujourd’hui, la violence fait la Une des journaux. On dirait presque que c’est devenu une banalité dans notre société, alors qu’en fin de compte, c’est un mal qui ronge notre société. À mon avis, les gens sont devenus trop matérialistes. L’avidité matérielle, la jalousie, l’ego et l’abus d’alcool sont les nombreux facteurs qui engendrent la violence, qu’elle soit physique, mentale ou émotionnelle. En sus de cela, il  y a d’autres éléments qui ont tué la compassion chez les êtres humains. Il est primordial que les lois et les règlements soient renforcés afin que les sanctions plus sévères puissent avoir un effet dissuasif. Cependant, il est également obligatoire de résoudre le problème à sa racine. Au niveau individuel, un changement de conscience est vraiment nécessaire. »

Bhavisha Durbarry - 23 ans de Saint-Pierre

« Je me demande souvent pourquoi les gens se sentent impuissants face à des actes de violence. En raison de certains facteurs qui l’emportent sur les lois relatives aux actes de violence, les lois n’ont pas l’effet dissuasif voulu. Comment faire que les gens deviennent des citoyens respectueux des lois quand ils savent qu’il y a des échappatoires et qu’ils ne vont pas en subir les conséquences? Une éducation adéquate pourrait donner à un individu une compréhension du système juridique. Cependant, que faisons-nous des facteurs tels que la diminution du pouvoir d’achat, le chômage, les facilités de crédit ? Contrer ces facteurs pourrait diminuer le niveau de frustration. »

Kurvin Lisette - 31 ans de Floréal 

« J’ai un avis mitigé. Je pense que les lois ne sont pas assez sévères lorsqu’il s’agit de sanctionner les coupables. En sus, il faudrait attaquer le problème par la racine. L’éducation, étant le pilier contribuant au développement d’un individu, on devrait instaurer à l’école des programmes axés sur la sensibilisation des petits ainsi que les jeunes et aider les apprenants à mieux communiquer et à exprimer leurs émotions. »