Violence alléguée sur des élèves : deux pères portent plainte contre des enseignants

Deux pères de famille ont porté plainte contre des enseignants. Dans le premier cas, le parent accuse l’enseignant de son fils de 13 ans d’avoir brutalisé ce dernier. Dans l’autre cas, le père affirme que sa fille est victime du comportement de son enseignante.

Ravin* est hors de lui. Son fils de 13 ans, qui fréquente un collège du Nord, aurait été, selon lui, brutalisé par un enseignant. Il a porté plainte au poste de police de Triolet le lundi 27 mai 2019. Une enquête a été ouverte.

Il était 10 heures lundi quand le père de famille dit avoir reçu un appel d’un membre du personnel enseignant du collège de son fils. « On m’a informé que mon enfant a eu un problème avec un de ses enseignants. Je me suis rendu sur place pour m’enquérir de la situation auprès de la direction. On m’a confirmé qu’il y avait bel et bien eu un problème », raconte Ravin.

Selon lui, la direction lui aurait confié qu’elle rencontrait des difficultés avec l’enseignant en question depuis l’arrivée de celui-ci au collège en janvier dernier. Le père avance que l’enseignant a lui aussi porté plainte au poste de police de Triolet le même jour dans le cadre de cette affaire. « Il reproche à mon fils de l’avoir frappé avec une chaise. Je connais mon enfant. Il est de nature très calme. Il ne ferait jamais une chose pareille », indique Ravin.  

Il soutient avoir vu des griffures et des traces de doigts sur le cou de son fils. « Il m’a dit qu’il montrait un devoir à un camarade de classe quand son enseignant l’a injurié avant de le pousser contre un mur, tout en l’étranglant », poursuit-il. Pour étayer ses dires, Ravin a fait parvenir à la rédaction du Défi Quotidien des photos montrant les blessures qui auraient été infligées par l’enseignant à son fils.

Ravin s’est rendu au poste de police de Triolet pour porter plainte contre l’enseignant. C’est là qu’il a appris que l’enseignant avait lui aussi fait une déposition. « Selon mes informations, l’enseignant est en congé maladie pour deux jours. Je suis inquiet de ce qu’il adviendra de mon fils à l’école. Ce cas vient entacher son avenir. Il a été traumatisé. »

Le mardi 28 mai, Ravin a porté plainte contre cet enseignant au bureau de la Zone 1 du ministère. « On envoie nos enfants à l’école pour les éduquer. Je ne comprends pas le comportement de cet enseignant », fait observer Ravin.

Nous avons sollicité la direction du collège. Elle a déclaré ne pas vouloir commenter l’affaire, renvoyant la balle au ministère. Nous avons aussi tenté de contacter l’enseignant pour sa version des faits, mais il est demeuré injoignable. La police de Triolet confirme l’enregistrement de la plainte de Ravin et celle de l’enseignant.

Problème similaire dans un autre collège

Un cas similaire a été rapporté dans un autre collège du Nord. Ali* a porté plainte au ministère contre l’enseignante de sa fille de 15 ans qui est en Grade 10. « L’enseignante a posté un devoir dans un groupe créé sur les réseaux sociaux à l’intention de ses élèves. Vers 9 h 30, ma femme a reçu un message de l’enseignante demandant aux élèves de faire un devoir qui allait leur rapporter 20 points. Il fallait que les élèves lui soumettent le devoir pendant la quatrième période le même jour. » C’était le mercredi 22 mai et il ne voyait pas l’utilité de ce message, car même s’il a donné un cellulaire à sa fille, elle ne s’en sert pas en classe. « La prof aurait pu informer ma fille de ce devoir à l’école », estime Ali.

Au retour de sa fille à la maison, Ali lui a appris que sa prof lui avait envoyé des instructions pour un devoir. « Comme elle n’avait pas de classe avec cette enseignante le lendemain, ma fille le lui a rendu le vendredi 24 mai. À sa grande surprise, la prof a déchiré son devoir devant la classe. Comme cela allait compter pour les examens du deuxième trimestre, ma fille a éclaté en larmes. Elle m’a appelé pour m’en informer. »

Ali dit qu’il s’est rendu à l’école, le même jour, pour demander des explications à la prof. « J’ai été reçu par la direction de l’école, en présence de l’enseignante. Elle a présenté des excuses à ma fille », dit-il. Selon Ali, depuis cette affaire, l’enseignante ignorerait sa fille en classe. Tout comme Ravin, Ali s’indigne du comportement des profs envers les enfants. « Comment mon enfant peut-elle étudier dans de telles conditions ? » demande-t-il.

La direction du collège concerné a été sollicitée, mais elle n’a pas souhaité faire de commentaires, renvoyant la balle dans le camp du ministère. Nous avons aussi contacté l’enseignante, mais elle n’a pas souhaité donner sa version des faits.

* Prénoms modifiés