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Violée à l’âge de 11 ans : «Après des années, j’ai posé les yeux sur mon agresseur»

Emilie a réussi à remonter la pente. Elle s’est tournée vers une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle.

En vacances à Maurice pendant six mois en 2010, la jeune Emilie aurait été violée par le cousin de sa mère. Douze ans après, elle attend toujours que justice soit faite. Elle a été entendue à huis clos devant la cour intermédiaire le mois dernier.

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«Après des années, j’ai affronté et identifié mon violeur en cour intermédiaire. Il a voulu m’intimider du regard, quand il était dans le box des accusés… » Douze ans déjà qu’Emilie (prénom d’emprunt) attend justice. Elle aurait été violée à l’âge de 11 ans par un proche, soit le cousin de sa mère, âgé alors de 30 ans. 

À 23 ans aujourd’hui, la Suissesse, dont la mère est Mauricienne et le père d’origine suisse, a posé les yeux sur son agresseur présumé en Cour, le 19 juillet dernier, dans le cadre du procès. La jeune femme a été entendue à huis clos pendant près de trois heures. L’affaire sera entendue à nouveau le 8 octobre prochain.

Les faits remontent à mai 2010. Emilie et sa famille se rendent à Maurice pour un séjour de six mois. L’occasion pour elle de renouer avec ses proches. Ses parents louent un bungalow à Flic-en-Flac et l’inscrivent dans un collège, afin qu’elle n’ait pas de retard dans ses études. Mais ce séjour tourne au cauchemar pour elle.

La mère de la victime raconte les faits comme si c’était hier. « Nous passions beaucoup de temps avec mes proches », explique-t-elle. Son cousin, dit-elle, était aux petits soins pour sa fille. « À chaque fois que nous venions à Maurice, il s’occupait bien d’elle. Quand elle avait neuf mois, c’est lui qui lui donnait le biberon. Quand il a proposé de récupérer ma fille alors âgée de 11 ans à l’école, j’ai accepté, car je n’avais aucune raison de douter de lui. »

Elle le qualifie de « prédateur » qui aurait déjà été condamné dans le passé pour un délit similaire. « Il a bien caché son jeu. » C’est à Curepipe, dans une maison en construction, qu’il serait passé à l’acte. « Il aurait menacé ma fille pour qu’elle ne dise rien de ce qu’il s’était passé. Il l’aurait ensuite ramenée chez nous », relate la mère d’Emilie. 

La jeune fille garde effectivement le silence. Mais sa mère remarque que son comportement a changé. « Emilie est devenue une enfant difficile, elle a fait plusieurs fugues et des tentatives de suicide. » Ce n’est finalement que trois ans après, soit en 2013, qu’elle dévoile qu’elle a subi un viol. Avec le soutien de ses parents, elle fait une déposition à la police du Canton du Valais, région dans laquelle elle vit. La même année, ils se rendent à Maurice et déposent une plainte au poste de police de Flic-en-Flac.

Depuis, avec le soutien inconditionnel de ses parents, Emilie a réussi à remonter la pente. Elle s’est notamment tournée vers une association spécialisée dans l’accompagnement des victimes d’agression sexuelle. 

Cependant, elle attend toujours que justice soit faite. Elle a fait plusieurs va-et-vient entre la Suisse et Maurice au fil des années, dans le cadre de l’enquête. « Ma vie ne sera plus jamais la même. À l’époque, j’étais naïve et sans défense, mais j’ai continué à faire le même cauchemar à chaque fois que je fermais les yeux. Lui vit sa vie normalement. Mais moi, je suis toujours dans l’obscurité et c’est difficile pour moi de chasser de mon esprit ce qu’il m’a fait. Je crois en la justice mauricienne et je souhaite que justice soit faite rapidement », déclare Emilie.

  • defimoteur

     

 

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