Violation de l'ICT Act : Aruna Gangoosingh souffre de trouble bipolaire 

Aruna Gangoosingh est poursuivie pour violation à l’Information and Communication Technologies Act. Elle avait posté sur son compte Facebook une vidéo offensante. Dans le cadre de ce procès, trois psychiatres ont affirmé à la barre que la prévenue souffre de trouble bipolaire.

Trois psychiatres ont soutenu qu’Aruna Gangoosingh, âgée de 45 ans, est atteinte de « bipolar mood disorder ». C'était lors de leurs témoignages respectifs dans le sillage du procès intenté à la quadragénaire en cour intermédiaire pour violation à l’Information and Communication Technologies Act (ICT Act). 

Le Dr Bharathi Goorah-Deenoo a déclaré avoir ausculté Aruna Gangoosingh, le 8 octobre 2020, à l'hôpital de Brown-Séquard. Contre interrogée par Me Narwin Ramdass, avocat de la défense, la psychiatre a confirmé qu'Aruna Gangoosingh souffrait de « bipolar mood disorder ». Elle a affirmé que, lors de l'examen, la quadragénaire était irritée et n'acceptait pas le fait qu'elle était malade. 

Selon le médecin, la patiente ne supportait pas que ses mouvements soient restreints de par la mise sur pied des lois sur le confinement et la quarantaine. Alors que le pays était sous les effets de la pandémie de Covid-19. Cependant, dit la psychiatre, Aruna Gangoosingh était consciente et comprenait ce qui se passait autour d'elle.  

Le Dr Ravi Seetohul a également été appelé à la barre par la poursuite. Il faisait partie du conseil médical qui avait été mis sur pied pour examiner Aruna Gangoosingh le 5 octobre 2023. C’était pour déterminer si elle était apte à faire face à un procès. L'habitante de Rivière-des-Créoles était calme et coopérative, a soutenu le psychiatre. Elle n'avait pas de tendances suicidaires. 

La défense avait, quant à elle, appelé deux psychiatres, notamment le Dr Vashist Sewbuddul et le Dr Tarunsing Ramkoosalsing. Le premier avait été appelé à examiner Aruna Gangoosingh alors que celle-ci était admise à l’hôpital Brown-Séquard en octobre 2020. Il a confirmé que la quadragénaire souffre d’un « bipolar affective order » ainsi que le « Ankylosing spondylitis ». Il s’agit là, dit-il, d’une maladie génétique dégénérative de la colonne vertébrale qui empêche la colonne vertébrale de fléchir. « Il s’agit d’une forme grave de handicap », a-t-il souligné. 

Le trouble bipolaire est une maladie psychiatrique caractérisée par des fluctuations extrêmes de l’humeur, alternant entre des phases de manie (euphorie) et de dépression. Ces variations peuvent affecter la perception des comportements, des paroles et des pensées.

Le Dr Vashist Sewbuddul a souligné qu’Aruna Gangoosingh n’était pas en état de comprendre ce qui lui arrivait. « Aucune perspicacité, une humeur expansive avec un caractère impulsif et une distraction facile », explique le médecin. Dans cet état, dit-il, la quadragénaire était incapable d’être rationnelle. Il a aussi ajouté que les personnes atteintes de trouble bipolaire peuvent souffrir d’une dépression sévère. 

Le Dr Tarunsing Ramkoosalsing a, lui, examiné Aruna Gangoosingh, le 9 janvier 2023, suite à une requête du père de celle-ci. Il a soutenu que la quadragénaire souffre effectivement d’un « manic depressive psychosis ».  Par ailleurs, les plaidoiries des avocats de la poursuite et de la défense sont prévues le 7 août 2024 devant la magistrate Varsha Biefun.  Il est reproché à l’habitante de Rivière-des-Créoles d’avoir posté sur son compte Facebook une vidéo avec des propos irrespectueux envers la population mauricienne. Un délit qui aurait été commis le 10 avril 2021. La quadragénaire a plaidé non coupable.