Dix ans après avoir consigné une déposition au poste de police de Mahébourg pour séquestration et viol, Marie Lindley Savriacooty a plaidé coupable, ce mardi 26 juillet en Cour intermédiaire, d’avoir fait une fausse déclaration à la police.
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« Je tiens à présenter mes excuses. J’étais traumatisée et j’avais fait une dépression nerveuse. Je me suis posée maintenant et je mène une vie normale ». C’est en ces termes que Marie Lindley Savriacooty a exprimé ses regrets à la cour ce mardi 26 juillet. Cette habitante de rue Bazaar, Ville-Noire, Mahébourg, âgée de 48 ans, a plaidé coupable d’« effecting public mischief ». Notamment pour avoir fait une fausse déclaration à la police de Mahébourg, le 7 août 2006. Déposition qui a fait couler beaucoup d’encre. Ce jour-là, Marie Lindley Savriacooty a relaté à une policière, affectée au poste de Mahébourg, avoir été enlevée, le 31 juillet 2006, alors qu’elle se trouvait à Port-Louis. Elle aurait été séquestrée dans un véhicule et conduite à sa demeure d’alors, à New Grove, où elle aurait été violée et abusée sexuellement par trois individus. Elle cite le nom des trois présumés agresseurs- dont les pseudo sont Bébé, Tico et J.J. Elle ajoute même que, le soir venu, elle a reçu la visite de trois hauts gradés de la police. Elle aurait entendu ses trois agresseurs dire qu’ils agissaient suivant les directives des trois hauts gradés. En cour, Me Vishnu Ramdhonee, avocat de Marie Lindley Savriacooty a invité le magistrat Vijay Appadoo à considérer une amende comme sanction, ou encore une peine de travaux d’intérêt général, vu le temps écoulé entre la date du délit et celui du procès. La cour prononcera sa sentence le mardi 2 août.
Blessures auto-infligées
L’histoire de Marie Lindley Savriacooty avait choqué l’opinion publique. Elle avait relaté en 2006, avoir été agressée sexuellement en pleine rue et qu’elle a ensuite perdu son bébé. Quelque mois après, elle est retrouvée inconsciente dans un champ de cannes à Fuel. Elle déclarait avoir été kidnappée à Rose-Hill avant d’être battue, violée et agressée sexuellement avec une tige de canne. Ses déclarations attirent une forte mobilisation en sa faveur. Toutefois, l’enquête policière a démontré des zones d’ombres dans sa version des faits. Aucune trace dans son sang des comprimés que ses ravisseurs lui auraient fait ingurgiter. Restent des blessures que la police considère avoir été auto infligées. Juillet 2006, elle disparaît pour être retrouvée à Mahébourg. Elle allègue cette fois que trois hauts gradés de la police seraient derrière son agression.
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