
Satianand Jewooth, un chauffeur de 43 ans, conduisait des employés à leur domicile, à Goodlands, le 1er août 2017. Il a profité de la situation pour violer la dernière passagère qu’il transportait. Le 16 mai 2025, la cour intermédiaire l’a condamné à vingt-deux ans de prison.
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Le condamné a joué au chat et à la souris avec la justice depuis qu’un verdict de culpabilité avait été prononcé contre lui, le 5 novembre 2024.
Les magistrates Rehnu Karuna Gowry-Bhurruth et Zaynah Bibi Essop ont déclaré qu’elles ont noté que la plaignante a fondu en larmes lors de son témoignage devant le tribunal. Selon elles, la plaignante était crédible.
Satianand Jewooth qui habite à Nouvelle-France répondait d’une accusation de viol commis le 1er août 2017. Il avait plaidé non coupable.
Le récit de la déclarante
Devant le tribunal, la déclarante a fait le récit de son agression sexuelle. Elle travaillait de nuit et avait pris le van vers 00 h 30. Elle était la dernière passagère à bord lorsque l’accusé a pris la direction de Goodlands. Elle s’était alors approchée du siège avant pour indiquer au chauffeur où la déposer.
Arrivé à une rocade à Goodlands, le chauffeur a ralenti et lui a demandé des mouchoirs, car il souffrait de douleurs abdominales et devait sortir du véhicule. Elle lui a donné un mouchoir. L’accusé s’est ensuite engagé dans un champ de canne à sucre. Elle a crié et a interrogé l’accusé. Lorsque ce dernier a arrêté le véhicule, elle a tenté d’ouvrir la portière pour s’enfuir, mais le chauffeur a pris place à l’arrière. Il l’aurait immobilisée bien qu’elle se débattait. Il lui avait demandé de coopérer et l’avait menacée en lui disant qu’il avait un couteau de poche.
À ce moment-là, elle avait son téléphone sur elle, car elle appelait habituellement ses parents dès que le chauffeur dépose l’avant-dernier passager. Elle avait vu un appel de sa mère, mais elle n’a pas pu répondre parce qu’elle se débattait. L’accusé avait même tenté de lui arracher le téléphone, mais elle lui avait mordu les mains.
Message à son frère
Le chauffeur lui a pris son téléphone et il lui a donné des coups de pied à la tête. Il l’a attrapé par le cou et l’a forcée à s’allonger sur la banquette pour la violer. Lors de la lutte, elle a été blessée aux oreilles.
Elle a pu envoyer un message à son frère : « pa kall mwa sinon mo lavi pou an danger ». L’accusé l’avait ensuite déposée chez elle, où sa mère, son père, son frère et son cousin l’attendaient, et elle avait immédiatement raconté à sa famille ce qui s’était passé. Elle a nié qu’elle a demandé de l’argent à l’accusé en échange de ce rapport sexuel.
La mère de la déclarante avait relaté devant le tribunal que sa fille était arrivée tard à la maison le 1er août. C’était parce qu’elle tardait à rentrer qu’elle a tenté de l’appeler. Lorsque sa fille était finalement arrivée, elle semblait traumatisée et pleurait. Elle a dit qu’elle avait été violée. La mère a constaté que sa fille était blessée.
Le chauffeur a nié qu’il a violé la déclarante. Selon lui, cette dernière avait consenti à avoir des relations sexuelles avec lui contre Rs 500.
Un signal fort
Dans leur décision, les magistrates Rehnu Karuna Gowry-Bhurruth et Zaynah Bibi Essop ont fait observer que l’accusé a menacé la plaignante avec un couteau et lui a infligé des coups.
Elles ont également mis en avant un élément aggravant : la plaignante se trouvait dans une situation de vulnérabilité au moment de l’agression.
Avant le verdict, le chauffeur a évoqué sa situation personnelle : il est père de trois enfants. Il a aussi précisé qu’il suit un traitement contre la dépression à l’hôpital Brown-Séquard. Il a sollicité l’indulgence du tribunal.
Cependant, les magistrates ont estimé que la justice devait envoyer un message fort aux auteurs potentiels de ce type de crime. C’est dans cette optique qu’elles ont prononcé une peine de vingt-deux ans de prison contre l’accusé.
Toutefois, elles ont ordonné que les 92 jours que ce dernier a passés en détention préventive soient déduits de sa peine.

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