Viol d’une ado à St-Pierre : un homme de 71 ans condamné à 15 ans de prison

C’ est un verdict qui intervient six ans après les faits devant la cour intermédiaire. Loïs Lyndon Fanfan, âgé de 71 ans, a écopé, le lundi 20 novembre 2023, de quinze ans de prison pour le viol d’une adolescente de 15 ans. Le délit remonte à avril 2017, à St-Pierre. 

Dans leur arrêt, les magistrates Ranjeeta Rajkumarsingh et Ashwina Jalloo, qui avaient présidé le procès, soutiennent que l’accusé a démontré sa propension à commettre des infractions à caractère sexuel. Cela après avoir parcouru son casier judiciaire. Le septuagénaire, selon elles, détient une longue liste de condamnations antérieures. En sus, Loïs Lyndon Fanfan avait été condamné pour attentat à la pudeur et pour avoir eu des rapports sexuels avec une mineure. 

Ranjeeta Rajkumarsingh et Ashwina Jalloo ont pris note de la préméditation derrière ce viol. Loïs Lyndon Fanfan était venu récupérer la fille à sa sortie du collège, lui faisant croire que sa grand-mère était souffrante. Cela, pour attirer l’ado dans sa voiture. Il l’avait conduite dans un champ de canne avant de la violer. En sus, indiquent Ranjeeta Rajkumarsingh et Ashwina Jalloo, au moment des faits, l’accusé avait 65 ans et la fille 15 ans. 

« L’ accusé, un père de famille, n’a montré aucun regret au cours du procès », constatent-elles dans leur arrêt. Pour ces raisons, elles lui ont imposé une peine de 15 ans de prison. 

Le 16 août 2019, le Directeur des poursuites publiques avait instruit un procès formel contre Loïs Lyndon Fanfan pour viol. Le septuagénaire, domicilié à Pailles, avait plaidé non coupable. L’adolescente s’était murée dans le silence après sa mésaventure. Elle avait dû mal à se concentrer sur ses études. Un de ses enseignants avait constaté un changement dans son comportement. L’adolescente avait fini par tout déballer. 

Le cas avait alors été référé à la Child Development Unit (CDU). L’ado avait été conduite à l’hôpital pour être examinée, avant de rapporter le cas à la police. 

ÉPREUVE DIFFICILE 

Témoignant sous serment en cour, l’adolescente était revenue sur le viol. Elle avait expliqué que le jour du délit, l’accusé, un cousin de sa grand-mère, était venu la récupérer à sa sortie du collège à Port-Louis. 

Le septuagénaire lui avait fait croire que sa grand-mère était souffrante et qu’elle avait été admise à l’hôpital A. G. Jeetoo à Port-Louis. Elle avait ainsi pris place dans sa voiture. Or, en cours de route, elle a compris que Loïs Lyndon Fanfan n’avait pas pris la direction de l’hôpital. Elle lui en avait fait la remarque. Mais, l’accusé s’était mis en colère et l’avait insulté. Il avait emprunté l’autoroute et l’avait conduite dans un champ de canne à St-Pierre. Il avait enlevé les vêtements de l’adolescente et les siens avant d’abuser d’elle. La fille dit s’être débattue et l’avait supplié d’arrêter, mais en vain. 

Après son forfait, Loïs Lyndon Fanfan avait conduit l’adolescente à l’arrêt d’autobus. L’ado a ainsi pris le bus pour se rendre au domicile de sa grand-mère à Batterie-Cassée. Mais depuis, disait-elle, elle était dans un état dépressif et ne pouvait pas se concentrer sur ses études. D’où sa décision de relater les faits à un enseignant. 

Quant à l’accusé, il avait nié les faits dans ses déclarations à la police. En Cour, il avait soutenu que c’était de fausses allégations faites par la victime à son encontre. Il avait évoqué un complot car il avait eu une altercation avec l’époux de la grand-mère de la fille. 

Dans leur arrêt, Ranjeeta Rajkumarsingh et Ashwina Jalloo soulignent que l’adolescente a déposé de manière claire, cohérente et convaincante. En sus, selon elles, il était évident que l’ado avait traversé une épreuve difficile et qu’elle est encore traumatisée par cette affaire. Elles ont conclu que la victime est un témoin de vérité (witness of truth) et ont affirmé que la version de l’accusé ne les a pas convaincues. Pour ces raisons, elles sont d’avis que la poursuite a établi les éléments de viol.