Nelvin Sadayan (27 ans), un SDF arrêté pour le viol de deux femmes en six mois, n’aurait pas eu la vie facile. Issu d’une famille déchirée, il reporterait sa frustration sur les autres. Le Dimanche/L’Hebdo a voulu en savoir plus sur le présumé violeur.
Publicité
Nelvin Sadayan est né en 1991 dans le village de Goodlands. Il est le cadet d’une famille de deux frères et d’une sœur. Son père décède alors qu’il n’a que trois ans. « Ma maman se droguait et se bagarrait souvent avec mon père qui la réprimandait afin qu’elle mette fin à sa mauvaise vie », confie-t-il. Puis c’est le drame ! Sa mère tue son père. Elle est placée en détention et elle plaide coupable. Les enfants se retrouvent seuls avant d’être pris en charge par la Child Development Unit (CDU) dans un abri.
À l’âge de 13 ans, Nelvin est adopté par un policier qui est aujourd’hui Assistant-surintendant de police. Il fait ses études secondaires dans un collège des hautes Plaines-Wilhems. Il n’est qu’en Form V lorsqu’il tombe amoureux d’une femme mariée. Il sèche les cours durant le second trimestre avant de quitter la maison de son père adoptif pour aller vivre avec sa copine… Cependant suite à des problèmes personnels, il l’abandonne. Nelvin devient un sans domicile fixe (SDF) et il vole ici et là pour se nourrir.
Le Dimanche/L’Hebdo a rencontré le frère de Nelvin que nous prénommons Niven. Il est maçon et âgé de 29 ans. Il se dit choqué d’apprendre que Nelvin a violé deux femmes. « S’il est coupable, je présente d’abord mes excuses à ces deux dames, dit Niven. Je dois dire que Nelvin était un enfant doux et tranquille. Il est végétarien et lorsqu’on devait tuer un animal pour avoir à manger, il se mettait en colère en arguant que la vie des animaux est aussi importante que celle des humains. Mo ress bett couma Nelvin fine kapav fer ene zafer atroce koumsa avec sa deux madames là. »
Il y a quelques mois, dit-il, Nelvin lui aurait confié qu’il cherchait un abri et qu’il était très stressé. « Ziska ler Nelvin penser ki si nou parents ti encor là zordi, li ti pou dan bien et li pa ti pou retrouv li couma ene SDF. Li abitie dir moi si mama ek papa ti encor là, li pa ti bizin amen ene mauvais la vie. Je pense qu’il est très affecté et il se pourrait qu’il ait développé une haine contre les femmes en pensant à notre mère. Mo sagrin li boucou mais li pas ti bizin fer ene zafer coumsa. » Niven ajoute qu’il souhaite encadrer son frère afin qu’il ne récidive pas à sa sortie de la prison.
Regrets et excuses
Quant à Nelvin, il a exprimé des regrets pour avoir abusé de ces deux femmes. « Je leur présente mes excuses mais quand l’une d’elles m’a traité d’impuissant, je n’ai pu le digérer et je l’ai violée, dit-il dans sa déposition aux enquêteurs. Moi, je cherche une femme qui peut me comprendre et prendre soin de moi car je n’ai jamais eu l’affection de ma mère. Après sa sortie de la prison, on ne l’a plus revue, et si elle passait devant moi, je ne la reconnaîtrais pas. »
Nelvin Sadayan a été examiné par un médecin de la police. Il a été arrêté par le sergent Beebeejaun et son équipe le 24 janvier après qu’une bonne de 37 ans l’a accusé de l’avoir violée à Trois-Bras, Petit-Raffray, alors qu’elle partait travailler. Remis à la CID de Goodlands, il a avoué avoir violé une autre, âgée de 38 ans, en juin 2017 à St-François. Les deux victimes, toujours en état de choc, n’ont pas voulu commenter l’affaire. Nelvin Sadayan, qui répond de deux charges provisoires de viol, est toujours en détention. L’enquête, menée par les sergents Krishna-Nair et Sohun et le Sub-Inspector Ramasawmy, est supervisée par l’inspecteur Gunga et le Surintendant de police Callee.
Constat d’une psy : « Affecté par ses pensées négatives, il reporte sa frustration sur les autres »
Le Dimanche/L’Hebdo a sollicité l’avis d’une psychologue. Elle explique que suite aux problèmes qu’une personne peut avoir dans sa vie, tout dépend de sa volonté pour s’en sortir. « Dans le cas de Nelvin, on doit situer son milieu familial et l’environnement dans lequel il a grandi, indique-t-elle.
S’il a continué à vivre dans l’inconscience depuis ce drame familial, ce sont ses pensées négatives qui l’affectent au point de reporter sa frustration sur les autres. Il vient d’une famille déchirée, il en est malheureux et il veut que les autres souffrent comme lui. Indirectement, il en retire une satisfaction. Il faut revoir son encadrement mais s’il n’a pas la volonté, cela ne sert à rien. Il doit mettre de côté sa négativité afin de faire grandir sa conscience. Cela va l’aider à prendre des décisions plus stables. »
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !