- De l’ADN similaire au suspect retrouvé dans un cas dans le Sud
Les proches de Nadine Dantier ont récemment rencontré des cadres des Casernes centrales. Vingt ans après le meurtre de l'étudiante de 21 ans à Albion, aucun suspect n'a été appréhendé ni condamné dans cette affaire. Le jeudi 10 août 2023 aurait marqué le 41e anniversaire de la jeune femme. Depuis un certain temps, une équipe d'enquêteurs au sein du Central Criminal Investigation Department (CCID) a pris en charge le dossier. Elle travaille sans relâche pour identifier un suspect dont l'ADN a été retrouvé sur le manche d'une pioche, sur une scène de crime dans le Sud de l’île, il y a quelques années. Ce prélèvement correspond à l'un des échantillons d'ADN prélevés dans l'affaire Dantier. Jusqu'à présent, la personne ayant laissé cette trace n'a pu être identifiée par la police.
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Il y a quelques semaines, les proches de Nadine Dantier ont été convoqués aux Casernes centrales, pour déterminer s'il existe d'autres preuves exploitables dans cette enquête. À la suite de cette réunion, la décision a été prise de mettre en place une prime pour tout informateur permettant de résoudre ce Cold Case Murder, perpétré il y a vingt ans. Ce sont les proches de Nadine Dantier qui auraient proposé de mettre à la disposition des Casernes centrales, cette prime d’argent. Le montant n’a pas été révélé à ce stade. Les procédures sont en cours, selon nos sources proches des Casernes centrales, en vue de concrétiser cette démarche. Une annonce officielle au grand public devrait être faite très prochainement.
Selon nos sources proches de l'enquête, c'est maintenant une équipe du CCID qui est chargée de ces investigations. Celle-ci mentionne le manque d'éléments probants et les difficultés à rassembler des preuves au fil des années. Cependant, elle ne baisse pas les bras. « Nous mettrons tout en œuvre jusqu'au jour où nous obtiendrons une avancée positive », affirme-t-on au sein de cette unité.
Cette équipe a été mise en place par le Police Headquarters (PHQ) des Casernes centrales pour résoudre plusieurs cas non résolus, tels que les affaires Indur, Ackmez Aumeer, le petit garçon disparu depuis le 25 janvier 2003 à Pailles, entre autres.
Vingt ans après, le meurtrier court toujours
Il y a 20 ans, le 25 juin 2003, Nadine Dantier, alors âgée de 21 ans, avait disparu après sa journée de travail chez KFC. Elle habitait à l'Avenue des Dauphins, à Albion, et suivait des études à l'Université de Maurice. Le lendemain, le 26 juin 2003, après une nuit de recherches menées par la police, la famille et les amis, le corps de l'étudiante avait été découvert dans un terrain vague à Albion, non-loin de la maison de la victime. La jeune femme avait été agressée, violée et étranglée, selon le rapport d’autopsie. Marcelin Azie, un maçon âgé de 27 ans à l'époque, avait été arrêté et avait avoué le crime, avant de se rétracter. Il avait fait état de brutalité policière. Les analyses ADN l'avaient innocenté. Depuis, les Casernes centrales ont déployé différentes équipes pour résoudre ce cas. Mais vingt ans après, le meurtrier court toujours.
En juin 2021, grâce aux avancées technologiques, de nouvelles analyses avaient été effectuées sur les échantillons d'ADN, notamment les traces de sperme retrouvées sur la jeune femme à l'époque par la police.
Novembre 2021 : deux noms inscrits sur la tombe
Le 3 novembre 2021, Caroline Dantier, la mère de Nadine a rapporté à la police de St-Pierre, que des inscriptions, contenant deux noms, avaient été retrouvées sur la tombe de sa fille. Ces noms étaient présentés comme le commanditaire et le présumé auteur du crime. Ils avaient été inscrits sur un panneau en bois, déposé sur la tombe de Nadine Dantier. Les deux individus mentionnés était un proche de Nadine Dantier et un Habitual Criminal (HC) d’Albion. La police criminelle et la police scientifique avaient récupéré des prélèvements ADN sur les panneaux et la tombe.
Marcelin Azie, disculpé grâce aux preuves scientifiques
Des expertises scientifiques sud-africaines avaient innocenté Marcelin Azie, l'un des principaux suspects de l'affaire. Arrêté en 2003, ce n'est qu'en 2009 que le suspect a été disculpé après un examen ADN. Il avait avoué, mais avait ensuite évoqué la brutalité policière pour obtenir ses aveux. Des traces de sperme du présumé agresseur avaient été prélevées sur les jambes de la victime. Cependant, elles ne correspondaient pas à celles de Marcelin Azie. Les soupçons s'étaient portés sur lui, car au moment du drame, il travaillait sur un chantier à Albion, non loin du lieu où le cadavre avait été découvert.
Eden François : le détenu qui refuse l’examen d’ADN
Eden François, incarcéré à la prison pour une affaire d'agression, a nié toute implication dès le début de l'enquête sur l'affaire Dantier. Il a refusé de se soumettre à l'examen ADN. Son interrogatoire en prison à l'époque avait été déclenché par des informations recueillies par des enquêteurs de la MCIT. Son avocat avait alors soutenu que c'était son droit, arguant qu'il ne voyait pas la pertinence de cet examen étant donné qu'Eden François n'était pas impliqué dans cette affaire. Lors de son audition par la MCIT, Eden François avait fourni un alibi précis ainsi que son emploi du temps pour le 25 juin 2003.
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