Ce Mauricien de 35 ans, installé au Canada, était à Maurice le temps de présenter ses films au public. Il compte revenir pour le tournage de son sixième film. Rencontre avec un passionné de l’audiovisuel.
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Tisser une histoire à travers des images et des sons. C’est ce qui a toujours poussé Vincent Toi à s’intéresser au cinéma. À 35 ans, il en est à son cinquième film et sa visite à Maurice coïncide avec la présentation de son premier long-métrage, I’ve seen the unicorn. Une projection a eu lieu à la municipalité de Port Louis, le vendredi 25 août, à 18 heures.
C’était l’occasion pour le réalisateur de faire découvrir son film tourné à Maurice et qui parle essentiellement de la Maiden Cup, au Champ-de-Mars. « C’est un film avec plusieurs rôles dont celui d’un jeune pêcheur qui rêvait de devenir jockey », raconte Vincent Toi qui a quitté l’île Maurice en 2002.
Il dit avoir fait un parcours classique comme de nombreux jeunes qui s’envolent vers d’autres cieux pour leurs études supérieures. En effet, après une scolarité au collège Saint-Esprit, il met le cap sur Toronto, au Canada, pour des études en design. Il finit par s’installer au Canada et fait carrière dans le monde artistique. Il devient directeur artistique au centre Phi et au DHC Art Foundation, deux institutions de renom au Canada.
Cinéphile dans l’âme, il commence à s’associer à la création de films. Le design correspond à ses aspirations artistiques et, enrichi de son premier diplôme, il enchaîne avec une deuxième formation, à Montréal. Après le film Turbid tourné en 2007 avec son ami et collègue, George Fok, il se lance dans des études de cinéma. « Il y a dix ans, j’ai aidé mon ami sur le tournage de ce film. C’est à ce moment-là que j’ai appris les rouages du métier », raconte-t-il. Il rejoint l’école de cinéma de l’université de Concordia. Commence alors son parcours de cinéaste.
Son film de fin d’études sera I’ve met the Unicorn, un choix personnel puisqu’il voulait faire une création inspirée de son île natale. « Je suis venu en 2009, ensuite en 2011, pour le tournage. L’aspect post-colonisation de l’île m’a toujours inspiré. C’était intéressant de voir comment les choses ont évolué et de mieux comprendre l’évolution d’un pays, construit par les esclaves, les Français, les Anglais, les Indiens et les Chinois. Maurice est un microcosme du monde », indique-t-il. Son observation sur la société fait ainsi de ce film un documentaire qui met le doigt sur certaines réalités.
Le tour des festivals
Sorti en 2014, le film a fait le tour de plusieurs festivals, notamment à Toronto, Chicago, Albany, puis en France, en Italie et en Suisse. Il a d’ailleurs séduit plus d’un, notamment au Hot Docs Canadian International Documentary Festival. Vincent Toi a aussi réalisé plusieurs courts-métrages, retenus à des festivals dont Paper wings qui a été élu Best short film au festival Amerasia, en 2012.
À la suite de la production de I’ve seen the Unicorn, le jeune homme a réalisé un court-métrage, The Crying Conch. C’était en 2014 et il avait pris une année sabbatique pour se rendre à Haïti où il a travaillé comme enseignant au Ciné Institute. Le court-métrage a aussi été présenté à Maurice, le vendredi 25 août au Musée de la Photographie, à Port Louis. Le film fait actuellement le tour de plusieurs festivals et sera, dans deux semaines, au Toronto Film Festival puis à Berlin, en Inde, au Brésil et au Portugal.
Vouloir raconter une histoire. C’est ce qui a toujours intéressé le jeune homme. « On peut le faire de différentes façons, notamment à travers la peinture ou l’écriture mais je trouve que le cinéma est le médium qui me correspond le mieux », confie-t-il. Vincent Toi a repris l’avion dimanche mais compte revenir à Maurice pour le tournage d’un autre film qui sera sa sixième création. Affaire à suivre…
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