Live News

Vikram Hurdoyal : «Je suis déçu par la façon de faire du PM, mais je respecte sa décision»

L’ex-élu, Vikram Hurdoyal, avait rencontré le Premier ministre, lundi.

18h13 C’est par un « yes » envoyé mardi à travers WhatsApp que Vikram Hurdoyal, révoqué comme ministre dimanche soir, répond à notre question s’il a envoyé sa lettre de démission en tant que député de la circonscription No 10 (Montagne-Blanche/ GRSE) au Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer.

Publicité

A-t-il aussi démissionné du MSM ? « Pas encore », répond alors Vikram Hurdoyal.

Ce dernier met ainsi fin à toute une journée de spéculations par rapport à une démission imminente de sa part.

La décision aura été prise après mûre réflexion. Car bien que des rumeurs ont commencé à circuler en fin d’après-midi par rapport à un départ imminent en tant que député, et que celles-ci se sont renforcées au fur et à mesure que les heures passaient, à 16h10, le Speaker Sooroojdev Phokeer indique au Défi Quotidien ne pas avoir encore reçu de lettre de démission.

Pas de politique pour le moment

Une fois la nouvelle confirmée, Vikram Hurdoyal déclare que « mo bien soufer. Leker fer mal ». Et d’ajouter, « j’ai sacrifié ma santé, mes ressources, j’ai aidé des personnes de toutes religions au niveau sportif, éducatif, social, ainsi que des gens dans la misère, des jeunes et des seniors. J’ai fait des projets et amené du développement, mais maintenant, ma santé ne le permet pas ».

Et précise-t-il, « c’est à cause de cela que je me retire de la politique et du social ». Se retire-t-il complètement ? « Oui ».

Vikram Hurdoyal reconnaît être déçu par sa révocation. « Je ne m’attendais pas à cette façon de faire, mais c’est ok. Je respecte la décision du Premier ministre ».

Mais, l’homme fort du No 10, élu en tête de liste loin devant ses colistiers et très loin devant Navin Ramgoolam, leader du PTr, aux élections générales de novembre 2019, laisse une porte ouverte.

Aux questions s’il y a une possibilité qu’il fasse un retour, mais en enfilant la casaque travailliste ou s’il va quand même rester au MSM, Vikram répond : « Pas de politique pour le moment ». « Dieu seul sait, mais ma santé n’est pas bonne ». La priorité du moment est donc « ma santé, ma famille et de m’occuper de ma plantation ».

Dans la journée de lundi, l’ex-ministre a rencontré le Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour discuter de la situation. Les deux hommes sont tombés d’accord de ne rien révéler de la teneur de leur conversation ni d’élaborer sur les raisons de cette révocation. C’est ce que confirmera le chef du gouvernement mardi en fin d’après-midi à l’issue de la pose de la première pierre d’un projet de 324 logements sociaux de la New Social Living Development Ltd à Côte d’Or.

Les proches de Vikram Hurdoyal : «La famille traverse actuellement une période de stress»

Le Défi Quotidien s’est rendu au domicile de l’ancien ministre de l’Agro-industrie, Vikram Hurdoyal, mardi, avant sa démission comme député. Cependant, selon l’un de ses proches, celui-ci était absent. « Il est occupé avec des affaires personnelles », nous a-t-on informés. En effet, l’ex-ministre a récemment exprimé son intention de se retirer de la politique pour se consacrer à sa vie privée et à ses affaires. « Depuis dimanche soir, la famille traverse l’une des périodes les plus stressantes. C’est très difficile.  », a-t-on confié.Le Défi Quotidien a ensuite interrogé les voisins de l’ancien ministre pour obtenir plus de détails. « Vikram Hurdoyal est une personne au grand cœur. Il a toujours été engagé dans le social. Il est très respecté dans la circonscription No 10. Sa révocation nous attriste profondément.  », a déclaré l’épouse d’un commerçant. Son mari ajoute que Vikram Hurdoyal est un gentleman exemplaire. « Le Premier ministre doit avoir ses raisons de l’avoir destitué de son poste de ministre de l’Agro-industrie. Mais, il incombe au Premier ministre d’expliquer à la population les motifs de sa destitution, car tout le monde spécule trop », conclut-il.

Jean-Claude de L’Estrac, : « Il a fait ce qu’un homme d’honneur doit faire »

« Je pense qu’il a fait ce qu’un homme d’honneur doit faire. C’est regrettable que d’autres ne l’ont pas fait. »

Paul Bérenger : « Il mérite qu’on lui dise bravo »

« Je ne suis pas du tout étonné par ce départ, car c’est ce que nous avions demandé », a déclaré Paul Bérenger, leader du Mouvement militant mauricien. « Je ne suis pas surpris, parce que ce qui devait arriver est arrivé », ajoute-t-il.

Paul Bérenger indique que même s’il ne connaît pas Vikram Hurdoyal personnellement, « il mérite qu’on lui dise bravo ». Il souligne que cette actualité sera davantage commentée lors d’une conférence de presse conjointe des leaders du PTr/MMM/PMSD le jeudi 15 février.

Mamade Khodabaccus : « Pas de grand impact sur le calendrier électoral »

Mamade Khodabaccus, secrétaire général du PMSD, indique que son parti insiste pour « connaître la raison de la révocation de Vikram Hurdoyal, parce qu’il est un élu payé par les fonds publics. Le public est donc en droit de connaître les raisons de ce limogeage ».

« Sa démission n’aura pas de grand impact sur le calendrier électoral. La loi donne un délai de huit mois au Premier ministre pour organiser une élection partielle. Rien ne l’empêche de dissoudre l’Assemblée nationale au septième mois pour les élections générales. Il aura à ce moment encore un délai de plusieurs mois pour organiser des élections générales. Ça nous amène à l’année prochaine. Cette démission n’a donc pas d’impact sur le calendrier électoral. »

Par contre, l’impact peut être grand au niveau de l’électorat. « C’est quand même une démission hautement symbolique, car on parle ici d’une personne du gouvernement élue en région rurale. Et ça peut avoir un impact dans sa circonscription. Il ne faut pas oublier qu’en indépendant en 2014, il avait obtenu presque 10 000 voix. Il a donc une assise personnelle au n° 10 », dit Mamade Khodabaccus.

Patrick Assirvaden : « Collaborer avec Hurdoyal ? Donnons le temps au temps »

Pour le président du Parti travailliste, « il y a une limite aux humiliations. Ce que Pravind Jugnauth a fait à son ministre qui est aussi membre de son parti est inacceptable. Il a tout à fait le droit en tant que Premier ministre de révoquer, mais il doit avoir un minimum de respect pour l’homme qu’est Vikram Hurdoyal », insiste Patrick Assirvaden.

Ce dernier avance aussi qu’il est du devoir de Pravind Jugnauth d’expliquer la raison de cette révocation soudaine. « Dans le passé, il avait expliqué pourquoi, par exemple, il avait révoqué Ivan Collendavelloo. Le minimum est que la population soit mise au courant des raisons qui ont mené à la révocation d’un ministre payé par les deniers publics. S’il y a eu maldonne ou s’il a fait quelque chose contre le pays, dites-le-nous. Puis, n’oublions pas que Vikram Hurdoyal a une réputation et une famille. »

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !