De récents cas de violence scolaire font l’actualité. Les intervenants à l’émission « Au cœur de l’info » s’accordent sur un point : la lutte contre la violence scolaire est la responsabilité de tous : du corps enseignant, des parents, des psychologues et de la société.
Les récents cas de violence en milieu scolaire soulèvent des questions, notamment sur les solutions pour s’attaquer au problème. Elles ont été abordées dans l’émission « Au cœur de l’info » le mercredi 25 mai 2022 sur Radio Plus et TéléPlus. Les journalistes Jane Lutchmaya et Anoop Dhookeeya ont reçu sur le plateau Vikash Ramdonee, secrétaire de l’United Deputy Rectors and Rectors Union et Arvin Bhojun, secrétaire de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE). Mélanie Vigier de Latour-Bérenger, psychosociologue et membre du collectif Drwa Zanfan Morisien, est intervenue en ligne.
Pour Vikash Ramdonee, la lutte contre la violence scolaire est l’affaire de tous, notamment des parents. « La violence scolaire n’est pas uniquement la responsabilité des chefs des établissements. Les enfants post-confinement savent manipuler les réseaux sociaux. Certains regardent des vidéos pornographiques (…) Il y a des autorités qui posent des questions à des recteurs quand ils prennent des actions. Ces derniers préfèrent parfois ne rien faire », a-t-il soutenu.
Il a déploré le fait que certains parents n’acceptent pas le dialogue avec le corps enseignant. Il a toutefois ajouté que le projet de Discipline Masters dans les écoles serait sur le point de se concrétiser.
Selon Arvin Bhojun, la violence scolaire a augmenté depuis les années 1980. Il a souligné l’importance de la surveillance pendant la récréation mais aussi et surtout l’éducation de la part des parents. « L’environnement social, l’influence de l’endroit où les enfants grandissent et les réseaux sociaux ont aussi leur rôle à jouer. Des enfants qui ne sont pas encadrés car leurs parents travaillent peuvent aussi prendre de mauvaises habitudes », a indiqué Arvin Bhojun, avançant que les inégalités sociales constituent également un facteur de violence.
Vikash Ramdonee a soutenu qu’il y a plusieurs types de sanctions, à l’instar des retenues et des expulsions. « Les recteurs sont avant tout des êtres humains. Aucun d’eux ne souhaite expulser un enfant. Il y a la politique de la seconde chance », a affirmé le secrétaire de l’United Deputy Rectors and Rectors Union.
« Oui il y a de tels problèmes, mais nous devons trouver des solutions. Le système éducatif ne s’est pas adapté aux enfants depuis l’indépendance (…) Le système éducatif est compétitif. Il crée des frustrations », a réagi Arvin Bhojun.
Mélanie Vigier de Latour-Bérenger a fait ressortir que beaucoup de facteurs influencent la violence de la part des enfants. Elle a ajouté que les éduquer par la violence ne fonctionne pas, tout en condamnant toutes les formes de violence.
« De nombreux événements à l’école peuvent créer une ambiance d’insécurité. Il n’y a pas assez d’informations et de formations sur la violence. Beaucoup de gens ne comprennent pas qu’une claque ou des remarques sont des violences qui ont des conséquences sur les enfants. Il y a des alternatives », a expliqué Mélanie Vigier de Latour-Bérenger.
Pour elle, les psychologues dans le milieu scolaire ne sont pas suffisants. Elle encourage les séances de sensibilisation ainsi que la méthode de préoccupation partagée dans le cadre du harcèlement (bullying). « En cas de violence, il faut réagir. Il faut écouter les deux parties et instaurer des règles. Une sanction n’est pas une punition. Elle ne doit pas contenir de violence. Il faut des accompagnements pour les victimes mais aussi pour les auteurs des actes de violence. Il faut demander de l’aide. Nous avons des expertises à Maurice », a précisé la psychosociologue.
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