Bon nombre de bâtiments commerciaux et administratifs à travers le pays subissent l’usure du temps. Ils représentent un réel danger. Le ministère des Infrastructures nationales envisage de faire un relevé de ces constructions à risques. Au niveau du ministère des Collectivités locales, on avance que ce sont principalement les immeubles commerciaux qui doivent être démolis. L’ingénieur civil, Sharvanand Ramkaun, explique que le principal danger vient des buildings érigés sur des terrains sablonneux, marécageux ou sur la terre d’argile.
La construction d’un bâtiment repose sur plusieurs facteurs : le respect des plans architecturaux, une étude de la topographie du terrain, une étude sur la qualité de la terre sur laquelle le bâtiment sera construit ou encore l’utilisation de matériaux de première qualité pour la construction. Il semble que ces facteurs n’auraient pas été respectés par certains entrepreneurs ou artisans maçons.
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Selon le lord-maire Mafooz Cadersaib, la capitale compte plusieurs bâtiments en piteux état, dont l’un est situé à la rue Dauphine. C’est un immeuble en dur, dit-il, érigé depuis une trentaine d’années, mais qui a été laissé à l’abandon. « La mairie est intransigeante contre ces propriétaires de bâtiments qui constituent un danger. Des Pulling Down Orders’ sont émis contre propriétaires qui ne respectent pas la loi », dit-il.
À Curepipe cette fois, le maire, Hans Marguerite, souligne que la ville compte cinq ou six bâtiments vieux d’au moins 80 ans. « S’ils sont dans un état d’abandon, leurs structures sont intactes malgré le passage du temps. Il n’est pas nécessaire de les démolir. En gros, il n’y a, à Curepipe, aucun bâtiment administratif ou commercial qui représente un danger pour le public. Certains ont été construits il y a environ 200 ans et sont non seulement en bon état, mais aussi opérationnels », poursuit-il.
Par ailleurs, des conseillers du district de Rivière-Noire avancent qu’il y a une cinquantaine de bâtiments administratifs qui méritent d’être démolis en raison de leur état. Deux de ces édifices sont la cour de district de Bambous et le bâtiment abritant le bureau de Sécurité sociale.
Building Act
« Ce sont principalement des bâtiments privés qui doivent être démolis. Mais, au niveau des Collectivités locales, nous sommes bien souvent suspendus à la décision des héritiers. Dans la plupart des cas, ces héritiers ne s’entendent pas et le ministère des Collectivités locales doit jouer à l’arbitre », fait-on comprendre.
L’ingénieur civil Sharvanand Ramkaun souligne qu’en vertu de la Building Act, « la construction de tout édifice de plus de 250 mètres carrés ou tout bâtiment commercial de plus de deux étages doit impérativement être avalisée par un ingénieur civil. Au cas contraire, la demande pour le Building and Land Use Permit est immédiatement refusé par le Conseil de district ou la mairie ». Il n’a toutefois pas été en mesure de donner des chiffres par rapport aux bâtiments qui sont à risque d’effondrement.
En sus de son expertise dans le domaine de la construction, poursuit Sharvanand Ramkaun, l’ingénieur doit impérativement garantir au propriétaire que la durée minimale du bâtiment est de 10 ans. « Le rôle d’un ingénieur civil est très important dans la construction d’un bâtiment. Il est celui qui étudie la topographie de la région et la ‘Bearing Capacity’ du terrain. Il vérifie le soubassement (partie inférieure de la construction), les dimensions et le nombre de barres de fer qui seront utilisées ainsi que la quantité et le grade du béton utilisé pour les colonnes ou la dalle », précise Sharvanand Ramkaun.
L’ingénieur civil ajoute que le pays est composé de plusieurs types de terrains. Les terrains sablonneux, rocailleux, marécageux ou les terres d’argile. Selon Sharvanand Ramkaun, les bâtiments construits sur ces terrains sont les plus à risque d’effondrement.
Bobby Hurreeram : « Un projet de loi pour instaurer les normes de la construction »
Le ministre des Infrastructures nationales a été sollicité. Bobby Hurreeram dira qu’un projet de loi sera bientôt présenté à l’Assemblée nationale afin d’instaurer des normes à respecter dans la construction des bâtiments.
Est-ce que le ministère s'assure que les bâtiments soient sécurisés ?
Nous avons un contrôle permanent et régulier sur nos bâtiments publics à travers nos diverses unités, notamment le département des architectes, ingénieurs et Quantity Surveyors. Il y a des travaux de réfection qui se font un peu partout à travers le pays. Normalement, ce sont les ministères concernés qui sollicitent notre expertise. Nos techniciens font le constat avant de décider de la marche à suivre.
Prévoyez-vous une législation par rapport aux vieux bâtiments encore utilisés ?
Dès mon arrivée à ce ministère, j’ai demandé un relevé de tous nos bâtiments publics. J’ai aussi demandé à ce que tous les critères de sécurité soient respectés afin que tous nos bâtiments soient en phase avec les règlements en vigueur. Dans la même foulée, mon ministère travaille actuellement sur un projet de loi visant à instaurer des normes qui doivent être respectées dans la construction et la préservation d’un bâtiment pour des structures plus sécurisées sur le long terme.
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