Le corps de Vidwantee Jhuree, 43 ans, a été repêché dans un barachois, à Albion. Elle a été battue à mort. Selon sa mère, elle n’a pas eu une vie facile auprès de son compagnon violent. Celui-ci est le principal suspect dans cette affaire.
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Elle croyait que sa vie auprès de Pritam Bissessur, de 10 ans son cadet, n’allait être qu’un long fleuve tranquille. Vidwantee a fini par y laisser la vie.
Dimanche soir, son corps sans vie a été retrouvé. Elle portait des blessures au visage. L’autopsie a conclu qu’elle avait été battue à mort. La police a arrêté Pritam Bissessur. Il est soupçonné de meurtre.
Comment s’est-elle amourachée d’un tel individu ? Ses proches se le demandent encore. Pourtant, selon eux, Vidwantee, aussi connue sous le nom de Kavita, ne manquait de rien.
À la demeure familiale à Saint-Pierre, Geeta, la mère de Vidwantee, vient tout juste de faire ses adieux à sa fille. Comme tous ceux présents, elle ne verra plus le visage de celle qui était toute sa vie.
Vidwantee, confie-t-elle, n’a pas terminé le cycle secondaire. « Elle a étudié jusqu’à la Form IV. » Par la suite, elle a épousé un habitant de Rose-Hill. « Son époux était cadre dans la fonction publique », raconte Sonn, son oncle. De leur union sont nées deux filles.
Mais au fil des années, le couple a commencé à battre de l’aile. Vidwantee a fait la connaissance de Pritam, qui résidait dans la même localité. Les époux ont fini par se séparer.
La jeune femme s’est alors installée dans une cabane avec Pritam. « Je ne sais pas trop comment a débuté leur histoire, mais je n’ai jamais apprécié cet homme », dit Geeta. « Il ne travaillait pas et passait son temps à boire. Il était devenu très violent », ajoute-t-elle. Selon la sexagénaire, Pritam a eu mailles à partir avec plusieurs de ses voisins.
Rouée de coups
Très vite, poursuit-elle, Vidwantee s’est rendue compte des défauts de celui qui partageait sa vie. Elle était souvent rouée de coups. « Li ti bate pou enn wi pou enn non », nous explique Geeta.
Sonn, l’oncle de la quadragénaire en sait quelque chose. « Un matin, il était sous l’influence de l’alcool et n’arrêtait pas de lancer des jurons. Je lui ai demandé d’arrêter. Il est allé chercher un sabre pour m’agresser. Pour me défendre, je lui ai asséné deux coups avec un morceau de bois », se souvient-il.
Mais ce n’est rien comparé à ce qu’a vécu Vidwantee à ses côtés. Il y a deux ans, une dispute a éclaté dans le couple. Accusant sa compagne de lui être infidèle, Pritam l’avait agressée à la tête avec un sabre. Elle avait tenté de fuir, mais était tombée dans une fosse à l’extérieur de la maison.
« Mo tifi ti kapav mor sa zour la! Pandan plizir zour linn res dan koma », nous dit sa mère. Arrêté et traduit devant la justice pour tentative de meurtre, Pritam Bissessur avait bénéficié de la liberté conditionnelle une semaine plus tard. « Se mo tifi mem kinn pay so kosyon », ajoute-t-elle. Après cette agression, Vidwantee a vécu pendant quelques jours chez sa mère, mais son compagnon est une nouvelle fois venu la chercher.
« Nous lui avons conseillé de ne pas retourner auprès de ce monstre. Il porte toujours des armes tranchantes sur lui. Il a menacé Vidwantee de s’en prendre à sa fille de 13 ans, si elle ne revenait pas vivre auprès de lui... » raconte Geeta.
Il y a trois mois, le malheur a frappé. « L’époux de Vidwantee a été emporté par la maladie », poursuit la sexagénaire. Pritam, à en croire les proches de la jeune femme, en avait après son argent. « Vidwantee ti gagn enn bon lump sum apre lamor so mari, plis ki Rs 1 milion. Depi sa, a sak fwa li rod kass ek mo tifi », dit Geeta. Une situation qui engendrait de vives tensions lorsque la compagne refusait.
« Ma fille m’a confié qu’elle n’en pouvait plus. Elle voulait rompre avec Pritam », dit-elle. Toutefois, il n’y a jamais eu de rupture. « Si ou kontan enn dimoun, ou pa maltret li, ou kit li », lâche Geeta en pleurs.
Une virée qui finit en meurtre
Dimanche, Vidwantee a informé sa mère qu’elle allait faire une balade à la mer. « Elle est venue nous dire qu’elle sortait vers 15 h 30 », se souvient Geeta. Pritam et elle ont pris un taxi. Ils se sont installés non loin du barachois, à Albion, à proximité d’un hôtel. « Elle m’a appelée dans la soirée pour me dire qu’elle était à Albion. Au téléphone, j’ai entendu son compagnon qui parlait à haute voix. Il était éméché. Li ti pe rod kas ankor ek mo tifi. Linn koup telefonn la », raconte-t-elle.
Vers 22 h 30, le téléphone a une nouvelle fois sonné chez les parents de Vidwantee. « Au début, on nous a dit qu’elle s’était noyée. Puis, nous avons appris qu’elle portait des blessures au visage. Nous avons tout de suite soupçonné son compagnon de l’avoir battue », explique l’oncle de la victime. L’autopsie a révélé que Vidwantee est morte d’une hémorragie intracrânienne causée par des coups de poings au visage.
Dans le sillage de cette enquête, Pritam a été placé en état d’arrestation. Il a expliqué avoir giflé sa compagne, mais nie l’avoir tuée. « Elle était saoule. Je l’ai traînée jusqu’au bassin pour lui rincer le visage », a-t-il indiqué à la police d’Albion, dimanche soir. Il a été inculpé provisoirement de meurtre et reste en détention. Il a demandé à être assisté par un avocat avant de donner sa version des faits.
Pritam Bissessur est connu des services de police pour ses frasques. Ainsi, il a été inquiété pour vol, agression sur agent de police et une tentative de meurtre sur sa compagne. Après trois mois de prison, le jeune homme avait retrouvé la liberté. Il était revenu vivre auprès de Vidwantee, mais le malheur a frappé.
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