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Vidéos diffamatoires sur TikTok : Mahimah lance un cri de détresse face à l’inaction

Ses photos sont publiées suivis de propos insultants et vulgaires.

Mahimah, une jeune habitante de La Flora, ne sait plus vers qui se tourner. Depuis plusieurs semaines, elle est la cible de vidéos anonymes et diffamatoires publiées sur TikTok. Ces montages, qui utilisent ses photos ainsi que celles de certains membres de sa famille, sont accompagnés de propos insultants, de musiques vulgaires et de titres malveillants, laissant entendre des accusations graves, dont des liens avec la drogue. Elle déplore l’absence de réaction des autorités malgré ses nombreuses démarches.

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« Je ne suis même pas très active sur les réseaux sociaux. Pourtant, des gens utilisent mon nom et mes photos. Ma réputation prend un coup et je ne parviens pas à obtenir de l’aide. »

Mahimah a porté plainte à plusieurs reprises au poste de police de Grand-Bois. Elle indique qu’on lui a répondu que ce type de contenu « ne constituait pas une infraction » et qu’il fallait qu’elle s’adresse à la Cybercrime Unit. Là encore, elle dit avoir été découragée : sans preuve concrète ni identité de l’auteur, elle ne pouvait rien faire, lui aurait-on dit.

Abandon

Touchée dans sa dignité, Mahimah explique qu’elle vit un traumatisme. Il y a de nouvelles vidéos tous les jours. Ce qui aggrave la situation au sein de sa famille. « Je vis avec une pression énorme. On me juge sur ce que d’autres publient. Je ne dors plus. J’ai peur pour ma sécurité. Je me sens abandonnée. »

Les autorités réagissent

Contacté par l’équipe d’Explik Ou Ka de Radio Plus, le chef inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office estime que la plainte de Mahimah aurait dû être prise en considération dès le départ.

« Ce n’est pas à un policier de décider si c’est une infraction. Le poste de police de Grand-Bois aurait dû enregistrer la plainte de Mahimah et la transmettre. Je vais personnellement évoquer ce cas avec le Division Commander de la région. »

Il fait observer que toute utilisation des technologies de l’information pour transmettre des messages obscènes, menaçants ou diffamatoires constitue une infraction pénale. « C’est en vertu de la loi Information and Communication Technology Act. C’est passible d’une peine allant jusqu’à six ans de prison et/ou d’une amende allant jusqu’à Rs 1 million. »

Le chef inspecteur Coothen invite Mahimah à bien conserver toutes les vidéos en question. Une fois la déclaration prise, elles seront des preuves pour les besoins de l’enquête. Il note que l’identification de l’auteur reste complexe, notamment si le contenu est hébergé hors du territoire mauricien.

Pour demander la suppression des vidéos, il l’encourage à faire un signalement via le portail officiel Mauritian Cybercrime Online Reporting System, le seul canal reconnu pour ce type de requête.

« Je comprends sa douleur, c’est une affaire sérieuse. La loi est là pour la protéger. Nous ferons le nécessaire pour qu’elle soit entendue. » « Mon seul souhait, c’est que ces vidéos soient supprimées, que cela s’arrête. Je veux pouvoir vivre normalement, sans craindre d’être salie tous les jours sur Internet », dit elle.

 

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