Personne ne devrait avoir à passer la nuit à la belle étoile. Encore moins une femme enceinte de sept mois. Anaëlle Juillet, surnommée Delphine et âgée de 19 ans, est devenue sans-abri après l’incarcération de son concubin. Déjà mère de deux garçons, elle se retrouve à dormir sous la terrasse d’une boutique à Goodlands. Elle a choisi de partager son histoire après la diffusion d’une vidéo montrant sa situation précaire. Elle souhaite obtenir de l’aide.
Une vidéo, montrant une jeune femme enceinte ayant élu domicile la nuit sous la terrasse d’une boutique à Goodlands, est devenue virale sur Facebook. Chacun y est allé de son commentaire. Si certains ont exprimé de la tristesse, d’autres, en revanche, ont tenu des propos blessants.
La vie d’Anaëlle Juillet, plus connue comme Delphine, n’a pas toujours été ainsi. Jadis, Cette femme de 19 ans, qui est aujourd’hui enceinte de sept mois, avait un toit. Ce n’était pas le grand luxe, mais elle ne dormait jamais le ventre vide.
Il y a deux mois, elle s’est retrouvée plus démunie qu’elle ne l’était déjà. Son concubin a été incarcéré. Depuis, elle est sans-abri. Déjà mère de deux garçons, âgés deux et quatre ans, elle explique que l’un vit chez sa belle-mère tandis que l’autre habite chez son oncle.
Afin de mieux comprendre la vie de cette jeune femme, il faut remonter à quelques années en arrière. Originaire d’une famille défavorisée, elle a abandonné l’école avant même d’atteindre le niveau pré-vocationnel. Dotée d’une incroyable franchise, elle avoue qu’elle est incapable de lire et d’écrire.
La suite de son parcours a été marquée par une série de défis. N’ayant pas eu de bon guide dans la vie, Delphine a commencé à vivre avec son compagnon alors qu’elle n’avait que 13 ans et lui 17 ans à l’époque. Elle est tombée enceinte pour la première fois à l’âge de 14 ans.
Mère à 15 ans
Déjà mère à 15 ans, Delphine a donné naissance à son deuxième enfant à l’âge de 17 ans. Deux ans plus tard, elle est, de nouveau, enceinte. Son concubin, qui a aujourd’hui 23 ans, a été rattrapé par son passé criminel. Il y a deux mois, il a été condamné à une peine d’emprisonnement pour un délit parmi tant d’autres. Tout porte à croire qu’il ne sera pas libéré de sitôt.
Delphine est perdue sans lui. Elle explique que la vie n’était pas la même du temps où il était à ses côtés. « Kan mo konkibin ti la, nou ti pe viv ek mo pa ti mank nanie. Li ti al trase, me li ti get mwa ek nou 2 zanfan bien. Bon, nou pa ti amenn lavi ris. Me mem dan lamizer, nou pa ti pe dormi vant vid », confie la jeune maman.
Elle ajoute qu’auparavant, ils vivaient dans une maison qu’ils louaient à Cité Ste-Claire. Lorsque son concubin a été incarcéré, elle s’est retrouvée sans revenu. Elle ne peut donc plus se permettre de louer un logement. Elle préfère toutefois ne pas être un fardeau pour les autres.
Maison abandonée
Dépourvue de toute aide financière, elle a d’abord décidé de squatter discrètement une maison abandonnée à Goodlands. Elle y trouvait refuge à la nuit tombée. « Je dormais sur un carton posé sur le sol. Mais il y a du macadam parterre. C’était donc difficile pour moi de dormir sur ça », explique-t-elle. Depuis une semaine, elle a décidé de dormir sur la terrasse de cette boutique à Goodlands. « Je viens vers 1 heure du matin pour ne déranger personne », dit-elle.
Son histoire, elle a accepté de la raconter parce que ce qu’elle a vu dans la vidéo lui a fait beaucoup de peine. « Mo pa ti kone. Bann dimounn ki finn montre mwa sa video la. Kan monn trouv sa, mo finn plore. Mo leker inn fer mal kan monn trouve dan ki sitiasion mo finn vini azordi. Depi 2 mwa mo pe bizin atann ki enn dimounn ofer mwa enn tigit manze », raconte-t-elle. Son souhait : « Mo ti akontan gouvernnman donn mwa enn ti lakaz ek ed mwa pou mo kapav reuni ek mo 2 zanfan. »
Une main tendue
Au-delà des mots et des lignes de cette histoire touchante, réside une invitation à l’empathie et à la solidarité. Enceinte, sans abri et vivant dans des conditions plus que précaires, Delphine a besoin d’aide. Ceux qui sont désireux de l’aider, de quelque manière que ce soit, pour alléger un peu son fardeau peuvent la contacter sur le 5726 3348. Une couverture, un vêtement, un toit, un repas… Toute aide est la bienvenue puisqu’il n’y a pas de petit geste…
Remerciements à Vikash B.
C’est Vikash B., un habitant de Goodlands, qui a attiré l’attention du Défi Media Group sur le cas de Delphine. Il est un proche du propriétaire du magasin Bahadoor Pooja Shop, situé sur la route Royale, le commerce où la jeune femme trouve refuge chaque nuit. Nous tenons à le remercier d’avoir alerté la rédaction sur ce cas.
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