Le ministre du Travail n’est pas d’accord avec les chiffres publiés par Statistics Mauritius sur le chômage. Il estime qu’ils ne reflètent pas la réalité. Selon lui, il y a moins de chômeurs.
Les statistiques du chômage sont faussées, selon le ministre du Travail, Soodesh Callichurn. Invité sur Radio Plus, lors de l’émission Le Grand journal, il a expliqué sa désapprobation quant à la manière dont les chiffres sont compilés. Selon lui, en substance, il y a de nombreuses personnes qui ont déjà un travail, mais qui se font enregistrer comme chômeurs.
« Elles le font souvent afin de trouver un poste dans la fonction publique », selon Soodesh Callichurn. « J’ai une base de données d’environ 48 000 chômeurs à mon ministère et, selon mes estimations, environ trois quarts d’entre eux ont déjà un travail », explique le ministre.
Selon le ministre Callichurn, le nombre de personnes qui ont un travail et qui se font enregistrer comme chômeurs est vérifiable dans la mesure où leurs employeurs paient leur contribution au National Pensions Fund. « Nous allons revoir et nous allons faire tout cela », souligne le ministre du Travail, qui explique que des consultations en ce sens ont déjà été engagées avec les officiers de son ministère et le ministère de la Sécurité sociale.
Interrogés, les syndicalistes réfutent les arguments du ministre du Travail. « Il est vrai que certaines personnes qui ont déjà un travail vont se faire enregistrer auprès du ministère. Mais bien souvent, elles ont un travail précaire. Et avoir un tel travail, cela ne veut pas dire avoir un travail », martèle le syndicaliste Reeaz Chuttoo. Selon lui, il existe un phénomène de « précarisation » de l’emploi, ce qui pousse les employés à se faire enregistrer alors qu’ils ont un emploi à durée déterminée.
« Il ne faut pas oublier qu’il y a environ 200 000 personnes dans le secteur informel et beaucoup sont à la recherche d’un meilleur emploi », explique Jane Ragoo, porte-parole de la Confédération des travailleurs du secteur privé. Quelque peu ironique, elle dit être d’accord avec le ministre du Travail. « Oui, les chiffres ne reflètent pas la réalité. En fait, il y a plus de chômeurs que ne le montrent les statistiques officielles. »
Un argument qui rejoint celui de Rashid Imrith. Le président de la Fédération des syndicats du secteur public ajoute qu’il est vrai que de nombreuses personnes se font enregistrer au Bureau du travail en raison d’un ‘mismatch’ entre leur travail et leurs qualifications. « Ce sont des gens très qualifiés qui sont à la recherche d’un travail qui correspond à leurs compétences réelles », souligne le syndicaliste.
Le ministre du Travail: « Ne boycottez pas le projet de loi »
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