Meenodah, âgé de 51 ans, a été victime d’une attaque cérébrale il y a plusieurs années. Après 35 ans de vie commune, elle a été abandonnée à l’hôpital par son époux et la maîtresse de celui-ci. Elle est aujourd’hui prise en charge par ses frères et sœurs.
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Clouée au lit, le regard fixé au plafond, Meenodah arrive à peine à parler. « To kontan ki to avek to bann frer ek ser ? » lui demande son frère. D’un geste lent, avec un petit sourire qui se dessine difficilement sur ses lèvres, elle répond : « oui ». Âgée de 51 ans, Meenodah est avec ses proches depuis presque deux mois, après avoir été abandonnée à l’hôpital Victoria, Candos.
« Je suis triste pour ma sœur », dit Ramesh, le cadet de Meenodah. C’est grâce à un appel téléphonique de la part d’un voisin de Meenodah que Ramesh et ses frères ont appris que leur sœur était admise à l’hôpital de Candos, et ce depuis le 15 février. « Le dimanche 2 mai, lorsque mes sœurs et moi, nous nous sommes rendus à l’hôpital, une infirmière nous a dit : « Tou sa zour la ou kit sa madam la lopital, asterla ki ou trouv pou vinn get li ? » raconte le frère.
À la question de savoir pourquoi Meenodah a été admise, le frère nous répond avec colère : « Pour rien ! C’est un coup monté. » Ce n’est que lorsque Ramesh s’est renseigné auprès de l’administration de l’hôpital qu’il a découvert le pot aux roses. « La maîtresse de mon beau-frère a insisté pour qu’il admette ma sœur à l’hôpital. Elle s’est même fait passer pour une voisine », explique-t-il.
Mon beau-frère avait un penchant pour la bouteille. Ma sœur est devenue alcoolique aussi»
Cela fait 32 ans que Meenodah, ancienne employée d’usine, a épousé un certain Soobiraj, âgé de 54 ans, maçon de profession, habitant Camp-Levieux. « Mon beau-frère avait un penchant pour la bouteille. Ma sœur est devenue alcoolique aussi », poursuit le frère. Quelque temps après son mariage, Meenodah a sombré dans la dépression. « Elle était devenue accro à l’alcool. Elle se soulait tellement qu’il lui est arrivé de dormir à la belle étoile, étant incapable de rentrer à la maison », confie Ramesh.
De mal en pis
Ce serait sa dépendance à l’alcool qui serait la cause de tous ses ennuis, dont l’attaque cérébrale, selon son frère. « Cela fait presque 15 ans que Meenodah est handicapée. Auparavant, elle pouvait se déplacer en chaise roulante, mais son état de santé n’a fait qu’empirer », poursuit Ramesh.
La famille de Meenodah n’avait quasiment jamais de ses nouvelles lorsqu’elle était sous le toit de son époux. « Mon beau-frère ne nous ouvrait jamais la porte. On se tournait vers ses voisins pour avoir des nouvelles de notre sœur. Nous avons laissé nos numéros de téléphone aux voisins et nous leur avons demandé de nous appeler en cas d’urgence », relate-t-il.
Selon les frères de Meenodah, leur beau-frère la faisait boire. « Kiken ti pe donn li bwar lalkol mem dan sa leta ki li ete la. J’ai pu rendre visite à ma sœur chez elle et elle puait l’alcool. Elle est handicapée et arrive à peine à bouger ; comment aurait-elle fait pour se lever et se servir ? Lorsque j’ai posé des questions à mon beau-frère, il s’est énervé et une dispute a éclaté entre nous. Mo pena konfians an sa boug la », lâche-t-il.
Et d’ajouter : « Tout ce qui l’intéresse, c’est l’allocation qu’elle perçoit du ministère de la Sécurité sociale. Meenodah reçoit une allocation d’invalidité et une Carer’s Allowance. Ce qui fait dans les Rs 10 000. Depuis que ma sœur est tombée malade, mon beau-frère l’a mise dans une autre chambre. Elle y reste toute seule. Soobiraj a ainsi ramené sa maîtresse à la maison. »
L’équipe d’Explik Ou Ka a effectué des démarches administratives auprès du ministère de la Sécurité sociale. « Une décision a été prise et les allocations seront versées sur le compte de Simla, la sœur de Meenodah », a expliqué Ahmed Janoo, commissaire au ministère de tutelle.
Quant à Soobiraj, malgré plusieurs appels téléphoniques, il est resté injoignable. Meenodah, elle, restera chez ses frères et c’est Simla, qui habite au premier étage, qui s’occupera d’elle, avec l’aide de tous les membres de la famille. « Nou prefere get so la sante avan tout … », conclut le frère.
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