Victime d’une agression le 7 mars 2024 : Alain Hellene a succombé à ses blessures dimanche

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Elle pleure toutes les larmes de son corps. Jennifer Hellene peine à accepter la disparition de son père au bout de presque trois mois d’hospitalisation. Alain Hellene, 70 ans, est décédé dans l’après-midi du dimanche 26 mai en soins intensifs de l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. Cet habitant de Plein-Bois, un village du Sud, s’est retrouvé dans un sale état après avoir été agressé par un habitant du quartier. « Se mo papa, enn granper e enn tonton eman », confie Jennifer au Défi Media Group.

Lundi, la Criminal Investigation Division (CID) de Plaine-Magnien a conduit l’agresseur présumé d’Alain Hellene, Patrick Naraynasawmy, 55 ans, au tribunal de Grand-Port pour une mise en accusation provisoire de meurtre. Ce dernier avait été arrêté par le Field Intelligence Office (FIO). 

La CID a déjà recueilli la version d’un témoin de la scène. Ce dernier affirme avoir été alerté par des jurons dans la rue, le jour de l’agression, le 7 mars. En sortant pour voir ce qui se passait, il soutient avoir vu le suspect prenant la fuite. Allain Hellene gisait, lui, au sol, avec des blessures à la tête. L’autopsie, pratiquée le lundi 27 mai, par le Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste, a attribué le décès à une hémorragie intracrânienne.

Au Défi Media Group lundi, Jennifer raconte avoir appris l’agression de son père alors qu’elle était au travail. Quand elle s’est rendue à l’hôpital, son père lui avait confié avoir été agressé par le suspect Patrick Naraynasawmy. L’attaque s’est produite non loin de la maison familiale lors d’une dispute, ajoute-t-elle. 

D’une voix tremblante, elle relate que son père l’avait suppliée de signer son autorisation de sortie et de le ramener à la maison peu après l’agression. Mais Jennifer n’a pu accéder à la demande de son père, lui expliquant qu’il serait entre de meilleures mains à l’hôpital qu’à la maison. « Monn dir li reste papa, atansion aswar gagn kit problem », confie-t-elle.

Plus tard, Jennifer raconte avoir dû donner son consentement aux médecins pour une intervention chirurgicale. Au cours de ces trois derniers mois, son père est demeuré en soins intensifs. Père de quatre enfants, il a lutté pour sa survie. Il y a quelques jours, les médecins l’ont transféré en salle, sous observation.

Selon Jennifer, l’agresseur de son père est connu dans le village. « Tou dimounn konn Patrick dan landrwa. » Elle déplore que son père était déjà dans un état de faiblesse lorsqu’il a été agressé. « Mo papa li enn personn atake depi plis ki 10 an, me malgre sa linn bat li », s’indigne-t-elle. 

Jennifer dit penser à ses frères et sœur qui vivent un moment difficile. Elle a tenu à remercier la famille et ses amis qui ont été d’un soutien indéfectible durant cette épreuve. Pour Jennifer qui vivait sous le même toit que son père, « se enn sitiasion bien difisil ».  

La CID de Plaine-Magnien mène l’enquête sous la supervision de l’assistant surintendant de police (ASP) Callychurn de la Southern Division.