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Victime d’un accident depuis huit ans et sans imdemnisation : le tragique destin d’Indrani

La vie d'Indrani a basculé après l'accident.

La vie d’une jeune femme n’est plus la même depuis un terrible accident survenu en pleine période festive, il y a huit ans. Elle a été victime d’un « hit and run ». Certes, la police a enregistré sa déposition, mais l’enquête piétine. De ce fait, elle n’a jamais été indemnisée. Aujourd’hui, elle est désemparée.

Pointe-d’Esny, Blue-Bay, 2 janvier 2015, vers 14h30. Indrani Bhikea, alors âgée de 28 ans, marche au bord de la route en compagnie de son petit frère pour rejoindre des proches sur la plage. L’ambiance est festive. Il fait chaud. Rien de mieux que d’aller faire trempette dans l’eau. Hélas, le malheur va frapper Indrani en ce début d’année. Un drame dont elle porte les séquelles jusqu’à maintenant. 

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Indrani revient sur les circonstances de son accident comme si c’était hier. « Je suis allée à la plage pour m’amuser en compagnie de mes proches, dont certains étaient venus de l’étranger. Soudain, un véhicule a surgi de nulle part et a percuté mon frère et moi. Je ne saurai dire si le conducteur était sous l’influence de l’alcool, car nous étions en pleine période de fêtes. C’est ainsi que je me suis retrouvée en train d’agoniser à l’hôpital », raconte-t-elle.

Après avoir été fauchés par le véhicule, son petit frère et elle perdent connaissance, mais c’est elle qui sera la plus gravement touchée. Elle a été blessée, surtout du côté gauche, au genou, à la jambe et au bras. Ses hanches ont été également touchées, ainsi que sa colonne vertébrale, son visage et sa bouche. Elle a perdu plusieurs dents. En une fraction de seconde, sa vie a été bouleversée à jamais. Tout à coup, elle se retrouve handicapée. Elle doit marcher à l’aide d’un support et les docteurs ont placé plusieurs vis dans sa jambe gauche. 

Chassée de toutes parts

Indrani fait partie de ces personnes à qui la vie ne fait pas de cadeau. Ses parents se sont séparés et ont refait leur vie chacun de leur côté. Son père s’est marié religieusement à une autre femme. À l’âge de 7 ans, Indrani a été placée tour à tour dans un shelter à Quartier-Militaire et à Curepipe. Puis, elle s’est retrouvée au sein d’une famille d’accueil à Belle-Rose qui s’est bien occupée d’elle et l’a même envoyée à l’école. Elle a fait ses études au collège Patten, Rose-Hill. Malheureusement, pendant les examens de Grade 10, son père décède. Ce dernier avait fait des arrangements afin qu’Indrani, une fois ses 18 ans, vienne vivre avec lui. Et au final, la jeune fille s’est vu dans l’obligation d’aller vivre chez sa belle-mère. 

Peu après, elle a trouvé un emploi - son premier - au sein d’une compagnie basée à Gros-Cailloux. Puis, sa belle-mère décède et elle est chassée de la maison par la famille de cette dernière. Indrani se résigne à s’installer à Trèfles où son père possédait autrefois une maison en bois et tôle. Mais là-bas aussi, elle a été délogée par des proches qui ne voulaient absolument pas d’elle.

Indrani s’est alors tournée vers sa mère biologique qui habitait Cottage. Elle n’était pas la bienvenue, mais comme elle ne savait pas où aller, elle a décidé d’y rester. À cette époque, la jeune femme percevait une pension d’invalidité suite à une blessure à la tête. « Tous les jours, ma maman se querellait avec moi. Elle voulait que je lui donne de l’argent. À l’époque, on ne touchait pas encore Rs 10 000 ou Rs 11 000 comme c’est le cas actuellement », raconte-t-elle.

Deux mariages ratés

Par la suite, Indrani tombe amoureuse de son voisin et s’installe chez lui. En 2007, ils se marient, mais le bonheur n’est pas au rendez-vous. L’alcool et les querelles faisaient partie du quotidien du couple et trois ans après, elle demande le divorce. Elle se voit dans l’obligation de laisser leur fils de 6 mois avec ses beaux-parents. 

Après son accident, elle fait la connaissance d’un habitant de Mahébourg et pensait renouer avec le bonheur. Elle se remarie, mais sa belle-famille n’approuve pas ce mariage, ce qui force le couple à déménager pour aller vivre à Quatre-Bornes. Hélas, son deuxième mariage est aussi un échec. « Pour vivre à deux, il faut au moins que l’un des conjoints travaille. Dans mon cas, je devais dépendre uniquement sur ma pension d’invalidité », raconte Indrani. Après mûre réflexion, elle a décidé de se séparer de son mari en décembre dernier et compte demander le divorce. Depuis sa séparation, elle vit à Quatre-Bornes et a entamé des démarches pour obtenir un logement NHDC.

Si seulement elle avait été indemnisée après l’accident par la compagnie d’assurance du chauffeur de la voiture, cet argent l’aurait aidé à aller de l’avant. Malheureusement, elle n’a jamais eu de nouvelles concernant le rapport de la police. « Comme je vous l’ai dit, j’avais perdu connaissance après l’accident. Par la suite, des officiers du poste de police de Blue-Bay sont venus vers moi pour prendre ma déposition, mais aujourd'hui encore, je ne sais pas où en est l’enquête. La police ne m’a donné aucune information. Quand je me rends au poste de police pour m’enquérir, on me dit à chaque fois que mon dossier est introuvable », déplore-t-elle.

Pour venir en aide  à Indrani, la rédaction a écrit au Police Press Office et s’est tournée également vers un haut gradé. Ce dernier a effectué des recherches et a pris contact avec  Indrani. Il a confirmé  que le dossier de l’accident est effectivement introuvable.

De son côté, le sergent Bernard Mootoosamy du Police Press a expliqué qu’il s’est entretenu avec l’ASP de la région de Blue-Bay. « Il ne faut pas nécessairement attendre que la police boucle son enquête et soumette son rapport pour que la victime saisisse la justice sur le plan criminel. Elle peut poursuivre au civil l’autre partie afin de réclamer des dommages », a-t-il déclaré. L’ASP, a indiqué le sergent, a exigé que le dossier supposément « introuvable » soit sur sa table.

 

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