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Victime de violence domestique depuis plus de 50 ans : «Monn gagne letan maryer mo zanfan, mo ti zanfan, mo enkor pe gagne bate»

Sarojinee, victime de violence domestique, s’est tournée vers la police dans la nuit du dimanche 29 au lundi 30 mai. Son époux âgé de 75 ans a enfoncé la porte de sa chambre et a menacé de la tuer. Cela fait plus de 50 ans que cette femme de 69 ans est brutalisée par son époux, qui selon elle, n’a peur de personne.  

Le dimanche 29 mai, alors que l’on célébrait les mamans, Sarojinee, qui réside à Port-Louis, n’avait pas le cœur à la fête. Dans la soirée, aux alentours de 20h00, elle a été victime de violence domestique. 

« Mon époux, avec lequel je suis mariée depuis 52 ans, était complètement ivre. Li ti droge plis linn bwar. Je me suis enfermée dans ma chambre à coucher pour éviter un conflit, mais il s’est mis derrière la porte et a commencé à m’insulter. Li ti pe zour mwa, maltraite mwa. Li pe rod ouvert la porte. Li dir mwa li pou batte mwa et touy mwa », relate-t-elle. Craignant pour sa sécurité, Sarojinee a fait appel immédiatement à sa belle-fille qui habite au premier étage de la maison.

Pendant qu’elle appelait au secours, son mari est parvenu à défoncer la porte et a pénétré à l’intérieur de la chambre. La sexagénaire dit avoir cru que c’était son dernier jour. « Quand ma belle-fille est arrivée, elle m’a ramené chez elle. Mo finn oblize inform lapolis paski vraiman mo lavi ti en danze », confie-t-elle. Aux petites heures du matin, vers 1h00, elle a consigné une plainte au poste de police de sa localité. 

« Mo finn touzour retourner akoz zanfan »

Tout de suite après, la police a procédé à l’arrestation de son époux qui a été placé en détention policière. Le lendemain, il a été traduit devant la justice sous une accusation provisoire pour violence domestique et a été reconduit en cellule, la police ayant objecté à sa remise en liberté conditionnelle.

La violence à laquelle Sarojinee a fait face dans la soirée de dimanche dernier n’est malheureusement pas une première. En effet, cette mère de trois enfants avoue qu’elle est victime de violence domestique depuis les premières années de son mariage. Cependant, c’est la deuxième fois de sa vie qu’elle porte plainte contre son mari. 

« Lapolis, Family Protection Unit, personne pas fer li per », fait-elle ressortir.  « Mo finn kit mo lakaz bokou fwa akoz li bat mwa. Me mo finn touzour retourner akoz zanfan. Après la mort de mes parents, j’ai été condamnée à rester vivre avec lui. D’ailleurs, j’ai nulle part où aller. Komier temps ou pou rest devan laport dimoune ? Lakaz la kapav pou li me mo finn donne bokou depenn pou sa lakaz la », confie-t-elle avec beaucoup de regrets. Selon elle, son époux n’est pas seulement violent, mais également toxicomane. « Li amen enn la poud blanc lakaz apre li fim sa et li bwar lalcool », une situation qui dure depuis environ 20 ans. 

« Mo pa kwar ki protection order pou protez mwa »

Maintenant qu’elle a eu le courage d’agir, Sarojinee implore que justice soit faite. « Zot finn demann mwa fer demars protection order me mo pa kwar ki sa pou protez mwa, peut-être au niveau des démarches administratives. Cependant, cela n’assurera pas ma sécurité. D’ailleurs, on a déjà été à la Family Protection Unit et rien n’a changé », fait-elle remarquer.  « Je vais avoir 70 ans le mois prochain. Monn gagne letan maryer mo zanfan, mo ti zanfan, mo enkor pe gagne bate ek li », confie-t-elle en pleurs.

 

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