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Victime de malnutrition - un ado de 17 ans : «Monn dir mo mama pa kwi parski pri inn monte» 

L’adolescent, en compagnie de sa mère durant les heures de visite à l’hôpital.

Un adolescent de 17 ans, soupçonné d’avoir été victime de malnutrition et de négligence, a été pris en charge par la Child Development Unit. Si le jeune admet qu’il mange mal depuis mars à cause de la flambée des prix, il soutient néanmoins qu’il n’est pas maltraité. 

C’est à L’Espérance-Trébuchet, dans une grande maison située sur terrain qui en fait le double en termes de superficie, que vivent Pooja*, âgée de 44 ans, et son fils Jay*, âgé de 17 ans. Si son mari et elle avaient de grands projets à l’époque, depuis le divorce, la donne a changé. Le lieu est à l’abandon. Des plantes et des arbustes ont envahi la cour. Le passage menant à la porte d’entrée est broussailleux. 

« Kan dimounn gete, zot pou dir enn gran lakaz. Koumansman ti ena lot proze, me sitiasion inn sanze », lâche-t-elle, faisant référence au fait qu’elle a été une femme battue des années durant. « Mo ti enn viktim. Mo zanfan ousi. » Elle supplie les autorités pour que son fils revienne vivre avec elle (voir encadré). 

Cela fait environ dix jours que Jay a été pris en charge par la Child and Development Unit (CDU). Le mercredi 15 juin, Le Défi Media Group s’est rendu à l’hôpital SSRN où il est admis. Avec l’autorisation de Pooja, des questions ont été posées à l’adolescent, qui ne se rend plus au collège depuis un an (voir encadré). 

L’une d’elles porte sur les allégations de malnutrition. « Mo pa pas mizer lakaz mwa. Monn dir mo mama pa kwi parski mo lapeti mem inn koupe ek ki pri inn monte. Ki pou fer ? Al kokin ? Mo pe manz mal depi mars akoz flanbe de pri. Avan ti korek. Mo manz yaourt ek biskwi toulezour », explique l’adolescent dont la perte de poids est flagrante. 

Assis sur son lit d’hôpital et tenant fermement les mains de sa mère, il ajoute : « Mo ti zis anvi demann inpe kas ek enn lot landrwa pou reste. Mo pa santi mwa bien kot mo pe reste an se moman. » Il indique que leur maison est située dans un endroit retiré, loin des facilités, telles que le transport et les commerces. 

Jay sera placé dans un Shelter ou chez un membre de la famille de son père biologique. Il a été autorisé à quitter l’hôpital le 16 juin après avoir été mis sous perfusion et subi une IRM. Il a ensuite été pris en charge par la CDU, laquelle compte, avec la police de Piton, interpeller Pooja dans les jours à venir pour les besoins de l’enquête. 

*Prénoms modifiés 

Pris en charge par la CDU 

Tout commence par un appel anonyme qu’a reçu le bureau de la CDU de Goodlands. La personne au bout du fil affirme que Jay est victime de malnutrition et de négligence de la part de sa mère. Le jeudi 9 juin, des officiers de la CDU, accompagnés de policiers, se rendent au domicile de Pooja. « L’hygiène laissait à désirer. Il y avait des déchets partout dans la maison », raconte une officière dans une plainte pour maltraitance infantile déposée contre la mère biologique le lundi 13 juin au poste de police de Piton. 

Le collégien a mis fin à ses études 

L’adolescent, qui fréquentait un collège à Beau-Bassin, a mis fin à ses études il y a un an. « Mo pann gagn kouraz pou kontign mo Form 5 avek sa sitiasion la. Mo pa kapav konsantre », dit-il. Pooja explique comment il en est arrivé là. « Le collège organisait trop de programmes sportifs. À cause du long trajet, mon fils m’a dit qu’il voulait rester à la maison pour réviser. À un moment donné, le recteur m’a informé qu’à cause de son fort taux d’absentéisme, il n’allait pas pouvoir prendre part gratuitement aux examens du School Certificate. ‘Sa finn dekouraz mwa. Monn fer li aret lekol’ », relate-t-elle. Jay confie qu’il passe son temps libre à lire la Bible, à prier, à se reposer et à jouer au Ludo ainsi qu’à d’autres jeux sur son téléphone. « Mo sorti zis kan bizin fer komision. Mo pa mem lor Facebook », raconte-t-il. 

 La mère : « Seki mo zanfan pa manze, lerla li donn mwa » 

Cela fait presque quatre ans depuis que Pooja a obtenu le divorce. Depuis, son quotidien et celui de son fils sont difficiles. « Seki mo zanfan pa manze, lerla li donn mwa. Par lagras bondie, pa fer nanie. Mo bizin mo garson. Mo tousel. Pa separ nou », implore-t-elle.

 

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