Bibi T., 34 ans, une habitante de Vacoas, se plaint d’être harcelée par un inconnu depuis août 2020. Il lui envoie des messages grossiers. Son harceleur poste des photos d’elle et de sa famille, d’origine mystérieuse, sur les réseaux sociaux. Son but, selon elle, est de nuire à sa réputation.
Au vu des clichés postés par son harceleur, Bibi se demande où il les a obtenus. Sur Facebook, on la voit en train de dormir dans sa chambre ou assise sur son sofa dans son salon. Pourtant, ce n’est pas elle qui a posté ces photos accompagnées de commentaires écrits par l’inconnu. Ce dernier s’en prend également à ses enfants et aux autres membres de sa famille.
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Elle a contacté la Cyber Crime Unit qui lui a demandé de porter plainte au poste de police de sa localité. Elle s’y est rendue le 16 novembre 2021 et elle a reçu un OB Number. Le lundi 17 janvier, elle est allée aux Casernes centrales où elle a été reçue par l’inspecteur Shiva Coothen. Après avoir écouté son histoire, il lui a donné des conseils sur la marche à suivre et il a contacté des officiers concernés. Suite à cela, la trentenaire s’est rendue au poste de police de Vacoas où un policier a pris charge de son dossier. Il a informé la victime que son cas a été soumis à la IT Unit par fax afin que son dossier soit traité en urgence.
Chaque fois que le téléphone sonne, elle tressaille."
Entre-temps, malheureusement, l’inconnu continue à harceler Bibi T. Depuis que cette histoire a débuté, sa vie a tourné au cauchemar. La trentenaire est totalement bouleversée. Elle a perdu le sommeil et n’arrive plus à se concentrer sur son travail. Chaque fois que le téléphone sonne, elle tressaille. Ses nerfs sont à vif. Elle ne peut même plus s’exprimer calmement et manque de souffle quand elle parle. Sa famille est aussi affectée. Tout le monde vit un véritable traumatisme et cela dure des mois.
L’origine du harcèlement
Bibi T. affirme ne pas savoir qui est son harceleur. Cependant, elle pense que c’est une personne qui a fréquenté sa maison à un certain moment. Elle se pose sans cesse plusieurs questions. Quel est le motif du harceleur ? Est-ce par vengeance ? Vu qu’elle est veuve, est-ce parce qu’elle aurait repoussé les avances de quelqu’un ? Est-ce l’œuvre d’une femme jalouse ? Il se pourrait bien, car depuis quelques jours, c’est la voix d’une femme que Bibi T. entend à l’autre bout du fil.
La victime pense aussi que la personne derrière cet inlassable harcèlement veut lui saper le moral, alors qu’elle lutte depuis sept ans pour obtenir justice suite à la mort prématurée de son mari. Elle pense même que l’inconnu est protégé, car cela fait voilà 15 mois qu’il agit impunément. Bibi T. est affligée que le harceleur s’en prenne à ses enfants et à son beau-père. « Il téléphone à mon beau-père tard dans la nuit. Quant à mes trois filles (les deux premières sont majeures), elles ne sont pas épargnées non plus. De plus, elles doivent répondre à leurs amies qui leur posent des questions après avoir découvert les messages de cette personne sur Facebook », se lamente-t-elle.
En vue d’obtenir un avis légal sur cette affaire délicate, la rédaction a contacté Me Bala Mukan. Ce dernier a indiqué que Bibi doit déposer une plainte formelle auprès de la police et non juste une entrée, une PM (Precautionary Measure. Selon l’avocat, la police aurait déjà dû l’appeler pour essayer de retracer le numéro de téléphone du harceleur et ainsi l’identifier. Une fois, le coupable connu, la victime sera en mesure d’entrer une plainte civile contre lui. Me Mukan a rappelé que le harcèlement est considéré par la loi comme un délit sévère.
PRECAUTIONARY MEASURE (PM)
Quand la police reçoit une plainte, elle enregistre une PM « precautionary measure » et avertira la personne incriminée. L’avertissement peut aussi être donné par téléphone. Il arrive qu’elle convoque la personne au poste de police et une entrée sera effectuée par les officiers, indique Me Bala Mukan.
Il fait remarquer que la police ne pourra jamais agir efficacement sans une plainte en bonne et due forme. L’avocat précise, toutefois, que c’est le plaignant, et non la police, qui décidera s’il veut seulement une PM ou une déclaration en bonne et due forme, avec au final un OB Number.
« Parfois, il arrive que le plaignant demande lui-même aux policiers de donner juste un avertissement à celui qui lui fait du tort. Dans ce cas, la police ne pourra être blâmée d’enregistrer la plainte uniquement comme une PM. Mais si c’est une déclaration en bonne et due forme, tous les éléments du cas seront pris en considération. La police pourra même ouvrir une enquête », conclut l’avocat.
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