L'armée israélienne poursuit samedi ses opérations dans la bande de Gaza, confrontée à une nouvelle coupure complète des télécommunications et à une situation humanitaire critique au 99e jour de la guerre.
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Depuis vendredi, la guerre entre Israël et le Hamas s'est déplacée en partie au Yémen, où les forces américaines et britanniques ont mené des frappes, dont de nouvelles samedi matin, contre les rebelles yéménites Houthis qui menacent le transport maritime en mer Rouge en "solidarité" avec Gaza.
Et devant la Cour internationale de justice, à La Haye, aux Pays-Bas, Israël s'est défendu d'une accusation de génocide pour ses opérations dans la bande de Gaza qu'elles a qualifiée de "totalement dénaturée" et de "malveillante".
Sur le terrain, dans la nuit, les bombardements se sont poursuivis à Gaza selon des témoins, alors que l'ONU accuse l'armée israélienne de limiter l'approvisionnement en carburant, en particulier pour des hôpitaux.
- "Coupure totale" -
"Nous avons le regret d'annoncer la coupure totale des communications et des services internet à Gaza après que la partie israélienne a débranché les serveurs", a affirmé vendredi dans un communiqué l'opérateur palestinien Paltel.
De telles coupures ont déjà eu lieu dans le territoire palestinien depuis le début des hostilités et, à chaque fois, les secouristes se plaignent des impacts pour la coordination des services d'urgence.
"La communication avec nos équipes à Gaza a été complètement coupée", a d'ailleurs déploré le Croissant-Rouge palestinien.
Le manque de carburant a entraîné l'arrêt du principal générateur de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre), selon une source au ministère de la Santé du Hamas.
"Nous craignons la mort de patients et d'enfants en soins intensifs et dans les (services) pédiatriques", a indiqué le bureau des médias du Hamas.
- Médicaments pour otages -
Entrée samedi dans son 99e jour, la guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent perpétrée par le Hamas le 7 octobre sur le sol israélien et qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien.
Israël a promis "d'anéantir" le Hamas et bombarde en représailles la bande de Gaza, où 23.708 personnes ont été tuées et plus de 60.000 autres blessées, en majorité des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans le territoire depuis 2007.
"De nombreuses personnes sont toujours sous les décombres et les secouristes ne peuvent pas les atteindre", souligne d'ailleurs le ministère.
Israël s'est donné pour but d'éradiquer le Hamas et de ramener les otages, emmenés à Gaza lors de l'attaque du 7 octobre. Sur les 250 personnes enlevées selon les autorités israéliennes, une centaine ont été libérées à la faveur d'une trêve fin novembre.
Les otages vont recevoir des médicaments "dans les prochains jours" en vertu d'un accord négocié par l'entremise du Qatar, a annoncé vendredi le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Un diplomate au fait des négociations menées avec le Qatar a indiqué que "les deux parties", Israël et le mouvement palestinien, "ont manifesté leur volonté que soit autorisée la livraison de médicaments".
"Les médiateurs sont désormais en train de finaliser les détails" s'agissant du type et des quantités de médicaments nécessaires ainsi que des conditions de leur acheminement, selon cette source. "La logistique de la livraison est en train d'être discutée", a-t-elle poursuivi.
De son côté, une source proche du Hamas a confirmé à l'AFP la tenue de pourparlers sur l'entrée de médicaments mais pas leur conclusion.
- Mariage en guerre -
En Cisjordanie occupée, où les violences ont connu une recrudescence depuis le 7 octobre, l'armée israélienne a indiqué avoir tué trois personnes ayant attaqué la colonie juive d'Adora.
Des assaillants ont pénétré dans la colonie située à une vingtaine de kilomètres de Hébron, grande ville du sud de la Cisjordanie, et ont ouvert le feu sur des soldats en patrouille, a indiqué l'armée.
Les soldats ont ouvert le feu et tué les trois personnes, un jeune de 19 ans et deux adolescents de 16 ans d'après l'agence palestinienne Wafa.
A Rafah, la guerre et les affrontements n'ont pas empêché Afnan et Moustapha d'unir leur destinée, dans cette ville de la pointe sud de la bande de Gaza où s'agglutinent des centaines de milliers de Palestiniens ayant fui les combats.
"La maison où devait vivre le marié a été détruite, et comme la guerre persistait, nous avons pensé qu'il valait quand même mieux qu'ils se marient", a confié à l'AFP Ayman Shamlakh, oncle du marié.
"Nous avons des martyrs, tout comme eux (autre famille, ndlr). Nous vivons tous la même tragédie. Mais nous devons continuer à vivre, et la vie doit continuer", souffle-t-il.
Pour Mohamed Gebreel, père de la mariée, point de doute: "nous sommes un peuple qui aime la vie malgré la mort, les meurtres et la destruction".
© Agence France-Presse
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