Ventes de fin d’année : le matériel scolaire et la déco intérieure comme produits vedettes

Après deux ans de morosité, de nombreux commerçants espéraient redresser la barre grâce à la frénésie d’achat qui accompagne traditionnellement les fêtes de fin d’année. Hélas, le bilan est plutôt mitigé. En cause : la baisse du pouvoir d’achat. 

Il est 11 heures, ce mardi 27 décembre, dans le centre de Port-Louis. L’affluence est au rendez-vous dans les rues marchandes. De nombreuses familles déambulent à la recherche de bonnes affaires. À première vue, on croirait que la fièvre acheteuse s’est emparée des Mauriciens en cette période festive. Mais les apparences sont trompeuses, souligne Henri, commerçant.   

Chez lui, Noël passé, les ventes peinent toujours à décoller. « Nous n’avons pas retrouvé les chiffres de fin d’année d’avant la Covid-19. Heureusement, nous proposons des produits en tout genre, ce qui nous permet de toucher plus de clients. Cependant, aujourd’hui, les Mauriciens font très attention à leurs dépenses, ils sont plus prévoyants. La mentalité a changé. Ils ont beaucoup plus tendance à négocier. De ce fait, nous sommes obligés de baisser nos prix. »

Henri n’a pas dit son dernier mot. Il mise sur une forte demande de matériel scolaire en vue de la rentrée de janvier. « Nous allons nous focaliser là-dessus dans l’espoir de rattraper le coup », dit-il.   

Taweer, lui, a le visage crispé. Spécialisé dans les équipements technologiques, il affirme que la baisse du pouvoir d’achat a un impact considérable sur certains commerçants en cette période habituellement prospère. « Nous avons dû vendre nos produits à prix cassé pour Noël. Pou dipin diber, comme on dit. Nous avons choisi de le faire pour nos clients habituels, car nous connaissons leur souffrance. Mais ce n’est pas facile pour nous qui, de notre côté, avons subi la hausse du coût du fret. »

Il reste toutefois positif. « Nous devons continuer sur cette lancée. Tant que le coût de la vie sera en hausse, nous devrons proposer des prix compétitifs au détriment de notre profit, afin de maintenir la vente à flot. »  

Pour sa part, Noémie, vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter, confie que les ventes ont été satisfaisantes en décembre. « Au début du mois, nous nous attendions à une baisse drastique des ventes à cause de la cherté de la vie. Mais il semblerait que les Mauriciens priorisent leurs dépenses. Les vêtements et les chaussures font partie des achats essentiels.  D’ailleurs, nous sommes agréablement surpris de voir que tout notre stock est quasiment écoulé. Cependant, il est clair que les gens privilégient les produits à petit prix. »   

La jeune femme espère que la tendance va se maintenir jusqu’au dernier jour de l’année, tout en restant réaliste. « Nous sommes conscients que la vente de prêt-à-porter atteint son apogée avant Noël. Les Mauriciens renouvèlent leur garde-robe dans le courant du mois de décembre. Généralement, après Noël, les dépenses sont consacrées aux repas du nouvel an et aux achats pour la maison. Le reste sert à vivre jusqu’à la fin du mois de janvier. Mais nous croisons les doigts… »     

Vanessa, marchande ambulante, a opté pour des articles de décoration intérieure. Elle sait qu’en fin d’année, les Mauriciens consacrent une partie de leur budget à l’amélioration de leur maison. « Pour le moment, les ventes sont bonnes. Mon chiffre d’affaires depuis début décembre est meilleur que l’année dernière. »   

Quant à Fatmabee, après des résultats corrects grâce à la vente de jouets pour Noël, elle met toutes les chances de son côté en enchaînant avec le matériel scolaire. Elle a déjà sorti son stock de cahiers, stylos et crayons. Selon elle, la vente s’annonce prometteuse. « C’est notre Graal pour booster le chiffre d’affaires », conclut-elle.