L’affaire Britam Kenya Holdings Ltd débute quand la Banque de Maurice (BoM) retire la licence bancaire de la Bramer Bank. On est alors le 2 avril 2015. Avec ce retrait, c’est tout le groupe BAI - dont la banque est le poumon financier et dans laquelle la BAI détient 75% d’actions - qui s’écroule.
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Mais voilà, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont épargné de fortes sommes à travers des produits financiers comme Super Cash Back Gold et Bramer Assets Management.
Le gouvernement intervient en nommant un Special Administrator chargé de vendre tous les avoirs de la BAI.
Parmi, 23 % d’actions que l’ex-BAI détenait dans Britam Kenya, principale compagnie d’assurances du Kenya. Celle-ci est également implantée en Ouganda, au Soudan du Sud, au Rwanda, en Tanzanie, au Malawi et au Mozambique.
Le choix de l'acheteur
En juin 2016, le gouvernement de Maurice vend les actions de l’ex-BAI pour une somme de Rs 2,4 milliards à Peter Munga, milliardaire kenyan qui détenait déjà 16,96% d’actions au sein de Britam. Ce qui lui permet de devenir de loin l’actionnaire principal de la compagnie, grâce à ses 40,26%.
L'accord sera scellé par le Special Administrator de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, Yacoob Ramtoola, au cours agréé de 15,85 shillings kényans l’action.
Rapidement, des questions surgissent par rapport au choix de l’acheteur. Au sein du gouvernement, plus particulièrement au sein du ministère des Finances et de l’opposition, l’on avance qu’une compagnie sud-africaine, MMI, était partante et que celle-ci avait proposé Rs 4,3 milliards. Dans le viseur : Roshi Bhadain, alors ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance.
Entre-temps, le gouvernement fait face à un problème de taille. Il lui faut rembourser les victimes de Super Cash Back Gold et de Bramer Assets Management alors que l’argent manque dans les caisses et qu’il espérait pouvoir récolter bien plus que Rs 2,4 milliards de la vente de Britam Kenya.
En avril dernier, le conseil des ministres veut en avoir le cœur net et décide de nommer une commission d’enquête pour savoir si oui ou non il y a eu des transactions frauduleuses, s’il y a eu du favoritisme dans le choix de l’acheteur et si toutes les règles ont été suivies. L’ex-juge Bushan Domah est nommé pour présider la commission. Ses deux assesseurs sont Sattar Hajee Abdoula et Imrith Ramtohul.
Versions différentes
Ce qui est apparu jusqu’ici, c’est que le gouvernement kenyan n’a pas voulu qu’un actionnaire étranger rachète les parts de l’ex-BAI et qu’il y a eu un accord entre le gouvernement mauricien et celui du Kenya au sujet de la vente des actions.
La commission Domah a siégé une quinzaine de fois jusqu'à présent. La prochaine séance est fixée pour le jeudi 5 octobre. Yacoob Ramtoola, qui avait paru devant cette instance mardi dernier pour la seconde fois, est à nouveau attendu. Roshi Bhadain a également été convié pour une seconde parution devant Bushan Domah et ses assesseurs.
Roshi Bhadain et Yacoob Ramtoola ont livré deux versions contradictoires. Lors de sa première parution le 8 septembre dernier, l’ex-ministre devait affirmer qu’il ne pilotait pas le dossier de la vente de Britam Kenya et qu’aucune réunion sur le sujet n’avait eu lieu à son ministère. Pour Roshi Bhadain, les responsabilités sont à situer au niveau du ministère des Finances.
Yacoob Ramtoola devait, pour sa part, affirmer, mardi, que plusieurs réunions sur Britam Kenya se sont tenues au bureau de Roshi Bhadain. C’est un point important que les membres de la commission souhaitent éclaircir ce jeudi.
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