Confinement, fermeture des ‘bazars’, vols dans des plantations...auront suffi pour impacter le prix des légumes ! Un jour, ils sont abordables, le lendemain ils sont exorbitants au point de vous... couper l'appétit, en cette période de confinement. Certains planteurs renvoient la balle aux marchands qui « exagèrent ». À qui la faute ?
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Lors d’une tournée dans la région de St-Pierre, ce mardi 14 avril, Anita, une agricultrice, préfère vendre elle-même ses légumes malgré cette période de couvre-feu. Masquée et munie de ses gants, elle est fidèle à son poste presque tous les jours pour les proposer dans les rues. « Li enn problem kan legim res dan karo. Tansyon li gate. Synonyme de grosses pertes pour les planteurs. (…) ». Auprès d'elle, on trouve pêle-mêle du ‘bred petsai’- le petit à Rs 30, le gros à Rs 50, du thym et de la coriandre, à Rs 25 le bouquet. Idem pour les brèdes en 'botte'. Les carottes, margozes, 'voèmes' ainsi que les 'lalos' se vendent à Rs 75 quand, le chouchou, traditionnel repli économique, est à Rs 35, soit un kilo et demi pour Rs 100, indique Anita à Téléplus.
Un peu plus loin, on rencontre Vikash Mohun. Lui aussi planteur, il déplore la présence des malfrats qui font leur 'récolte' dans des plantations, au préjudice des cultivateurs qui eux les ont labourées, bravant les caprices de la dame nature afin de faire pousser leurs légumes.
« Face à une recrudescence de vols dans les champs, je dois sortir de chez moi à 2 heures pour jeter un œil sur mes cultures. Je sais qu’il ne faut pas trop sortir durant le couvre-feu mais je n’ai aucun choix. Si nou pena kas… Je m’équipe toujours de gants et d'un masque. Autrement, je vends mes légumes fraîchement cueillis à des prix très abordables.
Comme des brèdes à Rs 15 la botte. Idem pour la coriandre. Le chouchou à Rs 30 le demi-kilo », précise Vikash Mohun.
Pour Vishwajeet, le prix des légumes est resté même que celui qui était affiché au bazar. « La situation est difficile. Cela serait génial si le bazar pouvait opérer comme les supermarchés, soit par ordre alphabétique. Nou ti pou kapav vann nou bann legim. Je vends mes brèdes à Rs 25 l’unité. Idem pour les laitues. Comme la coriandre et la queue d’oignon, le prix est fixé à Rs 20, pri bazar pe vande. Pourvi nou geyn enn ti kas pou aste provizyon », confie Vishwajeet sur une petite note d'amertume.
« Bann revander pe profit lokazyon…»
Mais tout le monde n'est pas aussi constant dans l'offre et le prix. « Le chouchou se vendait à Rs 10 le demi-kilo, il y a trois mois. Maintenant, le même est vendu à Rs 100 le demi-kilo dans certaines régions. Les planteurs livrent leurs légumes aux marchands qui les revendront après. Mais, bann revander pe profit lokazyon… », s’indigne Akshaye, de Malenga. Ce jeune homme aide son père planteur, dans sa culture de carottes, haricots et de concombre entres autres. Tant bien que mal, car regrette-t-il, « nou pa pe geyn semans ».
Il n'est pas à un souci près, en cette période de crise sanitaire : manque d’effectif. « Nou pa pe geyn bann travayer. Zot per pou vinn travay dan karo. Ils ne veulent pas prendre de risques. Pendant ce temps, les légumes qui ne sont pas récoltés commencent à s’abîmer », déplore Akshaye.
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