Au nombre de victimes collatérales du cyclone Berguitta, on y trouve des légumiers (« marchand bazar »). Non seulement, ils doivent faire face à une pénurie de légumes, ils sont aussi accusés de mercantilisme par des consommateurs. Une critique qu’ils digèrent mal. Rencontre avec Irfan Peerally, marchand de légumes au Marché Central.
Il voulait se joindre au circuit touristique, mais finalement Irfan Peerally a succédé à son père au marché de Port-Louis, en 2003. Mais, contrairement à ce dernier, qui était très connu pour ses pommes d’amour, il a jeté son dévolu sur les bringelles, choux, giraumon et piments. Il se lève très tôt le matin pour aller les chercher dans la région de Belle-Mare et Flacq.
Comment trouve-t-il ce travail ? Irfan avoue que comme tout métier, il y a les hauts et les bas. Toutefois, il trouve que les légumiers sont plus exposés vu qu’ils dépendent beaucoup sur les conditions climatiques. « Si pour une raison ou une autre, les planteurs ne peuvent produire des légumes, cela a une répercussion directe sur nous », explique-t-il. Il cite notamment une longue sécheresse, le passage d’un cyclone, les grosses pluies ou une maladie qui affecte les plantes. « Faute de légumes, on court le risque d’entrer en chômage technique » fait-il comprendre.
Pertes importantes
Il explique qu’après le passage de Berguitta, les marchands ont fait des pertes sèches, car ils ont été contraints de jeter des kilos de légumes invendus. « Nous ne recouvrons jamais cet argent », dit-il.
En plus, dit-il, les prix des légumes ont monté en flèche à l’encan. « Les consommateurs ont toujours tendance à critiquer les marchands, sans même réaliser que nous aussi nous achetons des légumes à l’encan pour être revendus », dit-il. Finalement, ce sont les planteurs et les marchands de légumes qui sont les gros perdants. Il souhaite que les autorités fassent un suivi des prix des légumes vendus à l’encan, surtout en période cyclonique. Il explique que les marchands de légumes font tout leur possible pour ne pas pénaliser les consommateurs, mais qu’il y a certains éléments qui échappent à leur contrôle. Comme par exemple, les prix des légumes à l’encan. Il souhaite aussi que les horaires de la vente à l’encan soient régularisés.
Concurrence déloyale
Irfan trouve aussi que le travail n’est plus comme avant.
« On fait face de plus en plus à une concurrence souvent déloyale », dit-il. Il pointe du doigt les marchands ambulants qui leur mènent la vie dure.
Agé de 35 ans et père de famille, il nous confie qu’après un temps d’adaptation, il a finalement aimé ce métier. Toutefois, il avoue qu’il ne conseillerait jamais à ses enfants de suivre ses pas. « C’est un métier trop éprouvant », dit-il.
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