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Vente de cuivre provenant du réseau de MT : le département «procurement» dans le viseur des autorités

Les conditions dans lesquelles Tradeway International Ltd a remporté l’appel d’offres pour le cuivre de MT suscitent des interrogations.

Les autorités chargées des enquêtes sur le cuivre vendu à Tradeway International Ltd s'intéressent aux directives données aux employés du département « procurement » de Mauritius Telecom qui ont travaillé sur l’appel d’offres.

L'implication du personnel du département « procurement » de Mauritius Telecom (MT) dans l'appel d'offres pour la vente de cuivre provenant du réseau de la compagnie nationale de télécommunications intéresse l'Independent Commission against Corruption (Icac) ainsi que la police. Ces autorités cherchent à déterminer si le principe d’équité a été respecté dans la procédure d'appel d'offres. L'enquête se concentre sur une possible modification des conditions de l'appel d'offres pour favoriser Tradeway International Ltd par rapport aux autres soumissionnaires. L'exigence que les compagnies candidates disposent d’une fonderie intrigue particulièrement.  Les dénonciations reçues par la commission anticorruption sont également examinées. Plusieurs entreprises ayant participé à l'appel d'offres avaient signalé des anomalies et l’apparition de clauses qui n'existaient pas auparavant. Les représentants d'une de ces entreprises ont déploré que leurs dénonciations n'aient pas été prises au sérieux à l'époque, car la personne incriminée faisait alors partie de la direction du parti au pouvoir.

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Les enquêteurs prévoient d'interroger les employés du département « procurement » sur les instructions qu'ils ont reçues lorsqu'ils ont lancé la procédure pour trouver des acheteurs potentiels de cuivre provenant du réseau de MT. Selon une source proche du dossier, il est crucial de comprendre les raisons qui auraient pu amener ce département à modifier les conditions. Si tel est le cas, il convient d’établir qui a donné les instructions et dans quel but précis. Les enquêteurs souhaitent clarifier si l'appel d'offres a été conçu sur mesure pour une entreprise en particulier. Tous ces points doivent être éclaircis pour que la lumière soit faite sur cette affaire, nous déclare-t-on aux Casernes centrales.

Selon des informations provenant de la Financial Intelligence Unit (FIU), les enquêteurs poursuivent leurs investigations sur le lien entre Tradeway International Ltd et d'anciens responsables de MT. La FIU se concentre surtout sur un des cadres de Tradeway International Ltd. Les enquêteurs cherchent à savoir si ce dernier aurait pu se procurer du cuivre provenant du réseau de MT et quelles conditions lui auraient permis d'y accéder. La décision de geler les avoirs de cette personne dépendra du résultat de ces investigations. 

Zoom sur le réseau en cuivre de Mauritius Telecom

Le réseau en cuivre de Mauritius Telecom (MT) a pendant longtemps été un élément essentiel de l'infrastructure de communication du pays. S’étendant sur plus de 2 000 km et reliant des milliers de clients, il était constitué de câbles de cuivre enterrés ou fixés aux poteaux électriques. Il était utilisé pour transmettre les signaux pour la téléphonie fixe, l'Internet à haut débit, la télévision par câble et la vidéo à la demande. Au fil du temps, MT a cependant observé que le réseau en cuivre présentait des limites. Les vitesses maximales de transmission des données étaient inférieures à celles de la fibre optique, et la qualité de la connexion pouvait être affectée par des conditions météorologiques défavorables.  En conséquence, MT a investi de plus en plus dans la fibre optique pour fournir des services de télécommunication plus rapides et plus fiables. Lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière afin de s’expliquer sur le démantèlement du réseau en cuivre, l’ex-CEO de MT, Sherry Singh, a affirmé que si Maurice n’avait pas fait le choix de la fibre optique, le pays aurait été en retard dans son développement économique.

L’entourage de Sherry Singh parle de « persécution politique »

Les collaborateurs de Sherry Singh affirment que les enquêtes en cours autour du démantèlement du réseau en cuivre de Mauritius Telecom relèvent de la « persécution politique ».  « Cela fait plusieurs mois qu’on entend que Sherry Singh sera interrogé par l’Icac mais ce n’est pas arrivé. On se contente de faire des menaces. Or, tout a été fait dans les normes », nous déclare-t-on.

 

 

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