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Véhicules «total loss» : coup d’accélérateur au projet de casse automobile

Véhicules « total loss » Le projet viendra s’attaquer au problème d’abandon de vieilles voitures sur des terrains vagues.

Le ministère de l’Environnement compte recruter un consultant prochainement afin de définir les modalités d’un projet de casse automobile. Ce qui devrait ainsi condamner une bonne fois pour toutes les véhicules déclarés « total loss », qui constituent un danger sur nos routes.

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Il y aura de la casse… Le ministère de l’Environnement souhaite retirer de la circulation les véhicules déclarés pertes totales (total loss). Pour les accueillir, il créera une casse automobile. Si le projet a maintes fois été annoncé, c’est cette semaine que le ministère a lancé un appel d’offres pour trouver un consultant. La mission de ce dernier : faire des recommandations pour la construction de ce cimetière de véhicules.

Ce ne sont pas les idées qui ont manqué ces dernières années au niveau du ministère des Infrastructures publiques. Il avait à un moment été question d’imposer une durée de vie aux véhicules. Il avait été suggéré qu’une fois passé ce délai, ils seraient conduits à la casse. L’idée avait toutefois été rejetée. Depuis, ce projet de casse est passé sous la supervision du ministère de l’Environnement.

Si ce dernier recherche un consultant, c’est parce qu’il veut que celui-ci définisse un cadre légal qui régira les véhicules déclarés « total loss ». C’est du moins ce qu’affirme une source proche du dossier. Elle précise que le consultant devra notamment déterminer s’il faut mettre sur pied ou mandater une entité capable d’évaluer les véhicules accidentés.

« Lorsqu’un véhicule a été endommagé dans un accident, il y a deux types de pertes. La première est d’ordre structurel et la seconde d’ordre économique. On parle de perte structurelle quand le véhicule ne peut tout simplement pas être réparé. La perte est économique dans la mesure où le véhicule peut être retapé mais que la réparation coûte plus cher que la couverture d’assurance », précise cette source de l’Hôtel du gouvernement.

L’idée, poursuit-elle, est que l’évaluateur fasse un rapport qui sera remis à la National Transport Authority (NTA). Celle-ci fera, à son tour, les démarches nécessaires pour que le véhicule soit retiré de la circulation et conduit à la casse. « Avec une telle mesure, les pièces du véhicule déclaré total loss ne pourront pas être recyclées », ajoute notre source.

Selon des statistiques datant de 2017, la NTA indiquait qu’il y avait un peu plus d’un millier de véhicules déclarés « total loss » en circulation, alors que cela ne devrait pas être le cas. Plusieurs de ces véhicules ont été revendus à des personnes sans qu’elles soient informées de l’état dans lequel ils étaient avant qu’elles ne les rachètent. Certains, dont des courtiers, y ont vu une manne pour se faire de l’argent. Outre le problème d’éthique qui se pose, il y a le danger que représentent ces cercueils ambulants. Même après avoir été réparés et rafistolés, ils constituent toujours un danger pour les usagers de la route.

Le projet de casse automobile viendra parallèlement s’attaquer au problème environnemental. L’abandon de vieilles voitures sur des terrains vagues est un phénomène qui s’est étendu à plusieurs régions du pays. En plusieurs occasions, la NTA a été forcée d’émettre des communiqués pour rappeler aux propriétaires que le simple fait d’abandonner leurs véhicules constituait un délit.

On apprend aussi que plusieurs collectivités locales ont dû mener, en collaboration avec la police de l’Environnement, plusieurs campagnes afin de se débarrasser de vieux véhicules. Sollicitée, Soolekha Jepaul-Raddhoa, la mairesse de Quatre-Bornes, dit avoir répertorié une centaine de véhicules abandonnés en 2018. « Nous avons averti les propriétaires. Depuis, l’abandon de véhicules à Quatre-Bornes a considérablement diminué », souligne-t-elle.

La création d’une casse automobile est en tout cas bien accueillie par Mrinal Teelock, secrétaire général de la Motor Vehicles Dealers Association. « Nous pouvons comprendre qu’il y ait une réticence de la part de certains propriétaires à se débarrasser de leurs véhicules, car une telle acquisition comprend plusieurs coûts en raison de la taxe », explique-t-il. Cependant, il est convaincu qu’un véhicule n’ayant pas obtenu son certificat de fitness ou qui est hautement polluant ne peut plus continuer à être en circulation. « De tels véhicules doivent être conduits à la casse », dit-il.

 

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