Le détenu Veeren Peroomal a été « nommé » caïd depuis l’ouverture de l’Eastern High Security Prison de Melrose, en 2014.
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Il y purge 34 ans de prison pour trafic de drogue. Patron de tous les patrons, considéré « intouchable », il a été transféré à la prison centrale, la semaine dernière, pour avoir organisé une fête d’anniversaire où il distribuait de la drogue à ses codétenus.
Dans le milieu pénitentiaire, Veeren Peroomal est considéré comme une personne calme, gentille, joviale et calculatrice. Selon un ancien détenu l’ayant côtoyé à Beau-Bassin, une conversation avec Veeren Peroomal se résume souvent à prendre des nouvelles de ses codétenus. « Il n’est pas du genre hyperactif. Du reste, il n’a nullement besoin de bouger le petit doigt », dit notre interlocuteur.
Veeren Peroomal fait partie d’une équipe et il a un rôle à jouer à la prison, ajoute-t-il. « Il brasse des affaires, une journée durant, via son cellulaire. C’est un trafiquant qui n’aime pas les conférences. Une cinquantaine de détenus de Melrose, surnommés ‘jockeys’, dépendent de lui. En échange, Veeren leur accorde sa protection contre les gardiens et les détenus qui cherchent à les tondre. C’est ce que ne comprennent pas les officiers de prison.
Outre le trafic de drogue, le caïd et son organisation assurent une protection à ceux qui ne peuvent s’adresser aux gardiens. Ils forment une famille. Face à leur puissance, les officiers et autres hauts gradés s’écrasent et encaissent les coups par crainte de représailles. J’étais un protégé et je me faisais protéger par les membres de l’organisation », résume l’ex-taulard reconverti dans le commerce.
« En prison, le trafiquant consomme rarement les repas de la prison. Il est plutôt friand des produits disponibles à la cantine de la prison : biscuits, fromages et yaourt… »
Selon une source, le high profile detainee Veeren Peroomal, qui vient de souffler ses 40 bougies, est passé caïd depuis l’ouverture de la prison de Melrose en 2014. « Pour être « nommé » caïd, le détenu doit satisfaire certains critères, entre autres, disposer d’un réseau à l’intérieur et à l’extérieur de la prison et disposer de drogue à écouler sur le marché. »
Veeren Peroomal devance ainsi les autres barons que sont Siddick Islam, Gro Dereck ou Alain Émilien (surnommé Very good), qui lorgne l’axe Maurice-Afrique à travers les détenus africains incarcérés à Maurice.
Depuis son transfert au Block F de la Segregation Unit de la prison centrale, le caïd est coupé du monde. Il n’a plus de téléphone. Veeren Peroomal doit son salut aux brebis galeuses du milieu carcéral. « Il graisse la patte aux officiers et hauts gradés de la prison, qui agissent comme mules », ajoute notre source.
Veeren Peroomal purge une peine de 34 ans pour trafic de drogue. Ses premiers démêlés avec la justice remontent à l’an 2000. Bénéficiant de la liberté conditionnelle en 2003, il est intercepté avec 98 doses d’héroïne, dans la région de Sodnac, pour une valeur marchande de Rs 10 millions. En 2005, il est trouvé coupable d’avoir commandité une cargaison de 1,8 kilo d’héroïne, dissimulée dans le double fond d’une valise transportée par une Française de 36 ans, originaire de Nouvelle-Calédonie.
Âgé de 28 ans. Veeren Peroomal était également soupçonné d’avoir commandité des attentats, comme celui perpétré en 2011 sur le DCP Vishnu Hanumanthadu à la prison de Beau-Bassin. Il a été mis sous les verrous par la brigade antidrogue, alors dirigée par le commissaire des prisons Vinod Appadoo.
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